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Propagande : le Maroc utilise des armées d’internautes pour façonner l’opinion

Propagande : le Maroc utilise des armées d’internautes pour façonner l’opinion

Image d’illustration. STSK

Le rapport annuel ‘Freedom on the Net’ du groupe de réflexion Freedom House a inscrit le Maroc parmi les 30 pays dans le monde qui utilisent des « commentateurs pro-gouvernementaux rémunérés » pour façonner leurs opinions en ligne. Trolls, bots, fake news servent à harceler les journalistes, inonder les réseaux sociaux d’opinions inventées et éroder la confiance dans d’autres médias.

Au moins 30 gouvernements dans le monde emploient des « armées du clavier »  pour propager la propagande et attaquer les voix qui leurs sont critiques, selon un rapport annuel de Freedom House, dont le Maroc qui figure sur la liste aux côtés de l’Egypte, de l’Arabie saoudite, du Soudan, de la Syrie et des Emirats arabes unis pour ce qui est de la zone MENA.

Le rapport annuel Freedom on the Net du groupe de réflexion Freedom House a montré que la diffusion de la désinformation en ligne dépassait de loin la Russie et la Chine pour près de la moitié des 65 pays étudiés dans le rapport.

Source: FREEDOM HOUSE, 2017


Il a constaté que les gouvernements, notamment le Mexique, l’Arabie saoudite, la Turquie, mais aussi le Maroc, utilisaient des « commentateurs pro-gouvernementaux rémunérés » pour façonner leurs opinions en ligne, souvent pour donner l’impression d’un soutien populaire aux politiques gouvernementales. Le rapport a généralement constaté que la liberté sur Internet se détériore, 32 pays enregistrant une moins bonne note que l’année dernière.

Ils comprennent des commentateurs rémunérés, des trolls, des bots et de fausses nouvelles, qui sont utilisées pour harceler les journalistes, inonder les médias sociaux d’opinions inventées et éroder la confiance dans d’autres médias. Les auteurs du rapport ont averti que les techniques étaient devenues beaucoup plus avancées et répandues ces dernières années, et que de fausses informations avaient été utilisées pour tenter d’influencer les élections dans 18 pays.

« L’utilisation de commentateurs rémunérés et de bots politiques pour diffuser la propagande gouvernementale a été mise au point par la Chine et la Russie, mais elle est maintenant devenue mondiale », a déclaré Michael Abramowitz, président de Freedom House. « Les effets de ces techniques de diffusion rapide sur la démocratie et l’activisme civique sont potentiellement dévastateurs ».

Les 30 pays, dont le Maroc, payant les « faiseurs d’opinion » sont en hausse par rapport à 26 l’année dernière, 24 en 2015 et 22 en 2013, ce qui montre qu’il devient une tactique de plus en plus courante.

Le rapport Freedom on the Net attribue à chaque pays un « score de liberté sur Internet », basé sur des critères tels que l’accès à Internet, le niveau de fausses informations et le contrôle des médias en ligne.

Cette année, le Maroc a été classé 32e, avec une note de 45 %, soit un point de moins par rapport au classement 2016, ce qui le place parmi les pays « partiellement libres », devant le Liban et derrière l’Ukraine.

Source: FREEDOM HOUSE, 2017


« Alors que les sites internet sont rarement bloqués, les autorités limitent les contenus en ligne par le biais d’une variété de mécanismes », relève le rapport américain qui déplore le fait que « l’allocation discriminatoire de la publicité et la persécution à répétition des éditeurs de journaux en ligne entravent la diversification du paysage digital marocain ».

Source: FREEDOM HOUSE, 2017


Concernant l’accès à Internet, le Maroc a recueilli la note de 11/25. Les obstacles cités étant les disparités entre rural et urbain toujours plus grandes, pointant du doigt l’Agence nationale de régulation des télécoms (ANRT) qui « échoue à renforcer le principe d’Internet comme service public en ordonnant aux trois opérateurs d’investir dans les zones rurales ».

Le Maroc obtient une note médiane en matière de violation des droits des internautes s’est établie à 24 sur 40. Freedom House déclasse ainsi le royaume d’un point, la liberté d’expression étant malmenée par la diffamation criminelle et les dérives de la lutte antiterroriste, les journalistes en ligne étant davantage « sous le contrôle des autorités ».

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