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Quand le sable du Sahara rappelle ce que la France a fait en Algérie

Quand le sable du Sahara rappelle ce que la France a fait en Algérie

La France continue d’être rattrapée par son passé colonial en Algérie. En plein débat sur le rapport élaboré par l’historien Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie, la France a redécouvert les effets néfastes de ses essais nucléaires dans le Sahara algérien.

Récemment, des régions entières de la France ont été couvertes d’une fine couche de sable, qui a été emporté par les vents jusqu’en Europe. Au-delà de son caractère exceptionnel et spectaculaire en plein hiver, ce sable est venu rappeler à la France ses expériences nucléaires en Algérie, et qui ont lui permis de se doter d’une arme de destruction massive. Il rappelle aussi à la France son refus de procéder à la décontamination des sites nucléaires dans le Sahara algérien.

Selon France 3, le sable du Sahara qui a traversé la Méditerranée et la France, jusqu’à la Suisse, a révélé qu’il contenait du césium-137, un élément artificiel radioactif.

Le mérite de cette découverte, près de 61 ans après le premier essai nucléaire français en Algérie le 13 février 1960, revient à Pierre Barbey.

Spécialiste de la radioprotection à l’Université de Caen et conseiller scientifique bénévole du laboratoire ACRO (Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest), il était dans le massif du Jura dans le secteur de Chapelle des Bois (Doubs), le 6 février dernier, quand le sable du Sahara s’est répandu sur cette région couverte de neige en cette période de froid.

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Nucléaire : ce que la France a fait dans d’autres pays

Avec un mouchoir en papier, il a pris un échantillon de sable qui couvrait sa voiture. L’analyse effectuée par le laboratoire de l’ACRO a montré la présence du césium-13, un élément radioactif,« issu de la fission nucléaire mise en jeu lors d’une explosion nucléaire", a expliqué l’ACRO, citée par la même source.

L’association rassure que les quantités trouvées ne sont pas dangereuses pour la santé publique en France, mais l’étude rappelle ce « qu’a fait la France et d’autres pays en termes d’essais nucléaires. »

La France a réalisé son premier essai nucléaire dans le Sahara algérien le 13 février 1960 et a continué à faire des essais après l’indépendance de l’Algérie jusqu’à 1967.

Le 7 février, l’Armée nationale populaire (ANP) avait demandé à la France de procéder à la « décontamination » des sites où elle a effectué des essais nucléaires dans le Sahara algérien.

Les essais en surface effectués à Reggane, a-t-il poursuivi, « ont causé la pollution d’une grande partie du sud algérien ».

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