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Quand l’ère Bouchouareb refait surface

Quand l’ère Bouchouareb refait surface

L’ère d’Abdeslam Bouchouareb revient sur le devant de la scène publique en ce début d’année 2018. Celui qui a occupé le poste de ministre de l’Industrie pendant trois ans avant d’être démis de ses fonctions en 2017 voit refaire surface de graves accusations sur sa gestion du ministère durant son règne.

Le ministre de l’Industrie a fait l’objet d’une première grave accusation le 25 janvier dernier. Abderrahmane Achaïbou, patron du groupe éponyme et concessionnaire automobile multimarque, publie dans deux quotidiens nationaux une lettre ouverte au président dans laquelle il dénonce les blocages de ses projets, notamment le non renouvellement des agréments et le blocage de ses investissements dans le domaine du montage de véhicules et où il accuse nommément Bouchouareb d’en avoir été à l’origine.

« Nos dossiers ont fait l’objet de mesures inéquitables de la part de l’ex-ministre de l’Industrie et des Mines, Monsieur Abdeslam Bouchouareb, qui n’a jamais daigné répondre à près d’une vingtaine de correspondances, que nous lui avons adressées depuis le 14 avril 2016 date à laquelle, pour nous écarter des quotas, il nous notifie à l’identique, des réserves déjà levées », a affirmé Achaïbou. Selon lui, l’ex-ministre de l’Industrie a « organisé la faillite du groupe Achaibou, en le dépouillant de ses marques pour les donner à ses parents ou amis ». Le groupe Achaïbou était concessionnaire de plusieurs marques de véhicules, parmi lesquels Ford, Suzuki, Isuzu, Daewoo et Isuzu.

Jeudi 1er février, Abderrahmane Achaïbou revient à la charge dans un entretien à Radio M en accusant Abdelam Bouchouareb de lui avoir « demandé de l’argent indirectement » pour « lever la main » sur son activité en Algérie. « Pourquoi je dis ‘’indirectement’’ ? Vous savez comment sont les prédateurs aujourd’hui ! Il se peut que [ces intermédiaires l’ayant approché] se soient auto-désignés. Il se peut qu’il ne les ait pas envoyés, il se peut qu’il les ait envoyés, on ne sait pas ! », a déclaré Achaïbou dans des propos rapportés par Maghreb Emergent. Des accusations d’une extrême gravité.

Le 2 février, TSA publie un rapport de l’Inspection général des finances (IGF) dans laquelle est relevé des irrégularités et plusieurs anomalies dans les opérations d’importation au sein d’Elsecom Motors, propriété d’Achaïbou. L’IGF évoque par exemple l’augmentation « significative » des importations réalisées dans le type des véhicules Ford Ranger, de l’ordre « de 2025% en quantité et 2009% en valeur ».

L’IGF remarque en outre que les importations du « premier semestre de l’année 2013 sont déclarées d’origine de l’Union européenne alors que celles de la même période de 2014 sont déclarées d’origine turque ». L’Inspection générale des finances souligne également l’anomalie dans la facturation qui se fait par la maison mère Ford aux États-Unis, alors que les véhicules sont expédiés à partir d’autres pays comme l’Espagne ou la Turquie ou d’autres pays dont le Maroc.

Abderrahmane Achaïbou réagit sur El Watan ce samedi pour indiquer que le ministre Bouchouareb « devait nous délivrer les agréments sur la base du décret 15-58 du 8 février 2015 où il n’est nulle part demandé à une société sa situation vis-à-vis du groupe Elsecome ». En outre, « il s’agit d’une seule société, et pourquoi l’ex-ministre de l’Industrie a déclaré que le groupe Elsecom n’est pas éligible aux agréments ? », s’est interrogé Achaïbou.

En parallèle des accusations dont il fait l’objet de la part du patron du groupe Achaïbou, Abdeslam Bouchouareb s’est également retrouvé dans le viseur de la secrétaire générale du Parti des Travailleurs, Louisa Hanoune. Cette dernière a ciblé l’ex-ministre de l’Industrie, l’accusant d’avoir tenté en novembre 2016 de vendre la totalité de la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) aux Émiratis, et ce en contournement de la règle 49/51. « Bouchouareb a tenté de privatiser la SNTA à 100% mais il n’a pas eu raison de la résistance des travailleurs qui ont dit non au bradage de leur outil de production et à l’intervention des pouvoirs publics », a accusé Hanoune, citée de samedi par El Watan.

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