
Près de soixante ans après sa sortie, le célèbre film « La Bataille d’Alger » continue d’inspirer et de nourrir l’imaginaire du cinéma mondial.
Sorti il y a quelques jours, le nouveau film du réalisateur américain Paul Thomas Anderson, « Une bataille après l’autre », en est à ce titre une parfaite illustration : au détour d’une séquence, le héros, campé par Leonardo Di Caprio, regarde le chef-d’œuvre de Gillo Pontecorvo à la télévision.
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Un clin d’œil à un film qui n’a jamais cessé de fasciner cinéastes, intellectuels et stratèges militaires du monde entier.
Sorti en 1966, « La Bataille d’Alger » s’est imposé au fil des ans comme une référence absolue dans la représentation des luttes de libération.
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Un film culte qui traverse les générations et les continents
En avril 2024, il a été projeté à l’université de Stanford, aux États-Unis. Les étudiants de cette prestigieuse institution avaient alors rejoint le vaste mouvement de solidarité des grandes universités américaines – Harvard, Yale ou Columbia – avec la population de Gaza.
À cette occasion, ils réclamaient la fin de la guerre à Gaza. Film culte, « La Bataille d’Alger » est également utilisé dans plusieurs universités pour enseigner les guerres asymétriques.
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Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, il avait d’ailleurs été projeté et analysé au Pentagone pour comprendre les dynamiques des guérillas urbaines.
Plus près de nous, en 2019, Djamel Belmadi y avait recouru pour galvaniser ses troupes, avant le triomphe historique de l’équipe nationale à la Coupe d’Afrique des Nations.
Les Verts ont puisé, à plusieurs reprises, dans cette œuvre l’imagerie d’un peuple debout face à l’oppression et à l’adversité, animé de courage et de résistance. Et à ce jour, ce film au style quasi documentaire, dont la musique est signée Ennio Morricone, le géant à qui l’on doit les thèmes immortels du « Bon, la Brute et le Truand », continue de fasciner et d’émouvoir.
Adapté du roman Vineland de Thomas Pynchon, « Une bataille après l’autre » plonge dans l’Amérique des années 1980, selon une lecture critique de la RTS.
Bob Ferguson (Leonardo DiCaprio), ex-activiste de gauche, vit reclus dans une cabane après avoir perdu sa compagne et assisté au démantèlement de son mouvement.
« Une bataille après l’autre » arrive dans les cinémas d’Alger
Seule lui reste sa fille Willa, qu’il élève dans la peur et la nostalgie d’un idéal brisé. Entre deux verres et un joint, il regarde « La Bataille d’Alger », comme pour raviver une flamme éteinte. Mais le passé ressurgit : le colonel Lockjaw (Sean Penn), incarnation grotesque du pouvoir autoritaire, enlève Willa. Bob repart alors au combat, dans une cavalcade où la fable politique et le film d’action se confondent.
« Sous ses airs de film d’action, « Une bataille après l’autre » pose une question essentielle : la révolution est-elle un souvenir de jeunesse ou une énergie transmissible ? », s’interroge l’auteur de la critique.
Présenté depuis le 24 septembre dans plusieurs pays, « Une bataille après l’autre » est projeté à Alger depuis le 3 octobre et ce jusqu’au 9 octobre 2025 dans le cadre du programme de l’Établissement Arts et Culture et de MDciné. A côté d’autres films, il est programmé notamment à la salle Ibn Khaldoun et la salle de cinéma de Sahel Chéraga. Comme quoi, « La Bataille d’Alger » n’a pas fini sa… bataille.