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Qui est Bachir Slimani, l’homme le plus influent de l’APN ?

Qui est Bachir Slimani, l’homme le plus influent de l’APN ?

Moad Bouchareb, le nouveau président de l’APN, a décidé, moins de vingt-quatre heures, après sa désignation à la tête de la chambre basse du Parlement, mercredi 24 octobre, de réintégrer Bachir Slimani dans ses fonctions de secrétaire général de l’Assemblée.

Les soutiens de Bachir Slimani auraient convaincu l’ex-président du groupe parlementaire du FLN de « reprendre » le SG, écarté par Said Bouhadja, le président non démissionnaire de l’APN.

Moad Bouchareb a-t-il réellement pris sa décision par conviction ? A-t-il subi l’influence de ceux qui l’ont porté au prétoire de Zighout Youcef ? Mystère.

Mais, sur le plan politique, Bachir Slimani, 63 ans, paraît être un homme puissant ayant cette capacité extraordinaire, malgré son statut d’administratif, d’avoir provoqué une crise sans précédent, qui a abouti à la destitution du président de l’Assemblée populaire nationale.

L’annonce de la « reprise » de Bachir Slimani n’a pas fait l’objet de communiqué sur le site de l’APN ni sur aucun autre canal.

Les prérogatives du secrétaire général de l’APN sont imprécises

Mais qui est donc Bachir Slimani ? Et qui le soutient en dehors des murs du Parlement ? D’abord la rubrique « Administration », sur le site de l’APN, est vide, en arabe et en français. L’organisation de l’administration de l’Assemblée relève-t-elle d’un secret d’État ?  Théoriquement, c’est le secrétaire général qui chapeaute l’administration de l’Assemblée sous l’autorité du président.

Mais, ses prérogatives restent imprécises. La biographie de Bachir Slimani est invisible sur le même site. Ce que l’on sait est que cet ancien cadre des ministères de l’Industrie, des Transports et de l’Environnement a passé à peine une année au QG d’Air Algérie, au début des années 1990, avant de rejoindre la direction de la CNEP pour trois ans.

Il est recruté par l’administration de l’APN en 1997 avec la législature d’Abdelkader Bensalah avant d’être désigné, pendant trois ans, comme secrétaire général adjoint de l’Assemblée.

Il quitte l’APN, pour des raisons inconnues, en 2003, pour ne revenir qu’onze ans après. Il aurait eu des démêlées avec Boubekeur Assoul, alors tout puissant secrétaire général de l’APN. Le pouvoir de Slimani a été « conforté », en 2014, par Larbi Ould Khelifa,  président de l’APN qui, selon les témoignages de certains députés, le craignait au point qu’il l’ait rétabli dans ses fonctions en moins de 24 heures après l’avoir limogé, après une pression exercée notamment par Baha Eddine Tliba, député du FLN d’Annaba.

Un connaisseur des « secrets des coulisses »

C’est que Bachir Slimani, licencié en droits, a eu le temps, grâce à un cumul de trente ans dans l’administration publique, de tisser des liens forts avec les « parlementaires » influents, en échange de certains services comme les missions à l’étranger, les moyens de transports, les bons d’essence et d’autres largesses.

« Bachir Slimani connaît les secrets des coulisses de l’APN et a l’œil sur tout ce qui « bouge » dans l’Assemblée, sait qui fait quoi,  qui complote avec qui…», témoigne un député.

Selon lui, Said Bouhadja est tombé en disgrâce en raison de « fuites » organisées par le secrétaire général vers le FLN, son parti d’origine, et vers la presse.

« Sans cela, Bouhadja n’aurait pas perdu son combat de cette manière. Il faut noter qu’une partie du personnel de l’APN n’a pas de bons rapports avec le secrétaire général qui, en revenant par la grande porte, pourrait être tenté par des représailles », prévient un autre député.

Moad Bouchareb, peu rompu aux jeux de coulisses et aux tractations des « bureaux fermés », risque de devenir « l’otage » de son secrétaire général et de ses appuis à l’intérieur de l’APN et en dehors de l’Hémicycle Zighout Youcef. « Parce qu’un secrétaire général qui a fait partir un président de l’APN et a forcé un autre président à revenir sur sa décision de l’écarter, a tous les moyens pour pousser un autre président vers la plus proche porte de sortie », conclut le même député.

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