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Rayan Cherki : un scénario Zidane-bis pour l’Algérie ?

Rayan Cherki : un scénario Zidane-bis pour l’Algérie ?

Source : Instagram Rayan Cherki
Rayan Cherki

L’équipe d’Algérie a-t-elle laissé filer un immense joueur en ne réussissant pas à attirer Rayan Cherki ? À en juger par la prestation sortie par le Lyonnais pour sa première apparition avec la France, on est tenté de répondre par l’affirmative. Les péripéties de cette affaire rappellent, toutes proportions gardées, celles qui ont entouré les débuts de la grande carrière de Zinedine Zidane.

Jeudi 5 juin, Rayan Cherki a joué son premier match avec les Bleus contre l’Espagne (4-5), une semaine après avoir définitivement tourné le dos à l’Algérie, l’autre sélection pour laquelle il était éligible avec la France et l’Italie.

Le joueur est né en France d’un père italien et d’une mère algérienne. Auteur d’une grande saison avec l’Olympique lyonnais, il était naturellement convoité par la sélection algérienne. Mais, il avait la tête à l’équipe de France dès le début et n’a pas hésité à répondre à la première convocation de Didier Deschamps mercredi 22 mai. Le joueur aurait même provoqué lui-même sa convocation en menaçant d’opter pour l’Algérie si le sélectionneur des Bleus continue à l’ignorer. 

Face à l’Espagne en demi-finale de la ligue des nations, Rayan Cherki est entré en jeu à moins d’une demi-heure de la fin et a retourné, ou presque, le match. La France perdait 4-1. Si le score était moins lourd, les Bleus auraient pu se qualifier grâce à Cherki qui a participé à trois buts de son équipe qui a fini par perdre 5-4. Le franco-algérien a marqué d’une superbe reprise de volée suite à un contrôle incroyable à l’entrée de la surface, livré une passe décisive et était à l’origine d’un autre but des Bleus. 

« Ce que Cherki a apporté, c’est ce qui manque à l’équipe de France depuis des années », s’est-on exclamé sur le plateau d’Eurosport. Bref, il lui a suffit d’un match pour mettre tout le monde d’accord. 

Des débuts qui rappellent ceux de Zinédine Zidane, en août 1994. La France perdait 2-0 contre la République Tchèque à Bordeaux. Entré en jeu, Zidane a marqué d’une reprise de volée puis égalisé d’une tête imparable. Plus rien ne l’arrêtera par la suite, jusqu’à sa retraite en 2006. 

 

L’Algérie a perdu Rayan Cherki, mais que pouvait-elle faire ? 

 

Zizou aussi pouvait jouer pour l’Algérie, pays d’origine de ses deux parents. Aujourd’hui encore, on spécule sur ce qui s’était passé entre lui et les dirigeants du football algérien de l’époque. Il se dit que la FAF n’a jamais cherché à le contacter ou encore que le sélectionneur du début des années 1990, feu Abdelhamid Kermali, le trouvait « trop lourd ». Mais rien de tout cela n’a jamais été confirmé par l’une ou l’autre partie. Quoi qu’il en soit, l’Algérie avait perdu un immense joueur, l’un des meilleurs de l’histoire. 

Avec Cherki, la polémique ne fait que commencer. Le 2 juin, le joueur a jeté un véritable pavé dans la mare en laissant entendre qu’il n’a jamais été réellement sollicité par l’Algérie. Tout ce qu’il y avait, a-t-il dit, c’est que l’ancien sélectionneur Djamel Belmadi a contacté son père via un ami commun, puis « deux ou trois joueurs » qui le connaissent personnellement lui ont parlé.

Une source de la FAF a expliqué à TSA que le président de la FAF, n’ayant pas pu contacter directement le joueur, a effectivement chargé trois joueurs de l’équipe nationale de prendre attache avec lui. Il s’agit de Saïd Benrahma, Amine Gouiri et Aissa Mandi. 

Cherki et l’Algérie : des grincements de dents et de l’indifférence

 

Benrahma, qui se trouve en stage avec les Verts pour les deux matchs contre le Rwanda le 5 juin à Constantine (2-0) et la Suède le 10 juin à Stockholm, a confirmé : « Oui, je lui ai parlé. J’aurais aimé qu’il rejoigne l’équipe d’Algérie, mais il a fait un choix personnel. On ne peut pas forcer quelqu’un. Il a décidé de jouer pour la France, et je lui souhaite bonne chance. » 

Ce respect du choix du joueur revient dans beaucoup de réactions entendues en Algérie. La fédération a aussi exprimé la même attitude. Il est évident, que ce soit pour les dirigeants du football algérien ou pour le public, que Rayan Cherki rêvait depuis le début de l’équipe de France. Oui, l’Algérie a perdu un immense talent, mais que pouvait-elle faire face à l’attrait de l’équipe de France, vainqueur et finaliste des deux dernières coupes du monde ? 

La réaction la plus virulente en Algérie est venue de Adel Amrouche, sélectionneur algérien du Rwanda : « Qui est ce Cherki ? Je ne le connais pas. Il joue à quel poste ? Il ne veut pas venir ? Très bien, ça ne nous intéresse pas. Nous avons déjà des joueurs à son poste. » Sur les réseaux sociaux, de tels propos sont entendus, mais beaucoup sont plus mesurés et parfois pertinents, comme cet internaute qui soulève sur X la seule vraie question qui doit faire objet de débat, celui de la formation, parent pauvre du football algérien.  

« Si l’écosystème local était au niveau, l’Algérie n’aurait pas à espérer des joueurs qu’elle n’a pas formés. Avec des cracks formés partout au pays, personne ne parlerait de Cherki. » Des propos qui donnent juste…

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