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Real Madrid-Paris SG : Zidane, l’Europe comme ligne de vie

Real Madrid-Paris SG : Zidane, l’Europe comme ligne de vie

Après l’ivresse des sommets, l’angoisse du gouffre : Zinédine Zidane a tutoyé les cimes comme entraîneur du Real Madrid mais sa troisième saison, et peut-être son poste, ne tiennent plus qu’à un fil : la Ligue des champions. Reste à gravir l’Everest mercredi face au PSG.

Il y a seulement un mois et demi, le Real achevait la plus belle année de son histoire avec cinq trophées, un record, dont une deuxième C1 consécutive. Le président Florentino Pérez évoquait « une grande année de joie », Zidane était auréolé d’une réputation grandissante d’entraîneur à succès.

Et puis patatras! Le football n’a pas de mémoire et la trajectoire d’un entraîneur peut brutalement décliner, comme « ZZ » en a fait l’amère expérience au fil d’un mois de janvier façon dégringolade.

Après une glissade dans le clasico de Liga fin décembre (0-3) face au FC Barcelone, le Real a progressivement perdu l’espoir de conserver son titre de champion d’Espagne, à 17 longueurs du leader blaugrana. Puis l’équipe merengue a été humiliée en Coupe du Roi par le modeste Leganés (1-0, 1-2).

Au point que la C1, avec un huitième face au Paris SG (aller mercredi, retour le 6 mars), est la dernière planche de salut du Real en ce début d’année. Au point aussi que Zidane jouera peut-être son avenir sur ces deux matches, comme il l’a lui-même reconnu. « C’est clair, c’est très clair », a admis le Français, pourtant prolongé récemment jusqu’en 2020.

– Au bord du précipice –

Si sa saison s’achevait brutalement début mars, les trois derniers mois s’annonceraient pénibles, même si la presse espagnole prête au président Pérez, très proche de Zidane, l’envie de donner au Français carte blanche au mercato d’été pour rebâtir.

Quoi qu’il en soit, après huit trophées sur onze possibles en deux ans, le jeune technicien (45 ans) aborde désormais une nouvelle phase de sa carrière, au bord du précipice.

« Je sais que cette saison est faite de hauts et de bas, avec plus de bas que les saisons précédentes, mais il faut apprendre de cette situation », a-t-il dit.

Passé par tous les postes au Real (joueur, conseiller du président, directeur du football, entraîneur adjoint, entraîneur de la réserve et enfin entraîneur de l’équipe première), Zidane connaît par coeur l’exigence de ce club, géant planétaire à la pression monstrueuse.

Et il sait aussi qu’au Real, aucun entraîneur au XXIe siècle n’a duré plus de trois ans et demi.

« Je savais que ce poste était difficile mais je m’y suis préparé pendant des années », fait valoir le Français. « Personne ne va m’enlever l’envie de travailler d’arrache-pied, pas même les commentaires extérieurs. »

– ‘On peut gagner’ –

Les critiques, depuis quelques semaines, ne l’épargnent plus. Son choix d’aligner une équipe bis en Coupe contre Leganés a fait jaser. Tout comme son refus d’attirer des recrues cet hiver pour renforcer l’équipe, affaiblie par les départs l’été dernier (James, Morata, Pepe).

« Ça me paraît fou, je ne peux pas croire qu’on remette en cause le +Mister+ après tout ce qu’il a obtenu avec cette équipe », s’est indigné le meneur de jeu Luka Modric. « Il faut savoir garder un peu de retenue. Le +Mister+ a tout notre soutien. »

Zidane le lui rend bien: il a toujours défendu son équipe, même après les pires revers. Et le Français veut croire que le talent de cet effectif, qui a dominé la planète football avec trois C1 en quatre ans, ne s’est pas évaporé avant d’affronter le PSG.

« On peut et on fera tout notre possible pour gagner la Ligue des champions », a-t-il lancé, pour un possible triplé inédit depuis les années 1970.

Détenteur du record de victoires en C1 avec 12 trophées, le Real Madrid a souvent dominé l’Europe après avoir raté sa saison, comme lorsqu’il s’était imposé à la surprise générale en 1998. « Dans les moments compliqués, le Real réapparaît toujours », a promis Zidane.

Après tout, son équipe sait se transcender, comme lors de la « remontada » contre Wolfsburg en quarts 2016 (0-2, 3-0) ou la démonstration face au Bayern en quarts 2017 (2-1, 4-2 a.p.).

Et Zidane, avant Paris, est invaincu en confrontations aller-retour sur la scène européenne. Preuve qu’il sait garder la tête froide dans l’air raréfié des altitudes.

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