
Air Algérie a annoncé, ce vendredi 13 mars, une forte réduction de ses vols vers la France du 16 mars au 4 avril en raison de la pandémie du coronavirus qui touche ce pays.
La compagnie aérienne nationale a annulé les vols vers les aéroports français à partir de Batna, Sétif, Tlemcen, El Oued, Biskra, Chlef, Bejaia et Annaba.
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Pour les aéroports d’Alger – d’où décollent chaque jour plus de 20 vols à destination de la France – d’Oran et Constantine, Air Algérie a opté pour une simple réduction de ses vols, sans fournir plus de détails.
Tassili Airlines, l’autre compagnie algérienne à desservir la France, n’a annoncé ni réduction ni annulation de vols. De même qu’Air France, sa filiale Transavia, qui détiennent désormais près de la moitié du marché entre la France et l’Algérie, vont continuer à assurer des vols avec l’Algérie.
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Première interrogation : pourquoi annuler des vols à partir de certains aéroports et les réduire sur d’autres ? Air Algérie ne répond pas à cette question. On peut supposer que les aéroports concernés par les suspensions, étant situés dans de petites villes, ne sont pas dotés de moyens pour détecter d’éventuels cas de contamination contrairement à ceux d’Alger, d’Oran et de Constantine.
Mais cette hypothèse n’est pas solide pour au moins deux raisons. D’abord, tous les cas ne peuvent être détectés à l’arrivée. Il y a des porteurs sains et des malades dont les symptômes ne sont pas visibles. Une preuve a été apportée ce vendredi même, avec l’apparition du premier cas à Alger. Il s’agit d’un homme de 36 ans qui vient de rentrer de France. On peut donc supposer qu’il a passé les contrôles sanitaires de l’aéroport d’Alger.
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Ensuite, des pays dotés de moyens plus importants que le nôtre ont décidé de suspendre leurs vols avec la France ou l’Europe. C’est le cas des États-Unis, de la Turquie, de l’Espagne ou de la République Tchèque, qui ont décidé de suspendre carrément leurs liaisons aériennes avec l’Europe, devenue ce vendredi, « le nouvel épicentre » de la pandémie du coronavirus dans le monde, selon l’OMS.
Deuxième question : pourquoi Air Algérie est-elle la seule compagnie concernée par ces annulations ? Là encore, personne ne répond. Mais on peut comprendre que la décision de suspendre n’est pas clairement assumée par les autorités algériennes. Dans le cas contraire, elles l’auraient imposé à l’ensemble des compagnies qui assurent la desserte entre la France et l’Algérie.
Cette décision, incompréhensible, non seulement elle ne va pas aider sur le plan sanitaire, vu que les voyageurs pourront voyager sur d’autres compagnies, mais elle aura aussi un coût économique important pour Air Algérie. Laisser la compagnie nationale assumer seule le coût de cette demi-mesure est incompréhensible.
Dernière anomalie : l’Algérie a maintenu ses liaisons aériennes avec l’Italie, le pays européen le plus touché par la pandémie, jusqu’à mercredi dernier. Pourquoi ? On l’ignore. Avec la France et l’Espagne, la mesure annoncée ce vendredi par Air Algérie n’entrera en vigueur que lundi prochain. Le temps de laisser entrer sur le sol algérien des milliers de personnes venues de zones à haut risque.