Louisa Hanoune est satisfaite de la décision de remanier le gouvernement. « Pour nous, il y a un petit sursaut. Si on n’avait pas changé le gouvernement, ça aurait été peut-être l’étincelle. Ce sont quelques frémissement, mais c’est toujours mieux que rien vu la situation du pays et de la région », a avancé, ce samedi 27 mai, la Secrétaire générale du PT lors d’une conférence de presse.
Si elle voit dans Abdelmadjid Tebboune un « homme d’État », « modeste » et « objectif », Louisa Hanoune reste prudente. Elle attend les « décisions » et les « réorientations » qu’elle juge nécessaires. « Nous ne voulons pas minimiser ce changement partiel du gouvernement. Mais est-ce que ce gouvernement arrêtera l’engrenage mortel qui a été mis en marche depuis la Loi de finances complémentaire pour 2015 ? Est-ce qu’il corrigera l’orientation désastreuse sur le plan social et économique ? », s’est-elle demandé.
Louisa Hanoune semble optimiste après les premières déclarations du nouveau Premier ministre. « M. le Premier ministre a insisté sur l’habitat et il a raison. Il a raison de dire qu’il faut continuer (à construire des logements) », a-t-elle estimé. « Le Premier ministre a dit que l’éducation, la santé et le logement ne seront pas touchés. Cela devrait paraître dans la Loi de finances pour 2018. Il a dit également qu’il est vrai que nous n’avons pas beaucoup d’argent mais la situation n’est pas aussi dangereuse comme on nous le disait depuis des mois », poursuit-elle.
Dans son intervention, Louisa Hanoune s’est réjouie de voir Nouria Benghabrit toujours à la tête du ministère de l’Éducation et de voir certains ministres quitter leurs départements à l’image de Abdelmalek Boudiaf, ancien ministre de la Santé, qu’elle pointe du doigt s’agissant de la situation des hôpitaux. « La situation est préméditée par l’ancien ministre et son staff. C’est pour ça que le changement de ministre n’est pas suffisant car il n’agissait pas seul », a-t-elle lancé.
Louisa Hanoune n’a pas épargné le Premier ministre sortant. « L’ancien Premier ministre comptait anéantir la sécurité sociale. Durant les dix derniers jours, il avait dit que les (entreprises) pouvaient ne pas payer les impôts et les charges. Cela veut dire l’anéantissement de la sécurité social », a-t-elle argumenté. Même quand elle est interrogée sur le départ de Abdesselam Bouchouareb, la Secrétaire générale du PT choisit de tacler Abdelmalek Sellal.
« Sur le plan politique, nous n’étions pas d’accord avec lui. Mais ce n’était pas sa politique à lui puisqu’il y avait un Premier ministre. M. Bouchareb était membre d’un gouvernement. Il est vrai que les rapports étaient exécrables entre lui et nous mais nous ne sommes pas des revanchards », a assuré Louisa Hanoune qui affirme avoir reçu un appel de l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines au lendemain des élections législatives au cours duquel ce dernier a exprimé sa solidarité avec le parti.
