Économie

Rencontres avec des producteurs algériens – Vidéos

L’Algérie cherche à réduire ses importations pour préserver ses réserves de change et relancer son industrie, durement touchée par des années du tout import.

Pour y arriver, le gouvernement a décidé de durcir les conditions d’importation et d’encourager la production locale.

Une opportunité pour les producteurs algériens. À la Foire de la production nationale (13 décembre – 25 décembre) qui se tient aux Pins Maritimes à Alger, de nombreux producteurs affichent leurs ambitions.

Annulée en 2020 pour des raisons sanitaires liées au covid-19, cette foire revient en force cet hiver avec au programme des grands noms de l’industrie algérienne.

Depuis le 13 décembre, plusieurs secteurs d’activité sont représentés dans ce grand rassemblement économique, comme l’agroalimentaire, la production bio, la fabrication militaire, l’industrie du cuir et de la chaussure, etc.

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Le secteur agroalimentaire en force

Le secteur de l’agroalimentaire occupe une place proéminente à la Foire de la production algérienne et a capté l’attention des visiteurs et des potentiels partenaires économiques.

On y retrouve, par exemple, la société Cardinal, principale branche d’Alirad Food. Imene Tebbal, responsable marketing de cette société, nous présente les produits qu’ils ont à proposer lors de cet événement.

« On existe depuis pratiquement deux ans sur le marché. Nous proposons des fruits et légumes secs, des pâtes alimentaires et plusieurs catégories de riz basmati. […] Ce genre de foire nous offre l’opportunité de rencontrer le consommateur final, de lui présenter le produit et de comprendre ses besoins et ses attentes afin d’améliorer la qualité de nos produits, mais aussi de rencontrer de nouveaux distributeurs et investisseurs qui peuvent exporter nos produits et atteindre des marchés internationaux », explique-t-elle.

Des petites entreprises, mais aussi des grands noms de l’industrie agroalimentaire ont répondu présents. Djoudi Abderrahmane nous parle de l’entreprise Ramy, une marque connue pour ses sodas et jus de fruits.

« Ramy a participé à la 29e édition de la Foire de la production nationale afin de se rapprocher de ses partenaires, qu’ils soient importateurs ou consommateurs. Nous proposons plusieurs nouvelles gammes de produits, comme Milky, Energy drink, vitamine C, etc. », élabore-t-il.

Ramy est également une entreprise qui exporte ses produits vers différents pays africains, comme la Tunisie et la Libye, et européens comme la France et la Belgique. « Une attestation de qualité supérieure de nos produits », souligne Abderrahmane Djoudi.

La fabrication militaire

L’industrie militaire, qui s’est développée ces dernières années, est également présente à la Foire de la production algérienne. Le commandant Douadi Merrareb nous parle de l’Établissement de réalisation des systèmes de vidéosurveillance (ERSV).

« L’ERSV, est une entreprise qui relève de la direction de la fabrication militaire et sous la tutelle du ministère de la Défense nationale. Elle est spécialisée dans la fabrication, l’étude et le développement de systèmes de sécurité intégrés (systèmes de vidéosurveillance, de contrôle d’accès, anti-intrusion, etc.) ».

Le commandant Merrareb explique qu’ils sont présents à la Foire pour présenter leurs nouveautés, notamment en termes de vidéosurveillance thermique, capable de détecter la température du corps humain. Il parle également de systèmes de reconnaissance faciale, une technique à la pointe de la technologie.

La production bio fait ses premiers pas en Algérie

Que ce soit au niveau des grands noms de l’industrie alimentaire, tels que le groupe Golden drinks qui a investi dans un verger de 1500 hectares afin de produire des produits bio, ou à une échelle plus petite, des entreprises optent bio afin de séduire le consommateur algérien, de plus en plus regardant sur la qualité des produits qu’il consomme.

C’est le cas de Bio confi, une jeune entreprise de confitures artisanales. « Nos confitures sont faites maison, sans conservateurs et sans colorants ou arômes artificiels. Je les fabrique avec des fruits frais de saison », explique Kherbane Saliha.

L’artisane parle également des difficultés qu’elle rencontre pour commercialiser ses produits, dus à leur cherté. Elle justifie ses tarifs par les prix élevés des fruits, produit de base de ses confitures.

Laoudia Nouara est une apicultrice qui produit du miel depuis 2013. Elle transmet son savoir faire à travers le territoire national en participant à des formations. Pour commercialiser son produit, Asal Amana, Nadia compte sur la visibilité que lui offrent les foires.

« Avec le covid, toutes les foires ont été annulées. Depuis 2019, la commercialisation a été un peu dure. Mais j’ai des clients fidèles qui connaissent la qualité du miel que je produis, c’est grâce à eux que j’ai pu continuer », confie-t-elle.

Visibilité pour les start-up

La Foire de la production nationale est également l’occasion pour les entreprises naissantes de se trouver une place sur le marché, à travers la visibilité qu’elle leur offre en exposant leurs produits dans un tel rassemblement.

C’est le cas de Sarah Imene Tounsi qui a fondé Varias, une marque de chaussures fabriquées à 100 % en Algérie. Avec à son compte près de 20 employés, travaillant essentiellement dans la production, la jeune femme aspire à développer son business en Algérie.

« Les chaussures sont fabriquées et désignées entièrement en Algérie. Nous avons commencé avec des baskets pour femmes et hommes », explique-t-elle, ajoutant que des chaussures pour enfants seront bientôt disponibles sur le marché.

Lorsqu’elle parle des difficultés que rencontre sa start-up, la jeune femme évoque un « climat économique qui a besoin d’une attention particulière et de réglementations pour permettre aux entreprises locales d’évoluer ».

Vers la conquête du marché mondial

En plus de proposer des produits locaux aux Algériens, certaines marques voient plus grand et misent sur l’exportation comme partie intégrante de leur politique commerciale. Se développer à l’international est l’objectif d’entreprises comme Golden drinks Algérie, Soummam ou encore Welfareland DZ, une start-up spécialisée dans l’export.

« Notre entreprise a été fondée en 2019, peu avant la crise sanitaire qui a frappé le monde », nous apprend Abderrahim Asaker, manager de Welfareland DZ. « Les débuts ont été difficiles, mais nous avons relevé le défi. Aujourd’hui, nous exportons des produits comme les dattes, les produits agricoles, et d’autres produits d’entreprises partenaires. Nous exportons vers cinq pays (Oman, Qatar, les Émirats, la France et l’Angleterre), et nous aspirons à élargir cette liste », conclut-t-il.

Seddik Saadi parle, quant à lui, des difficultés à l’export causées par le covid-19 à la laiterie Soummam.

« Malheureusement, nos produits ont une durée de vie très courte (30 jours) et nous ne disposons pas des moyens logistiques qui nous permettent d’exporter dans ces délais », soulève-t-il. « Nous exportons vers la Libye depuis 10 ans. […] Si les lois et les moyens le permettent, on aspire à faire mieux en matière d’exportation ».

Présents sur le marché algérien depuis 2015, les produits du groupe Golden drinks sont exportés vers 14 pays dans le monde, dont la France, l’Angleterre, la Mauritanie, la Tunisie, etc. « 20 % de notre chiffre d’affaires provient de l’exportation », se félicite Salim Amra, PDG du groupe de boissons.

Les nouvelles technologies au rendez-vous

Dans une ère où tous les secteurs sont digitalisés, les entreprises sont obligées de suivre la cadence si elles veulent garder leur clientèle et en cibler une nouvelle, plus jeune et plus axée vers les nouvelles stratégies marketing.

Cela, Chelal Khaoula l’a bien compris, en lançant Chalal Studio, une entreprise de recherche et d’innovation dans le domaine de la construction. Depuis janvier 2021, elle propose, aux côtés de 5 autres architectes et ingénieures, des « solutions technologiques reconnues à l’échelle internationale mais pas encore intégrées sur l’échelle nationale », explique la jeune entrepreneure.

Il s’agit de la technique des visites virtuelles, qui ont apporté des solutions à des problèmes liés au bâtiment. Selon sa fondatrice, Chelal Studio propose des solutions afin de développer le domaine de la construction en Algérie.

Un autre exemple de la numérisation du secteur commercial est l’entreprise Pubcar, spécialisée dans la communication et la fabrication de produits à usage publicitaire. Zohir Hmimasse, manager de l’entreprise, parle de la ligne directrice de la boite : l’« intelligence industrielle ».

« Par exemple, le projet sur lequel nous sommes actuellement, Zahra, une marque de lingettes, on a ce qu’on appelle « la lingette qui donne des solutions ». C’est une lingette intelligente, en quelque sorte. […] Nous pratiquons l’intelligence industrielle », détaille le manager de Pubcar.

Et d’ajouter : « Nous avons de l’ambition et beaucoup d’appétit. Nous sommes une société qui voit loin et essayons d’innover davantage dans le made in Algeria avec des projets révolutionnaires ».

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