Politique

Révélations sur la présence américaine autour de l’Algérie et en Afrique

Les États-Unis disposent de sites militaires dans au moins trois pays voisins de l’Algérie, révèle un article du média américain The Intercept, qui se base sur des documents du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom) obtenus par le biais du Freedom of Information Act (loi d’accès à l’information).

Les pays en question sont la Libye, le Niger et la Tunisie. La Libye accueille à elle seule au moins trois avant-postes de l’armée américaine, près de la côte libyenne. Les documents présentés par The Intercept font également état de la présence d’une base de drones en Tunisie, probablement celle de Sidi Ahmed d’où les États-Unis opèrent depuis quelques années, indique la même source.

Au Niger, les États-Unis sont en train de construire une base près d’Agadez, ville située à moins de 500 kilomètres de la frontière algérienne. Cette base est appelée à devenir le principal avant-poste de l’armée américaine en Afrique de l’Ouest, explique The Intercept. Située sur la base aérienne nigérienne 201, le coût de la construction de la base s’élève à 100 millions de dollars, et devrait coûter aux États-Unis plus de de 250 millions de dollars d’ici 2024.

Les documents dévoilés par The Intercept n’indiquent par ailleurs pas de présence d’un site militaire américain en Algérie, ni au Maroc.

Au total, les États-Unis possèdent 34 sites militaires éparpillés sur le continent africain en 2018. Les sites militaires américains en Afrique disposent en outre d’une forte concentration dans le nord et à l’ouest du continent ainsi que dans le Corne de l’Afrique. Ces régions ont été le théâtre de plusieurs attaques de drones ainsi que de plusieurs discrètes opérations commandos, indique la même source.

Les révélations de The Intercept vont à contre-pied des déclarations récentes d’Africom, qui décrivait la présence de l’armée américaine en Afrique comme légère et limitée. « La distribution des bases suggère que l’armée américaine est organisée autour de trois théâtres de lutte antiterroriste en Afrique : la Corne de l’Afrique (Somalie, Djibouti, Kenya), la Libye, et le Sahel (Cameroun, Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso) », a expliqué Adam Moore, expert de la présence militaire américaine en Afrique, cité par The Intercept.

Les États-Unis ne disposent par ailleurs que d’une seule base au sud de l’Afrique, révèlent les documents de la même source. « Il est de plus en plus difficile pour l’armée américaine de prétendre de manière plausible qu’elle dispose d’une ‘’empreinte légère’’ en Afrique », estime l’universitaire. « Rien que sur les cinq dernières années, elle a établi ce qui est peut-être la plus grande base de drones au monde à Djibouti, qui est impliquée dans des guerres sur deux continents au Yémen et en Somalie », a indiqué Moore.

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