
La députée écologiste franco-algérienne, Sabrina Sebaïhi, a mis l’accent ce lundi 1ᵉʳ septembre sur le phénomène de « l’algérianophobie » ou d’Algerophonbie qui prend de l’ampleur en France, notamment auprès d’une certaine classe politique et au sein même du gouvernement.
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« L’algérianophobie prend de l’ampleur en France »
Dans une interview télévisée accordée à la chaine algérienne One Tv, elle explique que ce phénomène n’est certes pas nouveau en France, « mais avant, il n’y avait pas le mot. En réalité, ça existe depuis très longtemps », dit-elle.
Faisant état d’un racisme spécifique vis-à-vis des Algériens depuis plusieurs années, la parlementaire écologiste d’origine algérienne cite l’exemple des « descendants des immigrés algériens qui sont plus souvent victimes de discrimination, notamment à l’embauche, beaucoup plus que d’autres immigrations en France ».
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Existant donc depuis très longtemps, ce racisme anti-algérien en France n’a fait que prendre de l’ampleur ces derniers mois, « d’autant qu’il se pratique même au plus haut sommet de l’État et surtout sur les plateaux de télévision », poursuit Sabrina Sebaihi.
Quant à l’intégration des ressortissants algériens en France, Sabrina Sebaïhi assure qu’il n’y a aucune difficulté de cet ordre. Par contre, elle parle plutôt « d’une difficulté d’acceptation comme étant Français (pour le cas des binationaux nés en France) ».
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« Combien faudra-t-il de générations pour que l’on considère ces citoyens français ? »
Regrettant l’existence de distinctions dans la politique publique française en matière notamment d’embauche et d’accès au logement, elle estime que tant que l’on parlera encore d’une première, deuxième et troisième génération d’immigrés algériens, il y a toujours un problème.
« Combien faudra-t-il de générations pour que l’on considère ces citoyens totalement français ? », se demande-t-elle.
Ainsi, la députée EELV affirme qu’il y a certes des différences, mais elle trouve que tout cela est le résultat « d’une politique publique qui est très globale ».
« Lorsque l’on met des personnes de la même origine ou de la même classe sociale dans un même ghetto, c’est là que se crée ce sentiment de discrimination et de difficultés d’accéder à des postes d’emploi ou au logement », explique-t-elle.
Par ailleurs, la parlementaire souligne qu’il existe tout de même énormément de parcours de réussite au sein de cette jeune génération d’immigration algérienne.
« Donc il ne faut pas ramener la question de l’immigration uniquement à ce que CNEWS ou BFMTV et d’autres chaînes voudraient nous faire croire, comme étant le problème de la France », poursuit la députée.