
Le discours du ministre des Affaires étrangères algérien Ahmed Attaf, lundi 29 septembre, devant l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York, a été suivi des interventions des représentants du Maroc et du Mali sous forme de “droit de réponse”.
Un membre de la représentation algérienne à l’ONU a pris la parole pour répliquer à son tour aux délégués marocain et malien.
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“Il aurait été préférable que le délégué malien donne ses leçons d’élégance au représentant de la junte putschiste qui est venu il y a deux jours à cette tribune”, a dit le diplomate algérien, en allusion aux attaques contre l’Algérie proférées à la même tribune par le Premier ministre du Mali, Abdoulaye Maïga. Ce dernier a accusé l’Algérie de « soutenir le terrorisme » et lui a reproché d’avoir abattu un drone armé malien le 1er avril dernier.
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L’Algérie réplique à nouveau au Mali
“La réponse du ministre des Affaires étrangères (Ahmed Attaf) était suffisante pour démentir les allégations et les provocations entendues il y a deux jours du représentant de la junte putschiste au Mali”, a-t-il ajouté, indiquant que la réponse du chef de la diplomatie algérienne était destinée à la junte malienne.
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“L’Algérie ne se laissera pas entraîner derrière les viles tentatives qui visent à nous provoquer, par respect au peuple malien voisin et frère. Nous ne nous laisserons pas entraîner par ces dérapages menés par une junte putschiste dont le représentant veut régler des comptes personnels avec mon pays”, a assuré le représentant algérien qui a aussi répliqué au représentant du Maroc qui a usé d’un droit de réponse.
Il a expliqué que l’intervention de Ahmed Attaf n’est pas sortie des déterminants historiques et juridiques unanimement adoptées au sein de l’ONU et des dogmes de cette organisation concernant la décolonisation du Sahara occidental.
Le diplomate algérien a démenti une allégation de son vis-à-vis marocain à propos de la genèse de l’inscription de la question du Sahara occidental sur la liste des territoires à décoloniser.
Cela n’aurait pas pu être fait par le Maroc car l’inscription d’un territoire à décoloniser appartient aux Etats membres responsables de l’administration de ces territoires conformément à la charte des Nations-Unies et à la résolution 1415, a rappelé le délégué de l’Algérie, précisant que la décision est prise par l’Assemblée générale sur la base des informations fournies par la puissance administrante conformément au chapitre 11 de la Charte, notamment l’article 73 E.
En 1946, une première liste a été dressée lorsque 8 puissances administrantes ont donné les noms de 72 territoires sous leur administration et considérés comme concernés par la décolonisation.
Le Sahara occidental n’a pas été inclus dans la résolution de 1946 parce que la puissance administrante, l’Espagne, n’est devenue membre de l’ONU qu’en 1955. La question est inscrite dès 1963 sur la base des informations fournies par l’Espagne.
La question est certes aujourd’hui enrôlée au Conseil de sécurité mais cela ne décharge pas l’Assemblée générale et la commission décolonisation C24 de leur devoir de poursuivre son traitement comme une question de décolonisation, a-t-il expliqué.
L’Algérie au Maroc : “Parlez avec le front Polisario”
Au représentant marocain qui a reproché à l’Algérie de parler de la question du Sahara occidental, le membre de la délégation algérienne a rétorqué que l’Algérie est “un membre responsable l’ONU et parle de toutes les causes justes”.
C’est aussi un pays voisin et observateur qui a le souci de “ce qui se passe dans son voisinage” et qui “doit clarifier ce qui doit l’être dans ce dossier et d’autres questions”.
Alors que le Maroc insiste pour inclure l’Algérie comme partie au conflit, le diplomate algérien a rétorqué : “L’Algérie vous dit : négociez avec l’autre partie. Il faut des négociations directes, inconditionnelles et avec une bonne volonté entre le front Polisario et le royaume du Maroc pour régler cette question.”