Said Sadi a estimé ce samedi que la réponse du peuple à travers les marches spectaculaires de vendredi était « prévisible ».

« La cinglante réponse du peuple opposée à la convocation du corps électoral prévue pour ce 15 septembre était prévisible. Seul le pouvoir s’enferme dans un déni échappant à toute logique », écrit-il sur sa page Facebook.

Pour lui, depuis le fiasco de l’élection du 4 juillet dernier, la raison d’État n’est plus de mise et le « bricolage » tient lieu de boussole politique. « La fermeture et la déraison étaient les choix retenus pour continuer une aventure que même ses auteurs peinent à placer dans les présentoirs politiques », observe-t-il.

À l’inverse du régime dont il relève qu’il est frappé de nécrose, Said Said relève le vent d’ouverture qui souffle sur la base sociale et les ralliements à la révolution qui s’effectuent, y compris parmi des acteurs liés par un passé récent au système, et qui désormais mettent en garde contre les égarements du régime.

« Il y a quelques jours, on a pu lire des propos avertissant sur les risques que font encourir à la nation en général et à l’armée en particulier ces égarements. Ces alertes venant d’hommes qui se sont longtemps assumés comme des « enfants du système » méritent d’être entendues car elles aussi désignent désormais expressément ce même système comme la source de tous les maux », relève Said Sadi dans une allusion à la sortie de Mouloud Hamrouche.

« On imagine mal ce qu’il a dû en coûter à Sid Ahmed Ghozali d’avoir dit : « nous avons été les harkis du système ». Il ne le sait peut-être pas, mais ce courage intime l’a grandi chez beaucoup de ses compatriotes. Hier, cette humilité révélait une vraie force morale et une solide éthique intellectuelle. Aujourd’hui, elle revêt une importance capitale. Ces réveils travaillent à l’ouverture des esprits qui, à la faveur de la révolution, apprennent à vivre et composer avec des situations politiques qui n’étaient pas nécessairement celles auxquelles les uns et les autres avaient été préparés », se réjouit-il.

Même s’il relève que la mobilisation citoyenne est en train de changer la donne politique algérienne, effaçant des frontières et générant des « attitudes propices au compromis novateur qui plus est s’opère autour des fondamentaux démocratiques », Said Sadi ne manque pas de relever que ces ouvertures restent fragiles et qu’il convient de donner un cadre d’accomplissement à ce « miracle ».

« Ouverture politique, ouverture sociale et ouverture mentale. Tout est encore fragile mais tout éclos dans la cité algérienne pendant que tout se ferme dans la citadelle assiégée. La voix du peuple citoyen traverse les carapaces idéologiques les plus tannées. Reste à donner urgemment consistance et cadres d’accomplissement à ce miracle », écrit-il.