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Sakiet Sidi Youcef : Ouyahia et plusieurs ministres en Tunisie

Sakiet Sidi Youcef : Ouyahia et plusieurs ministres en Tunisie

L’Algérie et la Tunisie commémorent ce jeudi le soixantième anniversaire du funeste bombardement de Sakiet Sidi Youcef.

Pour marquer l’événement, le premier ministre Ahmed Ouyahia est en Tunisie pour co-présider avec son homologue Youcef Chahed les cérémonies commémoratives. Il est accompagné par les ministres des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel et de l’Intérieur Nourredine Bedoui ou encore des Moudjahidine Tayeb Zitouni.

La tragédie de Sakiet Sidi Youcef représente un évènement majeur dans la Révolution algérienne et un moment capital dans la consolidation de l’inaliénable fraternité qui unit l’Algérie à la Tunisie. Le 8 février 1958, l’armée française a bombardé le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef, à la frontière avec l’Algérie, tuant au moins 70 personnes et faisant plus de 150 blessés. L’événement s’est déroulé dans un contexte où le territoire tunisien servait de base de repli pour les Moudjahidine algériens.

De la Tunisie transitaient également les armes pour les troupes de l’Armée de libération nationale, permettant de lutter contre le colonisateur français.

Du côté de la France, le soutien apporté par la Tunisie à la révolution algérienne n’était guère apprécié. Le gouvernement français a, à plusieurs reprises, intimé à son homologue tunisien de s’imposer une obligation de neutralité dans ce qu’il désignait à ce moment-là les « événements d’Algérie ». Le président tunisien, Habib Bourguiba, rejette publiquement les exigences françaises.

En parallèle, la zone ouest de la Tunisie frontalière à l’Algérie servait de véritable rampe de lancement d’attaques de l’ALN contre les forces françaises. Entre septembre 1957 et janvier 1958, une vingtaine d’incidents de frontière sont signalés dans la région autour du village de Sakiet Sidi Youcef. Le 8 février, l’armée française signale qu’un de ses avions a été contraint d’atterrir en catastrophe après avoir été touché par une mitrailleuse postée à Sakiet Sidi Youcef.

C’est l’excuse qui sera utilisée pour ordonner un raid aérien sur le village. Le 8 février au matin, une escadrille de l’armée de l’air française mitraille la zone avant que trois vagues de bombardiers lourds n’attaquent le village, ne laissant que désolation derrière eux. 25 avions seront utilisés pour bombarder le paisible village : onze bombardiers A-26, six chasseurs-bombardiers Corsair et huit chasseurs Mistral. Les avions laissent dans leur sillage des corps complètement calcinés, d’autres déchiquetés par les tirs de mitrailleuses. Au moins 70 personnes sont tuées, dont une douzaine d’enfants élèves d’une école primaire ciblée, et plus de 150 blessées.

L’attaque française sur des victimes civiles à Sakiet Sidi Youcef obtient un retentissement international. La France fait l’objet d’une large condamnation au sein de la communauté internationale, et enfonce un peu plus l’autorité du gouvernement français de la IVe république, qui n’aurait pas été notifié de la décision de l’armée d’attaquer le village.

Pour l’Algérie et la Tunisie, c’est une inébranlable amitié et fraternité qui est scellée par le sang commun de leurs martyrs à Sakiet Sidi Youcef. Une fraternité qui perdure toujours, soixante ans plus tard.

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