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Situation économique : l’argent coule à flots grâce à la planche à billets

Situation économique : l’argent coule à flots grâce à la planche à billets

La planche à billets qui tourne à plein régime, le maintien du cap du financement du secteur économique public, la baisse du volume des exportations d’hydrocarbures et la poursuite de l’érosion des réserves de changes conformément aux prévisions : tels sont les principaux enseignements à tirer des indicateurs financiers et monétaires du premier trimestre 2018, contenus dans le dernier bulletin de la Banque d’Algérie. Seule satisfaction : la balance des paiements se porte mieux, même si elle continue à afficher un solde négatif.

Recours massif à la planche à billets

Les retombées du recours non conventionnel de l’économie étaient très attendues et c’est à plein régime que tourne la planche à billets. La Banque d’Algérie relève d’abord une forte hausse des crédits nets à l’État (22,0 %). Ils sont passés de 2682,2 milliards de dinars à fin décembre 2016 à 4691,9 milliards à fin décembre 2017 pour atteindre 5723,1 milliards à fin mars 2018, sous l’effet de l’augmentation des créances (nettes) de la Banque d’Algérie sur le Trésor. Ces derniers passent d’une situation créditrice de -870,1 milliards de dinars à fin décembre 2016 à une situation débitrice 2668,9 milliards de dinars au premier trimestre 2018.

« Cette forte augmentation est due principalement au financement non conventionnel du Trésor par la Banque d’Algérie, qui a atteint un montant de 3585 milliards de dinars à fin mars 2018 (2185 milliards au 4ème trimestre 2017 et 1400 milliards au premier 1er trimestre 2018) contre 2185 milliards, à fin décembre 2017, soit une hausse du financement de 64,1 % », explique la banque centrale.

Le secteur public accapare près de la moitié des crédits

Les indicateurs contenus dans le bulletin font ressortir aussi que le cap du financement du secteur public économique est maintenu. Les crédits qui ont été accordés aux entreprises économiques publiques ont atteint 4255,5 milliards à fin mars 2018, contre 4 153,5 milliards de dinars à fin décembre 2017, soit 2,5% de hausse.

Cela, en plus de 158,3 milliards de dinars octroyés aux administrations locales et autres secteurs publics. « Au total, à fin mars 2018, les crédits accordés au secteur public, ont atteint 4 413,2 milliards de dinars contre 4 311,3 milliards, à la fin décembre 2017, soit une croissance de 2,4 %.

Le secteur public détient donc 48,75% des 9053 milliards de dinars constituant l’encourt des crédits à l’économie, contre 51,44% pour le secteur privé, dont 7,57% aux ménages.

Le recours massif à la planche à billets s’est traduit également par une nette hausse de la liquidité bancaire passant de 511.8 milliards de dinars à fin septembre 2017 à 1461.1 milliards à fin mars 2018 soit une hausse de 185.5%.

La baisse des exportations d’hydrocarbures amortie par la hausse des prix

Autre élément contenu dans le rapport de la Banque d’Algérie : une baisse des exportations d’hydrocarbures durant le premier trimestre de l’année en cours (27,795 millions de tonnes équivalent pétrole) comparativement à la même période de 2017 (28,6 millions de TEP).

Néanmoins, cette baisse a été amortie par la hausse de 27,3% des cours du baril, s’établissant à une moyenne de 63,3 dollars durant cette période. « En dépit de la baisse des volumes exportés au cours du premier trimestre de 2018, la hausse des prix du baril de pétrole s’est traduite par une augmentation des recettes d’exportation d’hydrocarbures qui ont atteint 9,57 milliards de dollars, au premier trimestre de 2018 contre 8,39 milliards de dollars, au premier trimestre de 2017 », note la Banque centrale.

Quant aux exportations hors hydrocarbures, la BA les juge toujours « faibles », même si elles ont augmenté de 34,18 % comparativement au premier trimestre de 2017 (0,38 milliard de dollars).

La valeur des exportations globales a donc augmenté de 14,97% au premier trimestre de 2018 par rapport la même période de 2017, pour s’établir à 10,08 milliards de dollars contre 8,77 milliards de dollars. Quant aux importations de biens, elles ont reculé de 4,3 % pour atteindre 12,41 milliards de dollars au premier trimestre 2018.

L’embellie des prix du pétrole, conjuguée à une relative baisse des importations a fait que la balance des paiements se porte mieux. « L’augmentation des recettes d’exportations, conjuguée à la légère diminution des importations s’est traduite par une nette diminution du déficit du solde de la balance commerciale (biens) qui s’établit à 2,33 milliards de dollars au premier trimestre 2018 contre un déficit de 4,20 milliards de dollars au premier trimestre 2017, soit un recul de 44,5 % », lit-on dans le bulletin de la BA qui signale, en revanche, une hausse des déficits des postes « services non facteurs » et « Revenus des facteurs » qui se sont établis à 2,03 milliards de dollars contre 0,54 milliards de dollars au premier trimestre 2017.

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