Économie

Situation économique : les chiffres de la Banque d’Algérie

La Banque d’Algérie vient de publier la note de conjoncture sur les tendances monétaire et financière de l’économie algérienne du premier semestre 2021.

La publication de la note, qui porte sur le commerce extérieur (exportations-importations), les finances publiques, les liquidités, l’inflation et la situation monétaire, intervient quelques jours après un rapport de la Banque mondiale de suivi de la situation économique de l’Algérie et qui a provoqué une vive polémique.

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La note relève notamment une reprise de la croissance après la forte contraction de 2020 et un net recul du déficit de la balance des paiements.

La Banque d’Algérie souligne d’emblée que la période concernée est marquée par une consolidation de la croissance dans plusieurs pays grâce aux mesures prises par les gouvernements et les banques centrales « dans le but de protéger les entreprises et les populations, et à la production et distribution des vaccins qui ont permis un certain retour à la vie normale et une relance de plusieurs activités économiques à travers le monde ».

« Cependant, note la Banque d’Algérie, certaines incertitudes liées à la pandémie du Covid-19 persistent et pourraient avoir des effets négatifs sur la croissance économique mondiale dans un futur proche ».

En Algérie, la reprise de l’activité économique, entamée au premier trimestre 2021 (+2,0 %), s’est poursuivie au cours du deuxième trimestre pour atteindre une croissance « appréciable » de 6,4 %. A la même période de 2020, marquée par le début et la montée de la pandémie, une forte contraction de 10,3 % avait été enregistrée.

La consommation des ménages a aussi repris, augmentant de 7,1 % contre une baisse de 8,1 % au deuxième trimestre 2020.

L’évolution de la balance des paiements est caractérisée par un fort recul du déficit de la balance commerciale au cours du premier semestre de 2021. Le déficit commercial a atteint 2,155 milliards de dollars au cours du premier semestre 2021 contre 6,866 milliards de dollars à fin juin 2020. Cela est dû à « une plus grande hausse des exportations de biens (+ 5,448 milliards de dollars), notamment celles des hydrocarbures que celle des importations de biens (+ 776 millions de dollars) ».

Les exportations de biens ont atteint 16,591 milliards de dollars, contre 11,104 milliards de dollars à la même période de 2020, avec une grosse part pour les hydrocarbures passées de 10,179 milliards de dollars à fin juin 2020 à 14,941 milliards de dollars à fin juin 2021 (+ 4,763 milliards de dollars).

Les exportations hors hydrocarbures ont elles aussi enregistré une importante hausse passant de 925 millions de dollars à fin juin 2020 à 1,650 milliard de dollars à fin juin 2021. La hausse a concerné surtout les produits semi-finis et les biens alimentaires.

Hausse des exportations, mais aussi des importations

Les importations de biens ont aussi enregistré une légère hausse (+ 776 millions de dollars) (17,970 milliards de dollars à fin juin 2020 à 18,746 milliards de dollars à fin juin 2021) portée par l’augmentation des importations des équipements industriels, des biens alimentaires et des matières premières. L’importation des produits semi-finis et des carburants a en revanche connu une baisse.

Les importations des biens alimentaires représentent 24,18 % du total des importations de biens. Ils sont passés de 4,077 milliards de dollars à fin juin 2020 à 4,532 milliards de dollars à fin juin 2021. La  hausse a notamment concerné les importations de blé tendre (+ 352 millions de dollars) et de blé dur (+ 224 millions de dollars).

Le solde du compte courant de la balance des paiements a enregistré un déficit pour la neuvième année consécutive, mais ce déficit s’est largement contracté en 2021, passant de 8,802 milliards de dollars à fin juin 2020 à 4,643 milliards de dollars à la même période de 2021.

Les réserves de change et le dinar en baisse

Autre indicateur important pour l’économie algérienne, les réserves de change. Selon la Banque d’Algérie, elles s’élevaient (or monétaire non inclus) à 43,464 milliards de dollars à fin juin 2021 contre 48,167 milliards de dollars à fin décembre 2020, soit une baisse de 4,704 milliards de dollars en six mois, à cause d’une différence négative entre les transferts et les rapatriements.

Pendant la période considérée, le dinar algérien a perdu 14,66% de sa valeur par rapport à l’euro (1 euro pour 160,66 dinars) et 6,65% par rapport au dollar (133,32 dinars/1 dollar).

Au cours du premier semestre, l’inflation a atteint 5,66% à cause de la forte hausse des prix des biens alimentaires qui sont passés d’une déflation de 0,15 % au premier semestre 2020 à 6,64 % pendant la même période de 2021.

Concernant la dette extérieure, son encours au premier semestre 2021, exprimé en équivalent dollars,  était de 3,204 milliards de dollars contre 3,470 milliards de dollars à fin décembre 2020. La dette extérieure à moyen et long terme d’une durée supérieure à douze mois, s’est établie à 1,605 milliards de dollars, la dette extérieure à court terme, d’une durée inférieure ou égale à 360 jours était de 1,599 milliards de dollars.

Les effets de la pandémie se sont aussi fait ressentir par les finances publiques. Les recettes totales du Trésor ont reculé de 14,05 % pour atteindre 1 336,5 milliards de dinars.

Le rapport souligne que la crise sanitaire a réduit les recettes issues des hydrocarbures de 30,65 % au cours de cette même période (534,6 milliards de dinars) et les recettes fiscales ont baissé de 1,01% (714,7 milliards de dinars).

Dans le même temps, à fin mars 2021, les dépenses budgétaires ont crû de 8,67 %, atteignant 2.738,9 milliards de dinars. Le déficit du solde budgétaire s’est donc dégradé de 45,25 % entre mars 2020 et mars 2021 et a atteint 1 402,4 milliards de dinars.

A noter enfin la légère hausse des crédits à l’économie (0,48 %, de 11 182,3 milliards de dinars à fin décembre 2020 à 11 236,4 milliards de dinars à fin juin 2021). Mais les crédits accordés aux entreprises publiques ont baissé de 1,85 %.

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