search-form-close
Sommet arabo-islamo-américain : un nouveau départ pour Trump et les musulmans ?

Sommet arabo-islamo-américain : un nouveau départ pour Trump et les musulmans ?

Le président américain Donald Trump rencontrera, la semaine prochaine, des dirigeants d’une vingtaine de pays arabes ou leurs représentants à l’occasion d’un sommet arabo-islamo-américain à Riyad, en Arabie saoudite. Le nouveau locataire de la Maison Blanche a donc choisi de se rendre dans le royaume wahhabite, berceau de l’islam, pour sa première visite officielle à l’étranger, quatre mois après son investiture.

Si le roi saoudien Salmane espère que ce grand sommet donnera lieu à « un nouveau partenariat face à l’extrémisme et au terrorisme » entre les pays arabes et Washington, il sera aussi l’occasion pour Donald Trump de clarifier sa politique à l’égard du monde musulman.

Trump en guerre contre l’islam

Au cours de sa campagne pour la magistrature suprême, Donald Trump avait régulièrement développé des propos anti-islam, assimilant les musulmans à des terroristes. En décembre 2015, il préconisait une « fermeture totale des États-Unis » à tous les musulmans qui souhaitent entrer dans le pays en attendant que « le Congrès agisse ». 

En janvier 2017, quelques jours après son investiture, sa décision de suspendre pendant trois mois l’entrée aux États-Unis des ressortissants de sept pays majoritairement musulmans (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen) avait provoqué une vague d’indignation dans le monde musulman. Ce « muslim ban » n’a toutefois jamais visé les monarchies du Golfe.

Revirement de circonstance de Trump

S’il est peu probable que Donald Trump appelle à un « nouveau départ entre les musulmans et les États-Unis » en citant le Coran (comme l’avait fait Barack Obama au Caire en juin 2009 après l’ère Bush), le nouveau président doit désormais abandonner ses totems de campagne et se focaliser sur les enjeux de sécurité internationale. Cette visite de Trump en Arabie saoudite est vue par ses soutiens « comme la volonté de remettre à zéro les compteurs dans sa relation avec le monde musulman », écrit le portail d’actualités dédié au Moyen-Orient Al-Monitor.

Selon le général McMaster, le conseiller à la sécurité nationale de Trump cité par VOA, Trump souhaiterait envoyer un message fort sur la nécessité de combattre l’islamisme radical. « Une idéologie qui utilise, selon le général McMaster, une interprétation pervertie de la religion pour justifier des crimes contre toute l’humanité ». 

Plusieurs rencontres bilatérales sont prévues au cours de ce sommet. Le nouveau président des États-Unis doit s’entretenir avec des dirigeants des pays du Golfe ainsi que des chefs d’État et de gouvernement du Pakistan, de la Jordanie, de la Turquie, du Maroc, de la Tunisie, du Niger. Il rencontrera aussi des représentants du Yémen et d’Irak,  deux pays visés par le « muslim ban ». L’Algérie est également invitée. Elle sera, selon nos sources, représentée par Abdelkader Bensalah. En outre, Donald Trump doit de nouveau s’entretenir avec Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne le 23 mai à Bethléem, selon des informations de Newsweek.

Hostilité commune vis-à-vis de l’Iran

L’Iran, qui entretient des relations particulièrement houleuses avec Riyad n’a pas été convié à ce sommet. Une mise à l’écart qui n’a rien d’étonnant selon Mohammed Al-Musfer, professeur de sciences politiques à l’Université du Qatar. « Riyad et Téhéran ont rompu leurs relations diplomatiques (NDLR depuis janvier 2016), et l’Iran ne fait pas partie de l’alliance (militaire) islamique », a-t-il dit au Middle East Monitor.

La nouvelle administration américaine a, quant à elle, infléchi la position de Washington sur la puissance chiite. Si cette nouvelle orientation a permis un réchauffement des relations avec Riyad (refroidies sous Obama en raison de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien), elle rassure aussi les autres pays sunnites de la région qui considère Téhéran comme une menace.

| LIRE AUSSI : Rencontre Trump – dirigeants musulmans en Arabie saoudite : qui va représenter l’Algérie ?

  • Les derniers articles

close