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Sonatrach : à quoi faut-il imputer la baisse de la croissance du secteur énergétique en 2017 ?

Sonatrach : à quoi faut-il imputer la baisse de la croissance du secteur énergétique en 2017 ?

Alors qu’elle avait progressé de 7,7% en 2016, la croissance du secteur de l’énergie s’est contractée en 2017, rapporte l’agence Reuters qui cite un document de la Banque d’Algérie. Aucune donnée chiffrée n’a toutefois été communiquée.

Les retards dans le lancement de plusieurs champs gaziers ont pénalisé la croissance du secteur en 2017. Pour rappel, le champ gazier de Touat – d’une capacité de 12.8 millions de mpar jour – devait être inauguré début 2017. Il a finalement été reporté au premier trimestre 2018. Reggane Nord (d’une capacité de 8 millions mpar jour) a été inauguré fin 2017, et Timimoun (5 millions de mpar jour) doit être mis en production à compter d’avril 2018.

« Quand on décale le démarrage de trois projets gaziers, cela a forcément un impact significatif sur la croissance du secteur énergétique », rappelle Francis Perrin, spécialiste des problématiques énergétiques et directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), interrogé par TSA.

Cependant, les délais des retards constatés n’ont rien d’inquiétant, estime le spécialiste. « Le retard de lancement de Timinmoun est lié à des négociations et renégociations d’accords conclus par le passé avec Total et Cepsa. Quant aux sites de Touat et de Reggane Nord, il s’agit de raisons techniques ».

Selon la Banque d’Algérie citée par Reuters, la mise en service des champs gaziers et pétroliers avant fin 2018 devrait permettre à l’Algérie d’atteindre une croissance dans le secteur de l’énergie de 6,5% cette année.

Baisse de la demande de gaz en Europe 

S’il faut noter que le rebond des cours mondiaux du pétrole a permis aux exportations d’hydrocarbures – qui continuent de représenter la quasi-totalité des exportations du pays – de progresser en terme de valeurs passant de 28,22 milliards de dollars en 2016 à 32,86 milliards en 2017, on constate néanmoins une baisse des volumes exportés.

En effet, la hausse de la demande intérieure et le ralentissement de la croissance de la demande de gaz en Europe depuis une décennie pénalisent les exportations énergétiques algériennes. Pour rappel, la production totale de gaz de l’Algérie est d’environ 100 milliards de mètres cubes par an, dont 55 milliards sont destinés à l’export.

De plus, sur le marché européen, la multiplication des acteurs sur le marché du gaz et la concurrence des énergies renouvelables et du charbon pèsent sur les prix. Et donc sur les recettes gazières de l’Algérie.

C’est d’ailleurs pour cet ensemble de raisons que la Sonatrach cherche d’autres marchés. « L’Europe est notre client traditionnel mais nous devons sécuriser les marchés asiatiques pour vendre notre gaz », a glissé le mois dernier Ould Kaddour, le PDG de la compagnie nationale d’hydrocarbures.

| LIRE AUSSI : Gaz : pourquoi Sonatrach mise sur le marché asiatique

Enfin, il faut noter que l’Algérie a tiré profit de l’accord Opep de limitation de la production de pétrole entré en vigueur en janvier 2017 et prolongé jusque fin 2018. Certes, le pays a dû revoir à la baisse ses quotas de production mais il a bénéficié de la remontée des cours. « Pour une petite réduction de leurs quotas, ils ont obtenu un doublement des prix », rappelle Francis Perrin.

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