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Subventions, Israël, France, allocation chômage : ce qu’a dit Tebboune

Subventions, Israël, France, allocation chômage : ce qu’a dit Tebboune

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé vendredi soir que le Code communal connaîtra un changement radical afin d’accorder de plus larges prérogatives aux élus.

Intervenant lors d’une entrevue avec des représentants de la presse nationale diffusée vendredi, M. Tebboune a indiqué qu’ « il est temps que l’État renonce à certaines prérogatives centrales en les attribuant aux élus locaux« , annonçant l’ouverture, début 2022, des ateliers pour la révision des codes communal et de wilaya.

Il s’agit par cette démarche, a expliqué le chef de l’État, d' »opérer un changement radical dans la gestion des communes, principale cellule de la nouvelle République« .

L’objectif de la révision de ces textes est de conférer davantage de prérogatives aux élus locaux et les doter de mécanismes financiers leur permettant d’honorer les engagements pris devant les citoyens, a ajouté le président de la République.

Tebboune révèle les raisons de son limogeage en 2017

Par ailleurs, M. Tebboune a annoncé la création d’une inspection générale qui sera mise sous tutelle de la Présidence de la République afin de contrôler l’activité des responsables.

« Notre objectif, c’est de parvenir à la création d’une inspection générale rattachée à la Présidence de la République et dont le rôle consiste à contrôler le travail et les activités des responsables », a affirmé M. Tebboune, précisant que cette inspection sera appelée à effectuer des visites inopinées.

À une question sur l’existence de cette inspection au niveau du Premier  ministère en 2017, le chef de l’État a fait savoir que c’est à cause de cette inspection qu’il a été mis fin à ses fonctions de premier ministre.

Selon lui, l’organisation de cette inspection n’est pas facile, ce qui nécessitera la promulgation de textes de loi.

« Si demain, des inspecteurs de cette structure se déplaceront dans une wilaya, ils auront à rencontrer et discuter avec les citoyens pour s’enquérir de ce qui a été entrepris et réalisé afin d’assurer le suivi de l’application des décisions », a-t-il dit.

Le Président a ainsi relevé que « des citoyens se sont plaints de la non application des décisions prises par le gouvernement qui applique le programme du président de la République », citant entre autres la prime du covid-19 destinée aux personnels exerçant dans le secteur médical, allant de l’ambulancier au médecin en passant par l’infirmier, qui n’a pas été  perçue dans certains établissements.

« C’est à cause de cela que j’ai mis fin aux fonctions de plusieurs walis et ministres. Celui qui n’applique pas les décisions du gouvernement doit  partir », a-t-il affirmé.

Visite de Benny Gantz au Maroc : « Un déshonneur » 

Abdelmadjid Tebboune a affirmé qu’il était triste qu’un ministre de « l’entité sioniste menace un pays arabe (l’Algérie) à partir d’un autre pays arabe (le Maroc)« , qualifiant cet acte d »’infâme et déshonorant« .

« C’est la première depuis 1948 qu’un ministre de cette entité visite un pays arabe et y profère des menaces à l’encontre d’un autre pays arabe. Un tel acte entache d’opprobre le pays hôte« , a déploré le président Tebboune.

« Maintien du caractère social démocratique de l’État »

Sur un autre registre, le président Tebboune a affirmé que l’État ne renoncerait point à son caractère social. « Les aides sociales en Algérie se poursuivront car le maintien du caractère social démocratique de l’État répond à un devoir de fidélité au serment des vaillants chouhadas et à la Proclamation du 1er Novembre 1954 »,  a-t-il indiqué

Abdelmadjid Tebboune a affirmé que la révision de l’aide sociale passera par un débat national élargi, assurant que la levée des subventions sociales concernera seulement un tiers des citoyens parmi ceux ayant des  revenus très élevés.

« La révision de l’aide sociale doit passer par un débat national », a déclaré le Président Tebboune . Et d’ajouter : « Les mécanismes de cette révision ne sont pas encore arrêtés, ni encore ses modalités, ses objectifs et les concernés ».

« Chaque remaniement ministériel est effectué sur la base des résultats réalisés sur le terrain »

À une question de savoir si le dernier remaniement ministériel répondait à cette logique, M. Tebboune a répondu par l’affirmative : « Oui,  c’est 100 % cela », soulignant que chaque remaniement ministériel est effectué sur la base des résultats réalisés sur le terrain.

Il a indiqué qu’à l’issue des réunions de Conseil des ministres, des décisions sont prises dans le souci d’améliorer la situation sociale des citoyens, mais ces derniers sont déçus quand ils se rendent compte de la non application de ces décisions.

À cet effet, il a cité l’exemple de la création d’une école supérieure pour sourds-muets, dont la décision a été prise il y a plus de cinq ou six mois, mais, a-t-il déploré,  « à ce jour rien n’a été entrepris dans ce sens ».  « J’en ai fait la remarque au ministre concerné », a-t-il indiqué, relevant qu’il y a « beaucoup d’exemples similaires ».

« La levée des subventions sociales concernera seulement un tiers des citoyens »

« La levée des subventions sociales concernera seulement un tiers des citoyens parmi ceux ayant des revenus très élevés », a souligné M.  Tebboune.  Et de faire remarquer que cette réforme nécessite un certain niveau de numérisation et des statistiques précises sur les revenus en vue de classer les catégories pauvres, moyennes et riches, or ces statistiques actuellement ne sont pas minutieuses à ce sujet.

Les syndicats seront associés à ce débat national sur la révision de l’aide sociale consacrée par la Loi de finances 2022, a fait savoir le président Tebboune.

Interrogé sur l’échec des précédentes tentatives de réforme de la politique de subvention, M. Tebboune a imputé cet échec à la grande improvisation qui marquait cette démarche dans le passé.

« Le montant de l’allocation chômage  sera proche du SNMG »

Il a déploré les débats dominant la scène médiatique au sujet de la révision de la politique sociale du pays, qui, a-t-il dit, « ont peut-être exploité un dérapage verbal d’un ou plusieurs responsables », affirmant qu’il était encore tôt de débattre de ce sujet.

Abordant la question de l’allocation chômage, le président Tebboune indique que les chômeurs bonifieront  « d’un salaire en attendant qu’ils obtiennent un poste de travail », en précisant que le montant de cette allocation « sera proche du Salaire National Minimum Garanti (SNMG) ».

« L’année 2022 sera destinée aux réformes structurelles en économie »

Le président Tebboune précise que ladite décision ne sera prise qu’après « l’ouverture d’un débat autour de la question », et profite de cette occasion, pour lancer un appel aux syndicats de s’immiscer dans le débat des réformes des subventions.

Enchaînant dans le même ordre d’idées, le chef de l’État indique que ces réformes interviendront l’année prochaine. « L’année 2022 sera destinée  aux réformes structurelles en économie », a fait savoir le président Tebboune. Il a dans le même contexte lancé un appel aux hommes d’affaires algériens, d’investir dans leur propre pays.

Sommet arabe d’Alger : l’Algérie pour la participation de la Syrie

Abdelmadjid Tebboune a affirmé que « l’Algérie est un État qui rassemble les belligérants« , en allusion à la participation de la Syrie au prochain sommet arabe prévu le 22 mars 2022 à Alger, ajoutant que cette rencontre devrait être unificatrice.

« Lorsque nous organisons un sommet arabe, il faut qu’il soit rassembleur. La Syrie est censée y participer« , a souligné le président Tebboune lors de son entrevue périodique avec des responsables de médias nationaux, diffusée vendredi soir, souhaitant que « ce sommet puisse constituer un nouveau départ pour un monde arabe déchiré« , a-t-il poursuivi.

« L’Algérie n’applaudit pas la discorde et la division entre les pays arabes, c’est un État qui fédère les belligérants en Afrique, dans le monde arabe et même en Europe et dans les Balkans« , a mis en avant le président Tebboune.

Évoquant la réforme de la Ligue arabe, le président de la République a fait savoir que « cette dernière n’a pas changé depuis 1948« . »Toutes les organisations ont changé sauf la Ligue arabe« , a déclaré le Chef de l’État, rappelant dans ce sens l’Organisation des nations unies (ONU) appelée auparavant la Société des nations (SDN) ou bien l’Union africaine (UA), ex-Organisation de l’unité africaine (OUA), régies actuellement par des règlements intérieurs efficients.

« Nos relations sont d’abord méditerranéennes, maghrébines et arabes. Nous entretenons de bonnes relations avec l’ensemble des pays musulmans, hormis ceux qui nous sont hostiles. L’Algérie n’a de haine pour aucun pays« , a dit le président de la République.

Algérie – France : Tebboune veut une relation d’égal à égal

Le retour à la normale des relations algéro-françaises ne se fera que sur la base d’un traitement d' »égal à égal« , a affirmé Abdelmadjid Tebboune.

« Le retour à la normale des relations algéro-françaises est inéluctable, mais à des conditions. L’autre partie doit comprendre que le traitement d’égal à égal n’est nullement une provocation, mais plutôt un garant de la souveraineté d’un pays, arrachée au prix de 5.630.000 de martyrs tombés au champs d’honneur entre 1830 et 1962« , a indiqué le président Tebboune.

« Les relations entre les deux pays doivent désormais obéir à un traitement d’égal à égal…L’Algérie ne tolérera aucun diktat« , a affirmé le président Tebboune qui a souligné que « l’établissement de relations avec la France ne sera pas synonyme de placement sous sa tutelle« .

 

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