Économie

« Surtout pas l’Algérie » : cette fausse image vendue aux Franco-Algériens

C’est un projet très ambitieux qu’un jeune franco-Algérien a entrepris de concrétiser en Algérie : former la jeunesse du pays, même dans les contrées les plus reculées, aux techniques digitales et de l’intelligence artificielle.

Morad Attik, gérant d’une entreprise très active en France, annonce sur les réseaux sociaux qu’il vient de présenter deux projets à l’ambassadeur d’Algérie en France. Cela, en dépit de l’image négative que certains ont tenté de lui présenter de l’Algérie.

Morad Attik n’est pas un inconnu dans les milieux du digital et des nouvelles technologies, tant en France qu’en Algérie, le pays de ses origines. Il est fondateur et gérant d’Evolukid, une plateforme numérique éducative pour enfants, adolescents et parents.

La société est basée à Paris. Le jeune ingénieur était à Alger en octobre dernier pour le salon Educteck où il a tenté de faire la promotion de ses projets dans le pays. Morad Attik est aussi très actif sur les réseaux sociaux.

En janvier 2021, il avait déjà réussi à faire réagir le président Emmanuel Macron après une publication dans laquelle il rendait hommage à sa mère. « La fierté de votre mère est partagée », a écrit le président français sur le réseau professionnel.

C’est sur le même réseau social qu’il a rendu compte ce dimanche 28 mai de sa rencontre avec l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi.

Il a commencé son message par une terrible phrase qui en dit long sur l’image que certains tentent de vendre de l’Algérie et de son climat des affaires. « L’Algérie… surtout pas ! ». C’est ce qu’on lui aurait dit lorsqu’il a entrepris de lancer son grand projet digital dans le pays de ses origines.

Mais il semble très satisfait de sa rencontre avec l’ambassadeur d’Algérie à Paris chez lequel il a découvert « un pragmatisme rarement vu », une « envie de faire avancer les choses entre l’Algérie et la France » et surtout « pas de fausses promesses ».

Morad Attik, le Franco-Algérien qui veut apporter le digital pour tous

Les projets présentés par l’entrepreneur franco-algérien à l’ambassadeur Saïd Moussi sont en effet très ambitieux. Morad Attik en a déjà parlé lors de son séjour à Alger en octobre dernier.

Il s’agit, rappelle-t-il, du DZ Digital tour et du programme KESK’IA. Le premier est un tour du pays avec un camion digitalisé pour former les jeunes des grandes villes et des localités reculées aux techniques du digital et de l’intelligence artificielle.

L’objectif est de former le maximum de personnes à travers le pays. Le programme KESK’IA est quant à lui un programme d’élite. Il vise à développer des prototypes concrets d’intelligence artificielle avec des informaticiens algériens, avec l’objectif de promouvoir l’innovation locale.

« Les choses progressent et je serai ému d’apporter ma contribution à mon pays en plein développement », écrit Morad Attik.

Le chef d’entreprise franco-algérien peut en effet beaucoup apporter dans ce domaine grâce à son expérience et aux succès de son entreprise en France et dans de nombreux pays. Evolukid est en effet partenaire de l’Unesco et ses guides pédagogiques sont distribués dans une vingtaine de pays de l’Indonésie au Mexique, en passant par l’Inde, l’Afrique du Sud et d’autres pays.

L’entreprise a aussi édité sept livres qui ont touché 300.000 personnes en France et ailleurs, selon les chiffres dévoilés par Morad Attik dans un entretien à TSA en octobre dernier.

C’est donc naturellement qu’il a songé à apporter son expertise à son « deuxième pays » comme il décrit l’Algérie, encore à la traîne en la matière. « Je sentais qu’il y avait quelque chose d’inaccompli ici », dit-il. Morad Attik ne doute pas un instant que l’Algérie a les capacités pour émerger dans le domaine, appelant à suivre l’exemple de l’Estonie, dont l’économie « était au plus bas » il y a trente ans et qui, aujourd’hui, « rayonne » dans l’intelligence artificielle.

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