Société

Suspension du vaccin AstraZeneca : l’avis tranché du Pr Belhoucine

Alors que plusieurs pays européens ont suspendu le vaccin anti-Covid AstraZeneca, l’Algérie n’a pris aucune décision concernant cet antidote. Samedi, le Pr Mostefa Khiati a appelé à sa suspension. Un avis qui n’est pas partagé par le professeur Mohamed Belhoucine, qui a délivré ce mardi un message rassurant au sujet de l’utilisation du vaccin contre la maladie à coronavirus Covid-19 produit par le laboratoire AstraZeneca.

| Lire aussi : Suspension du vaccin AstraZeneca : ce que pensent les spécialistes en Algérie

« Ce vaccin reste fiable »

« De mon point de vue, et je parle en mon nom personnel, ce vaccin reste fiable qu’il faut continuer à utiliser parce que plus nous augmentons le nombre d’individus vaccinés dans notre pays, plus nous réduirons la transmission du virus et plus nous serons en mesure d’avoir un arrêt définitif de la transmission et de la survenue de mutations », estime le professeur Mohamed Belhoucine, éminent épidémiologiste, dans une déclaration faite à TSA ce mardi.

« Jusqu’à preuve du contraire chez nous, les doses d’AstraZeneca qui ont été reçues ont été utilisées et le système de pharmacovigilance n’a pour l’instant pas montré qu’il existait quelque effet secondaire sévère qui soit », indique-t-il dans ce contexte.

« Aujourd’hui, l’ordre du jour est à la vaccination dès que possible pour toutes les populations à commencer par celles qui sont les plus exposées », soutient le professeur. « Pour l’instant, je fais confiance aux choix de vaccins qui ont été faits par notre pays et je ne trouve pas de raisons suffisantes pour paniquer et dire qu’il faut suspendre l’utilisation de l’AstraZenenca », souligne-t-il en outre, appelant à garder raison et ne pas céder à la panique.

« Il faut savoir raison garder dans ce type de polémique. Il y a 16 millions de doses d’AstraZeneca qui ont été administrées en Grande-Bretagne et le pays continue tranquillement la vaccination. Deuxièmement, je voudrais mentionner le fait que lorsqu’on fait une campagne de vaccination massive, elle est faite dans une société dans laquelle il y a des gens qui vont faire un infarctus, des crises d’épilepsie, un caillot sanguin… Ainsi va la vie », explique le professeur Belhoucine.

| Lire aussi : Vaccination, immunité collective, AstraZeneca : Entretien avec Bekkat Berkani

« La chronologie n’est pas causalité »

« Faire automatiquement le lien parce que dans la chronologie, on fait un vaccin aujourd’hui et on fait un infarctus dans deux jours ou une épilepsie dans trois jours, on ne peut pas dire que c’est à cause du vaccin. La chronologie n’est pas causalité. Le fait que deux événements se suivent ne veut pas nécessairement dire que le deuxième est lié au premier », affirme le professeur, rappelant la spécificité de la population européenne.

« Le fait qu’il y ait des événements qui se sont produits dans une population dont on sait qu’elle est âgée en Europe continentale. Les accidents comme ceux mentionnés de caillot sanguin sont relativement fréquents dans ces populations. Il y a eu quelques incidents qui se sont produits après la vaccination. Cela ne veut pas dire que c’est dû à la vaccination, et par principe de précaution comme nous sommes dans une pandémie, toutes les informations sont diffusées et peuvent être soit exploitées par certains groupes contre la vaccination ou par les opinions publiques pour faire pression sur leurs gouvernements », soutient le professeur.

« Je pense que certains gouvernements ont été poussés à prendre des mesures de précaution extrême qui sont la suspension de la vaccination en attendant que les enquêtes établissent ou non la causalité entre le vaccin et les incidents mentionnés », fait-il savoir dans ce cadre.

« Je rappelle également que l’Organisation mondiale de la santé a affirmé que le vaccin AstraZeneca peut continuer à être utilisé. Je rappelle que c’est un vaccin qui utilise exactement la même plateforme technologique que le vaccin Spoutnik V », signale par ailleurs le professeur Mohamed Belhoucine.

| Lire aussi : Le Pr Khiati alerte sur le manque de vaccins pour la petite enfance

Les plus lus