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Syrie : les tensions s’exacerbent entre les USA et la Russie, nouvelle victoire de l’armée syrienne

Syrie : les tensions s’exacerbent entre les USA et la Russie, nouvelle victoire de l’armée syrienne

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (Onu), Antonio Guterres, a appelé ce mercredi à « éviter une situation hors contrôle » en Syrie, et a exhorté le Conseil de sécurité, les États-Unis et la Russie en tête, à trouver un terrain d’entente, rapporte Le Monde.

« J’ai appelé les ambassadeurs des cinq membres permanents [du Conseil de sécurité] pour réaffirmer ma grande inquiétude face à l’impasse actuelle [en Syrie] », a affirmé Guterres. Les tensions entre les pays occidentaux et la Russie n’ont cessé de s’accroître ces derniers jours suite à l’annonce d’attaques chimiques présumées à Douma ayant fait entre 50 et 150 morts et des centaines de blessés.

Les États-Unis et ses alliés occidentaux ont accusé le régime syrien du président Bachar Al-Assad d’avoir perpétré ces attaques chimiques, avec le soutien tacite ou actif de ses alliés la Russie et l’Iran. La Russie a formellement démenti les accusations, affirmant ce mercredi qu’il s’agit d’une « mise en scène » simulée par les Casques blancs, rapporte l’agence Sputnik.

Qu’importe, le président américain Donald Trump a averti d’une riposte occidentale imminente, allant même jusqu’à avertir la Russie que les missiles « vont arriver ». « La Russie promet d’abattre tous les missiles lancés contre la Syrie. Prépare-toi Russie, parce qu’ils arrivent, beaux et neufs et ‘‘intelligents’’ ! », a écrit le président Trump ce mercredi sur Twitter, qui réagissait à l’engagement pris par l’ambassadeur de Russie au Liban d’abattre les missiles lancés sur la Syrie et de cibler des appareils ou navires ayant effectués le tir.

La Maison s’est cependant par la suite montrée plus prudente, affirmant que « toutes les options sont sur la table, la décision finale n’a pas été prise ». Une position relayée par Donald Trump lui-même sur son réseau social fétiche, sur lequel il a affirmé n’avoir « jamais dit quand une attaque sur la Syrie aurait lieu. Elle pourrait avoir lieu très bientôt ou pas bientôt du tout ».

La Première ministre britannique, Theresa May, dont le gouvernement est en froid avec la Russie suite à l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal sur le sol britannique, a pour sa part annoncé que son pays est prêt à s’engager derrière les États-Unis, même sans attendre un éventuel accord du Parlement britannique. La France s’est de son côté montrée plus prudente quant à une intervention, le président Macron affirmant ne souhaiter « aucune escalade dans la région ».

En parallèle, l’organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne Eurocontrol a appelé ce mardi les compagnies aériennes à faire preuve de vigilance dans la région est de la Méditerranée, due à la possibilité de lancement de raids aériens en Syrie dans les prochaines 72 heures.

Prenant les menaces occidentales au sérieux, l’armée syrienne d’ores et déjà évacué des aéroports et des bases militaires dans le pays, de même que les bâtiments du ministère de la Défense et de l’état-major à Damas, en prévision de possibles frappes américaines. De nombreux avions de l’armée syrienne ont quitté les bases syriennes pour être transférées vers la base aérienne russe au nord-ouest de la Syrie, où le risque de frappes aériennes américaines est infime.

L’éventualité de frappes occidentales n’a toutefois pas interrompu la campagne sur le terrain de l’armée syrienne, puisque les forces gouvernementales syriennes ont repris le contrôle de la totalité de la ville de Douma, dernier bastion que tenaient les rebelles islamistes de Jaïch al-Islam dans la région de la Ghouta orientale, rapporte Le Figaro ce jeudi. La police militaire russe s’est déployée dans cette localité, en vertu de l’accord signé avec les rebelles où les Russes constitueraient « la garantie de la loi et de l’ordre dans la ville ».

« La levée du drapeau de l’État sur un bâtiment de la ville de Douma marque le contrôle sur cette localité et de fait sur l’ensemble de la Ghouta orientale», a déclaré le général Iouri Ievtouchenko, chef du centre de paix et de réconciliation en Syrie, cité par l’agence de presse russe RIA.

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