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Télévision. « Chez Fati » suscite la controverse, Mohamed Khassani répond

Télévision. « Chez Fati » suscite la controverse, Mohamed Khassani répond

Le dernier numéro de « Chez Fati », la nouvelle émission de divertissement qu’anime le comédien Mohamed Khassani, diffusée sur Echourouk +, vendredi 18 janvier, suscite la polémique sur les réseaux sociaux.

Des internautes reprochent à l’animateur de s’habiller en femme et d’exhiber ses « rondeurs » devant les caméras en portant le surnom de Fati pour Fatiha.

Fatiha, la vieille femme d’El Hamri, un quartier populaire d’Oran, est un personnage inventé par le comédien Mohamed Khassani pour les besoins d’un sketch, « Allo, oui », co-interprété avec Nassim Haddouche diffusé par KBC en 2015, sur le modèle de SAV de la chaîne française Canal Plus (Omar and Fred).

Deux ans après, le même personnage revient dans « Ana wi yak » (Moi et toi), une courte comédie diffusée par El Djazaïria One, toujours avec Nassim Haddouche dans le rôle de Bouameur (époux de Fatiha). Il s’agit de raconter le quotidien d’un vieux couple aussi imprévisible et roublard que comique.

Mohamed Khassani a développé le même personnage de Fatiha avec Nassim Haddouche pour co-animer « Chez Fati », un talk show à l’américaine (en vogue actuellement dans le monde).

Assise derrière un bureau, Fati reçoit des invités installés sur des sofas bleus pour les interviewer et les soumettre à des épreuves, avec au fond une large « fenêtre » sur Alger.

 

Insultes et menaces sur internet

Lors du premier numéro de l’émission, produite par Imad Henouda et Mohamed Aymen Jouadi et réalisé par Yacine El Noui, Mohamed Khassani a invité cheba Zahouania.

Accompagnée par un orchestre présent au studio (musique vivante), la star du Raï a interprété des titres connus de son répertoire. Fati s’est adonnée librement à de la danse à l’algérienne. Cela a suffi pour provoquer une vague d’indignation sur Facebook et Youtube.

Mohamed Khassani est traité de tous les noms en des termes souvent insultants et blessants. Il est qualifié de « moukhanath » (efféminé), de « dépravé », de « transsexuel » et « d’indécent ».

Certains l’accusent de vouloir « porter atteinte » aux habitants d’Oran, la ville dont il est natif alors que d’autres évoquent « l’immoralité » de ce qu’il fait en lui promettant « les foudres de l’enfer ». Même sa famille n’a pas échappé aux injures.

Appels au meurtre

Contacté par TSA, Abdelkader Djeriou, comédien, metteur en scène et animateur de télévision, se dit alarmé par l’ampleur des attaques. « Certains ont menacé dans des vidéos d’agresser Khassani au couteau. Vivons-nous dans la jungle ? Ces appels au meurtre n’ont pas fait réagir les services de sécurité. Où est donc la police ? Après, ça sera trop tard. Personnellement, je tiens la police algérienne comme responsable s’il arrive quoi que ce soit à Mohamed Khassani », a-t-il averti.

Il y a, selon lui, une partie du public qui ne fait pas la différence entre la personne et le personnage. « Fati est un personnage de caricature, du grotesque. Dans ce genre d’expression, on surdimensionne les formes du corps pour provoquer le rire. Le contenu de l’émission de Khassani n’incite ni à la débauche, ni à la violence ni à la consommation de drogue. Khassani n’a rien fait de méchant. J’ai lu et entendu certains pseudo-intellectuels parler d’exagération et de scandale. Je n’arrive pas à saisir ce genre de réactions. Sommes-nous en retard à ce point ? C’est de la télé, personne ne les oblige à regarder… », a insisté Abdelkader Djeriou qui anime « Rayna Hak » sur Echourouk +.

Mohamed Khassani répond à ses détracteurs

« Les gens qui m’attaquent sur Facebook ne peuvent pas représenter le peuple algérien. C’est une minorité. Je passe le plus clair de mon temps avec les Algériens. Ils partagent des selfies, prennent des photos, me saluent. Je n’accepte pas les insultes. Moi, je ne doute pas de mon travail. Je sais ce que je fais et où je vais », s’est indigné Mohamed Khassani, dans une déclaration à TSA, ce jeudi 24 janvier.

Et d’ajouter : « Je peux accepter et prendre en compte la critique sur quelques détails. Certains ont trouvé que le personnage de Fati, une femme âgée, était trop sexy dans son habit. Possible. Mais, il s’agit simplement d’un personnage caricatural, encore une fois ».

Les attaques, selon lui, ne sont pas le fruit du hasard. « Il y a des mains invisibles qui font bouger la marmite. L’audience rencontrée par l’émission « Chez Fati » n’a pas laissé indifférent. On a juste trouvé prétexte dans la manière avec laquelle le personnage de Fati était habillé. Ce n’était que de la comédie pour nous. Mais, certains en font tout un tapage. Je ne veux pas citer des noms, il existe des artistes qui ont réalisé de vidéos immorales, ça passe inaperçu. Je ne comprends pas qu’on fasse tout ce bruit pour le numéro 1 d’une émission de télévision sur une chaîne à peine lancée. Aucun mot n’était de plus dans « Chez Fati ». Ils ont juste vu le personnage d’une vieille femme qui dansait et se sont dit choqués ! N’ont-ils pas vu plein de caméras cachées durant le Ramadhan et autres choses, sans réagir. Je n’accuse personne. Il y a eu, il est vrai, quelques critiques. Cependant, certains ont trouvé l’occasion pour tirer sur Echourouk + », a-t-il déclaré.

Mohamed Khassani a souligné que les artistes, qui vivent souvent éloignés de leurs familles, se sacrifient à longueur d’année pour présenter de bons produits au public. « Et, il nous arrive d’attendre plus d’une année avant d’être payé et de délaisser les affaires de nos familles. Ils sont allés jusqu’à dire aux gens d’El Hamri que je me moque d’eux, alors que ce n’est pas du tout vrai », a regretté le comédien.

Le comédien a annoncé qu’il va continuer d’animer « Chez Fati » qui accueillera, ce vendredi 25 janvier, la chanteuse Yasmine Amari et le comédien Idir Benaïbouche.

Coup tordu de la concurrence ?

Selon des sources proches du groupe Echourouk, un coup tordu de la concurrence n’est pas à écarter contre Echourouk +, une chaîne de divertissement qui a commencé à diffuser sur satellite (en remplacement de CBC El Benna), à partir de ce mois de janvier.

Révélé en 2013 par le concours de comédie « Qahwat al gosto », Mohamed Khassani a été consacré par les deux programmes « Jornane El Gosto » puis « Nass Stah », diffusés durant les Ramadhan ces cinq dernières années, par El Djazaria puis par KBC.

 

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