Ayant été infecté par la Covid-19, il y a 7 mois, Nassim, infirmier au CHU de Béni Messous sur les hauteurs d’Alger, est déclaré aujourd’hui guéri. « Mais avec des séquelles », nuance-t-il dans un témoignage à TSA.
Ces séquelles, dont certaines sont d’ordre neurologique, se traduisent également par des chutes de cheveux, des troubles sexuels ainsi que par une fatigue permanente. « Lorsque j’ai été infecté par le virus, pratiquement toute ma famille en a également été atteinte dont mes parents », témoigne-t-il auprès de TSA.
« Aujourd’hui, tout le monde va mieux », rassure Nassim. L’infirmier relate qu’après avoir constaté les séquelles, il a essayé de consulter auprès des services dédiés mais ceux-ci, à son grand désarroi, sont réquisitionnés pour la prise en charge des malades Covid.
Du coup, Nassim se retrouve livré à lui-même. « J’essaie de reprendre mon travail normalement mais malheureusement il y a la fatigue qui demeure », reconnaît-il. Pour se soigner, Nassim a beau solliciter des collègues qui ont tenté de l’aider au mieux. Un « bon suivi (des personnes déclarées guéries de la Covid-19) n’existe pas » en Algérie, déplore-t-il.
Malgré son état de santé chancelant, Nassim décide de reprendre son travail. De retour à l’hôpital, il constate qu’une bonne partie de ses collègues ont été infectés par la Covid. Ils en sont certes guéris mais eux aussi ont manifesté des séquelles, tels que des douleurs thoraciques et des problèmes neurologiques et cardiaques.
Nassim raconte qu’une collègue a été réinfectée par la Covid une deuxième puis une troisième fois, six mois après la première contamination. Son état a nécessité son entrée en salle de réanimation.
« En tant que personnels soignants atteints par la Covid, nous avons saisi notre tutelle pour savoir s’il s’agit d’une maladie professionnelle ou d’un accident de travail. On a tapé à toutes les portes, jusqu’à présent il n’y a aucune réponse », déplore le soignant. Mais pas question pour ces soignants de laisser tomber leur travail. « Quand on voit une collègue recontaminée par le virus une troisième fois, on se dit qu’on est vraiment dans le risque », s’alarme-t-il.
Pour Nassim il est temps de trancher si la contamination à la Covid est un accident de travail ou maladie professionnelle.
