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Tensions avocats-Justice : le coup de gueule du nouveau ministre

Tensions avocats-Justice : le coup de gueule du nouveau ministre

Le nouveau ministre de la Justice, Abderrachid Tebbi, a hérité d’une situation compliquée au niveau de son secteur, avec notamment des bras de fer récurrents entre la tutelle et la corporation des avocats.

Au moins deux affaires du genre ont défrayé la chronique ces dernières semaines, celle de l’avocat Areslane Abderaouf mis sous mandat de dépôt à Tébessa et celle de la mise en fourrière de la voiture d’un avocat à Dar El Beida à Alger.

C’est particulièrement cette dernière affaire qui scandalise le successeur de Belkacem Zeghmati. L’affaire est en effet « banale », comme la qualifie le nouveau ministre qui estime qu’elle n’aurait jamais dû prendre de telles proportions.

L’histoire remonte à début juillet lorsque le procureur de la République près le tribunal de Dar El Beida dans l’est d’Alger a ordonné la mise en fourrière de la voiture appartenant à un avocat qui était garée dans l’enceinte du tribunal, sous prétexte qu’elle était mal stationnée.

« C’est grave ce qui s’est passé »

Indignés, les membres de la corporation sont allés jusqu’à décider de boycotter les audiences du tribunal en question pendant une semaine et celles des autres juridictions d’Alger mardi 6 juillet. Un rassemblement de protestation a été organisé mardi 6 juillet par les robes noires au tribunal de Sidi M’hamed (Alger) durant lequel ils ont réclamé le respect des droits de la défense.

« Je suis étonné. Je ne comprends pas comment un problème de parking devient une affaire d’État. Pour un petit problème de parking, on fait intervenir le procureur de la République, le procureur général, le ministre. On en arrive à bloquer la voie publique », s’est emporté le ministre de la Justice mercredi lors d’une rencontre avec des cadres de son secteur.

Pour lui, cela n’a qu’une signification : il n’y avait pas de canaux de dialogue. « C’est grave ce qui s’est passé. Cela veut dire que les canaux du dialogue sont fermés. S’ils ne l’étaient pas, on aurait pu régler le problème avec un simple coup de téléphone », dit-il.

Tout le monde a fauté dans cette histoire, a jugé le ministre : « Je n’ai pas les détails de l’affaire, mais je reproche à tout le monde d’avoir compliqué la situation à partir d’un cas banal. D’après la version des avocats, un avocat a laissé sa voiture en dehors des heures de travail, où est le mal si tu la lui rends ? Pourquoi arriver à la police et compliquer les choses ? Ce n’est pas normal ça ! ».

L’affaire est en effet banale, mais les proportions qu’elle a prises traduisent la cassure entre la corporation et la tutelle et les tensions qui minent le secteur en Algérie.

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