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Terrorisme en Europe : les attaques « low-cost » difficiles à anticiper

Les attentats en Catalogne et en Finlande relancent, une fois encore, les questions de la lutte anti-terroriste sur le sol européen et de la sécurisation des espaces publics.

Les mois se suivent et les mêmes scènes se répètent. Après la France, la Belgique, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suède, l’Espagne et la Finlande ont été frappés par des attaques terroristes la semaine dernière. Si cette actualité dramatique est devenue récurrente depuis 2015 en Europe, l’émotion des premières vagues d’attentats a laissé place à l’impuissance et à l’exaspération.

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Divergences sur la sécurisation des lieux 

Des sentiments confus que l’on décèle aussi bien chez les chroniqueurs des chaînes d’information en continu que chez les invités qui s’improvisent spécialistes de la lutte anti-terroriste. Depuis plusieurs mois, on observe ce même désarroi dans les réponses proposées par les pouvoirs publics pour faire face à ces attaques terroristes « à la voiture » ou au « camion ».

Après l’attentat au camion à Stockholm en avril, des plots en béton en forme de lion ont été installés dans les rues piétonnes de la capitale suédoise. À Londres, de nouvelles barrières ont été installées sur le London Bridge après l’attentat de mars tandis que Paris est ponctuellement sécurisé avec de gros blocs de bétons et des barrières lors d’événements.

Mais à Barcelone, l’absence de bornes anti-intrusion sur les Ramblas, le très touristique quartier frappé jeudi dernier, a donné lieu à de vives critiques. Ce à quoi la maire de la capitale de la Catalogne, Ada Colau a tenu à répondre : « Les auteurs de l’attentat voulaient tuer et s’ils n’avaient pas pu entrer par les Ramblas, ils l’auraient fait par un autre endroit, nous ne pouvons pas remplir une ville comme Barcelone de barrières ».

Dix-sept  attaques à la « voiture-bélier » depuis 2014 

Si les propos tenus par la maire de Barcelone visent à faire taire la polémique, ils sont également un aveu d’impuissance face à un mode opératoire qui ne nécessite pas une grande logistique, et qui peut passer sous les radars de la police.

Un récent rapport de la TSA, l’agence nationale de sécurité dans les transports américaine, évalue à 17 le nombre d’attaques de ce type dans le monde depuis 2014. « Ce qui a provoqué 173 décès et 667 blessés », précise CBS News qui s’est procuré le rapport en mai. « Aucune communauté (..) n’est à l’abri de ce type d’attaques orchestrées par des terroristes organisés ou par des ‘loup solitaires’ », prévient l’agence qui demande également à ce que « les entreprises commerciales de cars et de camions jouent un rôle actif dans la lutte contre le terrorisme (…) en dénonçant les comportements suspects ».

Mais cette mise en garde paraît dérisoire. À partir de quels critères un individu serait-il signalé ? Un renforcement des contrôles de ce côté engendrerait alors l’utilisation d’autres moyens, qui ne nécessitent aucune pièce d’identité à l’achat : comme un simple couteau (à l’image de l’attaque en Finlande) ou de produits chimiques.

Crispations sur les raisons de ces attaques 

Faute de plan global pour faire face à la multiplication des attaques ces derniers mois, les critiques sont de plus en plus nombreuses. En France, elles se focalisent désormais sur l’incapacité des pouvoirs publics à se saisir pleinement de la question.

Dans une chronique publiée le 20 août dans Le Figaro, l’historien Pierre Vermeren, spécialiste du Maghreb, appelle à en finir avec « la politique de l’autruche » en France, dénonçant entre autres la « compassion et culture de l’excuse des sociologues médiatisés », et la « couardise ordinaire des élites politiques ».

Pour l’historien, « seule une poignée d’intellectuels algériens, souvent exilés car condamnés à mort par leurs islamistes, mus par le souvenir de leur expérience personnelle et nationale des années 1990, met en garde les élites européennes contre la faiblesse, la politique de l’autruche, l’aveuglement, les bons sentiments et finalement l’esprit munichois, dont le seul débouché est la collaboration ».

En outre, il estime que le discours visant à faire de la colonisation le fait structurant de ces attaques est fallacieux, voire dangereux : « La plupart des attentats ont lieu dans des pays musulmans, où le nettoyage ethnique et confessionnel (comme les yazidis) se pratique à grande échelle, sans rapport avec l’impérialisme occidental », rappelle-t-il.

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