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Titre de séjour bloqué : après 5 ans en France, un Algérien risque de tout perdre

Titre de séjour bloqué : après 5 ans en France, un Algérien risque de tout perdre

Préfecture / Par hcast / Adobe Stock

Même avec un Titre de séjour, un travail stable et une famille à charge, certains étrangers se retrouvent du jour au lendemain sans papiers en France.

C’est ce que redoute Mohamed, un Algérien âgé de 34 ans, arrivé en France il y a 5 ans et travaillant comme machiniste (chauffeur de bus) à la RATP depuis près de 3 ans.

L’employé de cette entreprise publique française risque désormais de perdre son travail, voire d’être expulsé du territoire français, et ce, à cause d’un blocage administratif au niveau de sa préfecture.

Renouvellement de titre de séjour : « Les délais sont interminables »

En effet, le 15 avril dernier Mohamed a reçu une lettre de la RATP l’informant qu’elle est « contrainte de suspendre son contrat de travail ». L’entreprise souligne qu’elle se trouve dans l’obligation de le licencier s’il ne présente pas un titre de séjour ou un récépissé valides dans un délai de 3 mois.

Le jeune Algérien de France a pourtant fait ce qu’il fallait pour renouveler son ancien titre de séjour arrivé à expiration. C’est au niveau de sa préfecture (Hauts-de-Seine) que ça bloque. Même son attestation de prolongation d’instruction n’est plus valide.

Il confie au média France 3 que « les délais sont interminables » pour le renouvellement d’un titre de séjour au niveau du service de l’État, précisant qu’il n’y a même pas de motif.

« J’ai envoyé des mails et une lettre recommandée, j’ai appelé… Et je me suis même déplacé plusieurs fois à la préfecture. Impossible d’avoir un rendez-vous », a-t-il dénoncé.

« J’ai peur de me retrouver sans-papiers »

A cause de ce problème administratif, le jeune algérien se retrouve dans une galère financière. Il n’a eu droit qu’à « un mois de vacances »  avant de se retrouver en « congés sans solde ». « Je me retrouve sans revenus alors que j’ai une enfant, avec un loyer à payer », s’inquiète-t-il.

Mohamed ne comprend pas pourquoi il se retrouve dans une telle galère. « Je suis pourtant un bosseur », assure-t-il, confiant qu’il est désormais inquiet et en proie à l’inquiétude et à la dépression.  « J’ai peur de me retrouver sans-papiers et sans travail », confie ce machiniste de la RATP.

Mohamed  « pourrait même se faire expulser », regrette l’élu local de la CGT Ahmed Berrahal, qui estime pourtant que le jeune algérien « n’y est pour rien ». Il assure que l’employé de RATP est « un excellent chauffeur de bus » et que c’est la préfecture qui est « défaillante ».

« La RATP dit qu’elle ne peut rien faire »

Le syndicaliste explique que « la RATP dit qu’elle ne peut rien faire ». Il rappelle pourtant qu’il s’agit d’une entreprise publique qui est dotée d’un service juridique capable d’accélérer les choses au niveau de la préfecture.

« On nous dit souvent que notre entreprise est une grande famille », lâche ironiquement l’élu, qui estime que le PDG Jean Castex peut contacter la préfecture pour au moins essayer de décrocher un rendez-vous à son employé. Mais la réponse de la RATP demeure négative : elle dit que « c’est la loi ».

Selon l’élu de la CGT, cette situation pourrait avoir une relation avec la crise diplomatique entre l’Algérie et la France. « Est-ce que le contexte des tensions entre l’Algérie et la France joue sur la façon dont sont traités les dossiers comme celui de Mohamed ? », s’est-il demandé.

Berrahal n’oublie pas de souligner que le cas de Mohamed n’est pas unique. Plusieurs agents de la RATP vivent des situations similaires, a-t-il assuré, et ce, au niveau de différentes préfectures. Il est à noter que la RATP compte près de 20.000 machinistes dont des centaines sont des étrangers titulaires de titres de séjour.

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