Après plusieurs années de présence régulière en France, certains travailleurs étrangers se retrouvent du jour au lendemain sans-papiers, risquant ainsi la perte de leurs emplois et de leurs droits sociaux.
France : jusqu’à un an d’attente pour renouveler son titre de séjour dans cette préfecture
Dans la préfecture du Gard, plusieurs étrangers attendent le renouvellement de leur titre de séjour depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Il ne s’agit pas de simples sans-papiers qui viennent quémander une régularisation via une quelconque procédure exceptionnelle, mais de « médecins, d’étudiants, d’ouvriers agricoles… qui sont parfois installés en France depuis des décennies », rapporte le média local Objectif Gard.
Le service de l’Etat dans le Gard accuse plusieurs mois de retard en ce qui concerne le renouvellement des titres de séjour. Cela met plusieurs étrangers dans une situation précaire et les pousse dans l’illégalité.
Des médecins qui se retrouvent en sans titre de séjour dans le Gard
La présidente de l’association La Pléiade, Soukaïna Benjaafar, explique que le retard enregistré au niveau de la préfecture a été principalement « accumulé pendant la crise sanitaire » du Covid-19 expliquant que les agents préfectoraux « ne sont tout simplement pas assez nombreux pour absorber le volume de dossiers ».
Pour finaliser une simple demande de renouvellement de titre de séjour, la préfecture du Gard peut prendre jusqu’à 12 mois, dévoile le journal local. Des délais qui exposent les demandeurs à une précarité administrative et sociale.
Amal Couvreur, élue du canton de Nîmes 2 et vice-présidente du Conseil départemental chargée de la Politique de la ville, expose le cas de deux médecins étrangers qui exercent dans le Gard depuis plus de 10 ans et qui se sont finalement retrouvés sans titres de séjour à cause des retards de la préfecture.
« À chaque rencontre avec le préfet, j’insiste sur cette problématique », assure l’élue. De son côté, le représentant de l’Etat reconnaît que le renouvellement des titres de séjour est « un véritable enjeu » tout en assurant que les employés de la préfecture font « un travail de dingue », selon la même source.
Des cancéreux qui peinent à régulariser leurs situations
Le cas de ces deux médecins n’est pas isolé. Saïda Maknozi, médiatrice santé et trésorière de La Pléiade, une association qui propose de l’aide aux démarches administratives, assure qu’il y a des « personnes malades » dont des cancéreux qui peinent à régulariser leurs situations afin de pouvoir accéder à l’Aide Médicale de l’Etat (AME).
La préfecture du Gard compte faire face à cette situation en recrutant des employés en CDD, mais aussi en usant d’outils d’intelligence artificielle, notamment pour renforcer les effectifs de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées).
Le préfet a d’ailleurs dévoilé au média local que son département « travaille avec l’École des Mines pour introduire de l’intelligence artificielle dans le traitement des dossiers » ce qui pourra, selon lui, « aider les agents dans les tâches répétitives ».