Le député Mohamed Hani, membre de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale (APN), est revenu sur le double casse-tête qui se pose à la diaspora algérienne en France : la saturation des consulats d’Algérie à la veille des vacances et les difficultés rencontrées au niveau des préfectures françaises pour le renouvellement des titres de séjour.
Dans un entretien à TSA, le député de Béjaïa indique avoir soulevé au président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, Bruno Fuchs qu’il a rencontré la semaine passée, les mêmes problèmes qui reviennent chaque année pour la communauté algérienne en France, notamment en ce qui concerne le renouvellement des documents de voyage.
Les consulats d’Algérie en France sont « saturés »
« Les 18 consulats d’Algérie sont saturés, car nous arrivons à la deuxième phase de renouvellement depuis le lancement du passeport biométrique » en 2015, explique Mohamed Hani.
Le député reconnaît toutefois que la question est prise en charge au niveau du ministère des Affaires étrangères et des consulats, notant par exemple la possibilité donnée aux membres de la communauté de pouvoir voyager même si le document algérien est expiré, ainsi qu’à leurs enfants sur présentation d’un livret de famille ou d’un extrait de naissance justifiant la filiation.
Selon Mohamed Hani, le gouvernement algérien veut ouvrir d’autres centres consulaires, mais il y a une opposition de la partie française. « Les Algériens sont nombreux en France et bien évidemment les consulats se retrouvent saturés à la veille des vacances. Nos représentations fournissent beaucoup d’efforts, c’est leur devoir certes, mais il faut être compréhensif », dit-il.
« Beaucoup de ressortissants algériens se sont vu retirer leur titre de séjour »
Parmi les autres mesures prises, il cite aussi la prise en charge en ligne, comme le fait, par exemple, le consulat général d’Algérie à Paris, et il y a également les consulats mobiles qui se déplacent à des dates précises vers la communauté pour désengorger la passion exercée sur les consulats.
« C’est une période qui va passer », assure le député, qui place beaucoup d’espoir dans la numérisation des services consulaires. « Il faut numériser, faire des demandes en ligne de renouvellement, simplifier et laisser les consulats pour d’autres tâches et ne pas en faire des points de documents administratifs, car ce n’est pas le rôle d’un consulat qui a d’autres priorités que de gérer des dossiers », estime-t-il.
Mohamed Hani révèle aussi avoir abordé avec le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française « la pression exercée sur la communauté algérienne par l’administration française, particulièrement par les préfectures ».
« Nous avons constaté un retard énorme en termes de renouvellement et de rendez-vous, ce qui bloque et met dans des situations irrégulières des citoyens algériens qui résident en France depuis des années », dénonce l’élu.
Mohamed Hani cite l’exemple d’un étudiant algérien en 5e année de médecine qui s’est retrouvé dans une situation d’irrégularité sur le territoire français. Beaucoup de ressortissants algériens se sont vu retirer leur titre de séjour, ajoute Hani qui assure en avoir parlé avec le président de la commission des affaires étrangères du Parlement français. Celui-ci s’est engagé à écrire au Quai d’Orsay pour « essayer de voir ce qui se passe réellement sur le terrain ».
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