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« Trump suit la question de près » : un projet d’investissement américain en Algérie prend une tournure politique

« Trump suit la question de près » : un projet d’investissement américain en Algérie prend une tournure politique

Sous pression. Le gouvernement algérien subit le lobbying à haut niveau de la compagnie américaine Blumberg Grain, selon le site internet du quotidien régional américain Miami Today. L’entreprise spécialisée dans les céréales devait réaliser de nouveaux silos ultramodernes pour le stockage de blé à travers l’Algérie. Des installations qui permettraient de réduire les pertes qui se chiffrent à 200 millions de dollars par an, selon les estimations.

Lobbying : « Trump suit la question de près »

Mais plus d’un an après l’annonce, avec le soutien du Premier ministre Abdelmalek Sellal, le contrat n’a toujours pas été signé. David Blumberg, directeur général pour la région Moyen-Orient et Afrique dit avoir effectué 44 voyages en Algérie, totalisant 130 jours de présence dans le pays. En vain. Ces tentatives de débloquer la situation se heurtent à des questions de « politique interne », selon la même source.

En réaction, Blumberg Grain commence à faire intervenir des hommes politiques américains. Des membres du Congrès (sénateurs, représentants) ont adressé des courriers à l’ambassade d’Algérie à Washington.

Le PDG de l’entreprise, Philip Blumberg, assure que le président américain Donald Trump « suit la question de près » en personne. Il se trouve que Blumberg Grain et le président américain sont originaires de la même région. De plus, le projet algérien créerait plus de 2400 emplois dans les « Heartlands » américain. Or, Trump a justement promis de réduire le chômage. Il y a donc un intérêt particulier.

Pire, l’entreprise en question laisse entendre qu’elle pourrait poursuivre l’Algérie en justice : « Ce serait le troisième gros procès d’une entreprise américaine contre l’Algérie », insinue-t-il. Philip Blumberg dit avoir demandé aux autorités de son pays d’intervenir « pour aider à résoudre cette question avant que les Algériens ne soient confrontés à un conflit plus public et douloureux avec le Congrès, le président Trump et les médias. »

Et pour cause, Blumberg Grain dit avoir livré, sur instance du gouvernement algérien, les plans et détails techniques de ces silos ultramodernes. Le PDG se montre inquiet de voir l’Algérie réaliser ces projets elle-même ou de confier ces plans aux Chinois ou aux Russes… Une question de propriété intellectuelle.

Les causes du blocage

Au-delà, le dirigeant de Blumberg Grain dit être sur le point d’abandonner le projet. Face à la lenteur et à la tergiversation du gouvernement algérien, Philip Blumberg s’impatiente. Il dit ne pas comprendre un tel retard, étant donné que « le Premier ministre [Abdelmalek Sellal] et le Président du pays [Abdelaziz Bouteflika] sont tous deux partants ». « Nous avons un soutien à différents niveaux en Algérie, y compris le Président, le Premier ministre et le ministre de l’Industrie [Abdeslam Bouchouareb]. Les agriculteurs sont absolument demandeurs », ajoute le PDG de Blumberg Grain.

Malgré les assurances répétées de Sellal, le contrat n’est toujours pas signé, plus d’un an après. Le chef d’entreprise américain impute cette « impasse » au fait que « des bureaucrates locaux ont tendance à résister à la volonté d’officiels élus. C’est peut-être lié à un sentiment anti-américain qui date de l’alliance de l’Algérie avec l’Union soviétique », digresse-t-il.

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