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Un ex-espion français révèle l’existence d’un « fichage musulman »

Un ex-espion français révèle l’existence d’un « fichage musulman »

Un ancien agent de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), services de renseignements intérieurs français, a publié un livre dans lequel il révèle les dessous du monde de l’espionnage en France, rapporte, ce lundi 5 mars, Le Parisien.

Intitulé « Je ne pouvais rien dire », l’ouvrage de l’ex-spécialiste du contre-espionnage à la DST qui termina sa carrière dans l’antiterrorisme révèle notamment l’existence d’un « fichage musulman » dès la première vague d’attentats islamistes en France en 1995.

Baptisée « Opération Mirre », les services de renseignements français convoquent « massivement à partir des fichiers administratifs des gens qui n’ont rien à se reprocher pour, leur explique-t-on, « actualiser » leur dossier. Or, de quoi s’agissait-il, sinon d’un « fichage musulman » ? », affirme l’ex-espion ayant pris le pseudonyme Paul-Louis Voger pour signer son livre.

« La méthode est digne de la Loubianka [quartier général du KGB soviétique]. Mais, reconnaissons-le, l’opération a permis de recruter des sources », précise-t-il toutefois. Pour recruter celles-ci, les services de renseignements s’appuyaient sur les quatre fondamentaux que sont l’argent, l’idéologie, la compromission et l’ego. « Mais dans la pratique, j’ai toujours essayé de limiter au maximum les remises d’argent. Un islamiste veut un appartement ? Je vais voir le préfet en lui expliquant qu’un « correspondant occasionnel du service public », comme on dit dans notre jargon, a besoin d’un logement pris sur la réserve préfectorale », raconte l’ex-agent de la DST.

Pour l’ancien espion, il devient « urgent de rééquilibrer le système en redonnant de l’importance aux sources humaines face au « sigint », la technique ». Selon lui, les terroristes sont désormais conscients de la surveillance technologique et reviennent par conséquent aux « boîtes aux lettres mortes, aux messages déposés entre deux pierres ou aux signes codés sur les abribus », comme lors de l’époque du contre-espionnage soviétique, indique Paul-Louis Voger.

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