search-form-close
Un exorcisme collectif enflamme la Toile en Algérie

Un exorcisme collectif enflamme la Toile en Algérie

La ville de Khenchela fait encore parler d’elle par une nouvelle histoire d’exorcisme et de sorcellerie. Une année après l’affaire de l’ « immeuble hanté », cette ville de l’est algérien est le théâtre d’une roqya collective impressionnante qui divise les internautes algériens.

En mai 2023, les réseaux sociaux s’étaient enflammés pour les témoignages des habitants d’un immeuble de la ville de Khenchela qui disaient entendre chaque nuit des cris terrifiants de femme émanant d’un appartement inhabité du bâtiment.

Après quelques semaines de vive polémique entre les incrédules et ceux qui y voyaient la manifestation d’un phénomène surnaturel, l’affaire a fini par être oubliée.

Presque une année après, on parle de nouveau de Khenchela où un raqi (exorciste) a pu réunir un millier de femmes pour les libérer de l’ensorcellement et autres maux au cours d’une séance de roqia collective. « Khenchela est minée. Toute Khenchela est ensorcelée, comme le reste des wilayas (d’Algérie) », dit dans une vidéo le raqi, Cheikh Nacer, très actif sur les réseaux sociaux, notamment Tik-Tok.

Le jeune « cheikh » a donné rendez-vous à ses « fans » à Khenchela pour les derniers jours du mois de Ramadhan 2024, les deux jours de l’Aïd-el-fitr qui a été célébré mercredi 10 avril, et la première semaine après le mois de jeûne pour des séances d’exorcisme. Apparemment, ses services sont très recherchés.

Algérie : un raqi (exorciste) pas comme les autres à Khenchela

Sur place, il a organisé une roqia collective dans une salle de fêtes en présence de pas moins de 1200 femmes, selon de nombreux internautes de la ville. Le chiffre ne devrait pas être exagéré puisque le raqi s’est filmé pendant la séance et on peut l’entendre dire qu’il n’a plus sa voix et qu’il lui restait encore 200 femmes à exorciser.

Dans la vidéo, on entend aussi les cris stridents de certaines patientes. Ces dernières répètent après le raqi des prières, du genre « mon Dieu, faites que je puisse garder mon mari ».

Cheikh Nacer ne dit rien à propos des tarifs qu’il a appliqués pour la séance collective, mais certains internautes assurent que chaque femme a dû débourser 2.000 dinars pour y assister. Ce qui fait une cagnotte de plus de deux millions de dinars.

Que le chiffre soit exact ou exagéré, il reste que ce spectacle est très commenté sur les réseaux sociaux algériens, faisant réagir même des spécialistes de la chose religieuse.

Le cheikh Abou Taqi Allah Al Djazairi dénonce une « mascarade », estimant que l’exorcisme collectif est une pratique illicite en Islam. « Il prétend avoir exorcisé 1200 cas en une journée. Moi, je ne peux pas aller au-delà de 4 cas par jour », a juré le religieux, lui-même raqi à Birtouta (Alger). Abou Taqi Allah va plus loin et affirme que ceux qui ont assisté à cette séance sont « maintenant réellement malades » et ont besoin de se faire exorciser.

Chez les internautes algériens, les avis sont partagés. Certains déplorent qu’il y ait autant de crédulité dans la société, d’autres au contraire défendent le raqi Cheikh Nacer et mettent les critiques qui le ciblent sur le compte de la jalousie de « ses concurrents ». Beaucoup, en outre, se demandent pourquoi ce genre d’histoire se passe toujours à Khenchela.

  • Les derniers articles

close