
Une usine de luminaires est menacée de fermeture à Médéa. En cause, la non-régularisation de l’assiette de terrain qui l’abrite. Les gérants de l’entreprise lancent un appel aux autorités pour sauver l’unité qu’ils présentent comme un “fleuron industriel africain”.
En septembre dernier, quelques semaines après une mise en demeure de la Direction générale Domaines les sommant de libérer le terrain, ils ont saisi par écrit le président de la République qui insiste depuis plusieurs années sur la levée des entraves devant l’investissement productif et le règlement définitif de la question du foncier industriel.
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Fondée par des ingénieurs algériens expatriés, Luxy Led est spécialisée dans la fabrication de luminaires Led et solaires.
Elle est le “seul fabricant algérien certifié ISO 9001”, l’unique “fabricant africain de luminaires ATEX (anti-déflagrants) certifiés par un organisme européen agréé” et le “premier fabricant africain à exporter des luminaires certifiés CE vers l’Europe”, assurent ses gérants dans un courrier adressé à TSA.
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Implantée dans une zone rurale à Medjbeur, dans la wilaya de Médéa, l’usine emploie 58 personnes, en majorité des femmes “formées sur place aux techniques industrielles modernes”, comme la soudure, l’assemblage, le contrôle qualité, la logistique…
“Fermer notre usine, c’est condamner ces femmes, priver leurs familles de revenus et briser une dynamique sociale rare dans les zones rurales”, s’alarme-t-on.
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Si tout va pour le mieux pour l’unité concernant la production, la qualité et l’emploi, son problème réside dans l’assiette foncière qui l’abrite. Celle-ci a été attribuée en 2018, mais jamais régularisée.
Médéa : une usine risque de fermer pour une histoire de foncier
Les propriétaires attendent un arrêté de la wilaya qui tarde à venir malgré, assurent-ils, “le respect de toutes les obligations administratives et techniques possibles” et bien que l’usine “fonctionne depuis des années, exporte, paie ses impôts et contribue activement à l’économie nationale”.
C’est cette non-régularisation qui est invoquée comme motif pour la fermeture de l’usine. Ce n’est que grâce à la justice qu’elle demeure encore ouverte, mais elle est en sursis.
“Face à la tentative de fermeture, l’entreprise a saisi la justice administrative. À plusieurs reprises, le procureur de la République du tribunal de Ksar Boukhari est intervenu pour stopper l’exécution de la fermeture, la jugeant abusive et dépourvue de base légale”, selon la même source.
Pour les gérants, l’absence d’un arrêté de régularisation, imputable du reste à “la lenteur de la wilaya”, ne peut pas justifier la fermeture d’une telle usine en activité, d’autant plus lorsqu’elle respecte la loi et contribue à l’emploi local.
“Nous faisons confiance à la justice algérienne pour faire respecter nos droits et protéger les investisseurs honnêtes. Nous demandons simplement que l’administration rattrape son retard, au lieu de détruire un modèle industriel qui fait honneur au pays”, soutiennent les fondateurs de l’usine.
Dans leurs explications, ils font savoir que Luxy Led a été fondée par de jeunes ingénieurs expatriés qui ont préféré investir au pays, avec l’objectif de transférer leur savoir-faire, former des équipes locales, “participer concrètement à la souveraineté industrielle de l’Algérie” et “prouver qu’il est possible de réussir ici, chez nous.”