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« Une forme d’esclavagisme moderne » : la galère de travailleurs sans-papiers algériens en France

Les ouvriers sans-papiers, en grève illimitée depuis plusieurs jours, ont manifesté leur ras-le-bol mardi 17 septembre.

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« Une forme d’esclavagisme moderne » : la galère de travailleurs sans-papiers algériens en France
Par Sergey Kelin / Adobe Stock
Lynda Hanna
Durée de lecture 2 minutes de lecture
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Malgré leur situation administrative qui les empêchent d’accéder à un emploi, des étrangers irrégulièrement établis en France arrivent à trouver du travail au noir. Si c’est pour certains le premier pas vers la régularisation et l’obtention d’un titre de séjour, pour d’autres, il s’agit d’un calvaire sans issue.

Dans les Yvelines, à l’ouest de Paris, une entreprise sous-traitante de grands groupes immobiliers, spécialisée dans la plomberie, la ventilation et le chauffage, fait voir de toutes les couleurs à ses employés sans-papiers, dont des Algériens.

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Les ouvriers, en grève illimitée depuis plusieurs jours, ont manifesté leur ras-le-bol mardi 17 septembre dernier en accrochant des banderoles au niveau d’un chantier de l’entreprise à Saint-Germain-en-Laye.

Travailleurs algériens sans-papiers : heures supp non payées, licenciements abusifs, pas de congés…

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Les travailleurs sans-papiers de cette entreprise dénoncent leurs conditions de travail qui les privent de leurs droits les plus élémentaires. Leur patron semble profiter de leur statut de sans-papiers, ce que confirment de nombreux témoignages rapportés, ce mercredi, par le journal français Le Figaro.

Bien que leur contrat fixe les horaires de travail à 35 heures hebdomadaires, ces ouvriers sont obligés de trimer au moins 39 heures par semaine. Si quelqu’un conteste, il fera l’objet de « menaces, mise à pied voire de licenciements », confie le chef de chantier qui témoigne qu’on lui demande de faire travailler les ouvriers jusqu’à 17h au lieu de 16h.

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En travaillant pour cette entreprise, les ouvriers sans-papiers risquent leurs postes en demandant un congé. « Il ne faut surtout pas demander de congés », indique un des travailleurs sans-papiers qui a été licencié.

Idem pour l’arrêt maladie. Un des travailleurs a été licencié après avoir subi une intervention chirurgicale. Un autre a été employé sans contrat, avant d’être licencié sans avoir perçu son salaire.

Des magouilles administratives qui les privent de régulariser leur situation

L’entreprise utiliserait également de nombreux artifices administratifs qui condamnent les ouvriers à rester dans l’irrégularité.

Un ouvrier témoigne : « La boîte change tout le temps de nom, de numéro de Siret (…) Sur nos documents, on n’a jamais deux fois les mêmes ».

Ainsi, ces sans-papiers ne peuvent pas régulariser leur situation. Un ouvrier témoigne d’ailleurs qu’il a rendez-vous à la préfecture le 3 octobre prochain pour tenter de décrocher un titre de séjour. Mais ile ne pourra pas présenter le document de l’URSSAF. Un autre a même reçu une OQTF en tentant de régulariser sa situation, et ce, à cause d’un problème dans les cotisations, fait savoir le journal français.

Selon Sébastien Velasco, représentant de l’union locale CGT de Bezons (Val-d’Oise), la situation des travailleurs sans-papiers peut être régularisée par le travail, « mais c’est dans l’intérêt du patron qu’elle ne le soit pas ».

Il dénonce « une forme d’esclavagisme moderne » que l’on trouve aussi dans le secteur du bâtiment, a-t-il souligné, ou plusieurs travailleurs sans-papiers, dont beaucoup d’Algériens, sont exploités par de nombreuses entreprises qui profitent de la « fragilité » de leur situation administrative.

 

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