Société

Vaccin Covid-19 : les deux catégories prioritaires, selon un spécialiste

L’Algérie a terminé l’année 2020 sous la barre des 300 cas positifs de Covid-19, après le pic atteint le 24 novembre avec 1133 nouveaux cas en 24 heures, en pleine flambée des contaminations au Covid-19

Cette décrue est confirmée par le Professeur Ryad Mokretar, chef de service d’anesthésie réanimation au CHU de Beni Messous sur les hauteurs d’Alger.

« La tendance baissière du nombre de contaminations à l’échelle nationale se confirme et se traduit chez nous par un afflux moindre au niveau du centre du tri donc moins d’hospitalisations dans les unités dédiées au Covid, elles sont au nombre de sept en plus des services réquisitionnés pour faire face à la deuxième vague notamment le service de chirurgie ORL », indique le Professeur Mokretar dans une déclaration à TSA.

« Cet ensemble de données laisse envisager des perspectives de reprise d’activité », estime le chef de service anesthésie réanimation au CHU de Beni Messous, qui remarque cependant que la situation « ne désemplit pas en réanimation ».

« La réanimation se singularise toujours par un nombre de lits d’hospitalisations important. Un taux d’occupation autour de 80 %. Il est de 60 à 65 % actuellement pour les unités traditionnellement Covid, donc ça ne désemplit pas en réanimation, en tout cas ça tarde à le faire et ça n’arrange rien concernant la saturation et l’épuisement des équipes de ces services-là dont mon équipe », fait savoir le professeur Mokretar.

Les recommandations du Pr Mokretar

Évoquant les perspectives de l’épidémie et le chemin à suivre, le professeur Ryad Mokretar préconise de « tirer les leçons de la première vague à savoir rester prudent et flexible, c’est-à-dire pouvoir progressivement libérer des lits Covid » et les « remobiliser si la situation épidémiologique venait à changer comme au début de la deuxième vague. Cette capacité à être flexible rapidement doit être maintenue ».

« La deuxième leçon est d’envisager une reprise cadrée, progressive et limitée de certaines activités », soutient également le chef de service à Beni Messouss, évoquant en particulier « celles de mon service donc anesthésie c’est-à-dire chirurgicale. Il faut souligner qu’au niveau du CHU de Beni Messous, sur six services chirurgicaux il y en a trois qui ne se sont jamais arrêtés : infantile, ophtalmologique et gynécologie-obstétrique », fait observer le professeur, rappelant qu’un « taux appréciable de patientes enceintes Covid » ont eu à être prises en charge par son service.

« Les autres services chirurgicaux qui avaient leurs urgences assurées mais leur programme ralenti pourront envisager une reprise très cadrée de leurs activités prochainement », annonce le professeur Mokretar.

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Vaccin anti-Covid : les catégories prioritaires

Ryad Mokretar a également évoqué les retombées positives que pourrait potentiellement avoir un vaccin sur la gestion de l’épidémie au sein du CHU et en Algérie en général.

« Théoriquement, si les populations ciblées sont surtout celles dont le profil épidémiologique est à risque (personnes âgées avec comorbidités) et qu’elles sont vaccinées dans une large proportion, on peut envisager moins de patients graves plus tard et donc moins de décès voire moins d’hospitalisations en réanimation, c’est-à-dire plus de capacités aux personnels à prendre en charge le reste des patients », anticipe le professeur.

« Si en plus une partie des personnels de santé se fait vacciner, on peut là aussi penser qu’on aura moins de contaminations des personnels et donc un personnel apte à prendre en charge les patients », estime également le professeur Mokretar, qui ne prévoit cependant pas un déploiement du vaccin ni ses effets dans un avenir proche.

« Tout cela est positif mais ce n’est pas dans l’avenir immédiat, dans le mois ou deux qui viendront. Cela veut dire qu’on doit continuer et ça doit rentrer dans nos mœurs le respect des mesures barrières », préconise le Ryad Mokretar.

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