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Vaccination anti-Covid : « On ne connaît ni la quantité, ni l’origine du vaccin »

Vaccination anti-Covid : « On ne connaît ni la quantité, ni l’origine du vaccin »

Le Dr Mohamed Bekkat Berkani, estime qu’en l’absence d’information sur la date de réception du vaccin et le nombre de doses que l’Algérie va acquérir, il va probablement falloir envisager un autre type d’organisation de la campagne vaccinale. Entretien.

À quelques jours de la fin du mois de janvier, les contours de la campagne vaccinale contre la Covid-19 en Algérie sont toujours flous. Comment se fait-il ?

Dr Bekkat Berkani, membre du comité scientifique : les Algériens ont besoin de transparence. Même si le vaccin arrive maintenant, on ne va pas commencer la campagne immédiatement : il faut déterminer les priorités, identifier les régions.

Encore faut-il connaître la quantité de doses du vaccin. Cela va probablement demander un autre type d’organisation de la campagne vaccinale en elle-même.

Ne connaissant ni la quantité de vaccin ni l’origine, n’ayant pas une idée de la date de l’arrivée, on peut difficilement s’organiser. On dit qu’il y a 8 000 structures prêtes pour la vaccination, mais ces structures-là ne vont pas vacciner à tour de bras. Ce qui était logique de faire ça aurait été d’installer des « vaccinodromes » comme on le fait en Europe. Ce seront des endroits qui seront dédiés à la vaccination. Personnellement, je suis pour qu’on vaccine dans un endroit comme la Safex d’Alger.

Dans le scénario optimiste que le vaccin arrive dans les prochaines heures, comment s’organisera-t-on, par qui commencer et comment ?

Pour commencer la vaccination, il faut centraliser avec un fichier informatique et avec des listes. Et l’entité qui connaît les malades chroniques, c’est la Sécurité sociale. Cette frange est la première cible car ce sont les malades chroniques et âgés qui occupent les lits de réanimation dans les hôpitaux. Il y a aussi les personnels soignants dans les services Covid. La Sécurité sociale peut aider à identifier les personnes âgées et présentant des maladies chroniques. De cette façon, on évitera que les gens se présentent en masse, surtout que du point de vue des quantités, on n’est pas près d’avoir la totalité des doses en une seule fois. Nous n’aurons droit qu’à quelques milliers de doses.

A-t-on tenu compte de la nécessité d’avoir l’aval des personnes candidates à la vaccination ?

Les retours du terrain confirment que les gens sont dans l’attente du vaccin. Je suis un praticien sur le terrain, et mes malades me demandent quand arrivera le vaccin. Le débat (méfiance et mouvements anti-vaccin visibles en Europe notamment) ne nous concerne pas en Algérie.

Les Algériens sont conscients de la gravité de la situation et ils veulent en finir avec les mesures barrières et souhaitent se sortir de cette épidémie. Et la seule façon d’y parvenir c’est de se faire vacciner.

Ne devrait-on pas pour plus d’efficacité privilégier les wilayas les plus touchées par l’épidémie, comme le préconisent certains experts ?    

C’est une option. Mais dans un premier temps. La promiscuité c’est d’abord dans les grandes villes qu’elle est la plus visible. Mais il ne faudrait pas faire dans le déséquilibre régional.

Ce alors même qu’on ignore le nombre de doses du vaccin à importer…

Bien malin celui qui pourra dire à quel rythme nous aurons le vaccin. Il est clair que ce fait n’a pas été anticipé. Et ce n’est pas le rôle du comité scientifique.

 En tant que membres du comité, nous avons commencé à discuter du vaccin dès le mois d’août 2020, et à la fin nous avons établi une short-list des vaccins à acquérir.

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