search-form-close
Vaccination anti-Covid en Algérie : les critiques de Bekkat Berkani

Vaccination anti-Covid en Algérie : les critiques de Bekkat Berkani

L’Algérie a lancé officiellement sa campagne de vaccination contre le Covid-19, samedi 30 janvier, symboliquement à partir de Blida, où le premier cas positif  de coronavirus dans le pays avait été enregistré il y a près d’une année.

Cette campagne a été lancée au lendemain de la réception vendredi 29 janvier de 50.000 doses du vaccin russe anti-Covid sur une commande totale de 500.000 doses.

Quatre jours après, l’Algérie a reçu lundi, une quantité similaire du vaccin d’AstraZeneca, et la campagne de vaccination a été entendue à plusieurs wilayas du pays.

Pour le Dr Mohamed Bekkat Berkani, cette campagne de vaccination contre la Covid n’a pas démarré comme il se devait. « Il y a 50 000 médecins, soit l’équivalent des 100 000 doses réceptionnées. Les infirmiers sont tout aussi nombreux. Alors, les deux avions qui ont ramené les 100.000 doses de vaccins vont aller rien que pour le corps médical. Et les autres, notamment les personnes âgées ? », interroge le président du Conseil de l’Ordre des médecins.

| Lire aussi : Covid-19 : comment le virus a mis à nu la vulnérabilité de l’Algérie 

Mur d’ « attentisme » brisé par Tebboune

Dans l’ordre de priorité à la vaccination contre la Covid-19, les autorités sanitaires ont classé les personnels soignants et les personnes âgées.

Le Dr Bekkat Berkani relativise ses critiques à l’égard de la gestion de la campagne de vaccination. « L’essentiel c’est que l’Algérie a entamé la vaccination » qui s’est heurtée, au début, à « un mur d’attentisme » que la décision du président Tebboune a « brisé » en ordonnant de commencer la vaccination dès le mois de janvier.

Le 20 décembre, la surprise générale, le président de la République avait demandé au gouvernement d’accélérer le choix du vaccin ou vaccins anti-Covid à acquérir afin d’entamer la vaccination en janvier 2021.

Cette instruction a mis fin à l’attentisme du gouvernement qui avait opté pour la prudence, et voulait prendre tout son temps, dans un contexte de forte tension sur les vaccins qui touche le monde entier, en raison de la forte demande et de l’incapacité des laboratoires à fabriquer les quantités suffisantes.

« On attendait que la situation épidémiologique se détériore ? », interroge-t-il. Le Dr Bekkat Berkani plaide pour la centralisation dans l’organisation de la campagne vaccinale. « C’est bien d’utiliser les polycliniques, on parle de 8 000 structures. J’avais parlé de vaccinodromes. Je pense personnellement que les polycliniques doivent être laissées à leurs fonctions premières. En ce sens que leur réquisition pour la vaccination priverait les citoyens des soins », argumente Bekkat Berkani.

| Lire aussi : Vaccination anti-Covid : quelle est la procédure à suivre ?

« Où est passée la plateforme numérique pour la prise de rendez-vous ? »

« La vaccination c’est quoi : ce sont des patients qui viennent, passent la visite médicale, se font administrer le vaccin et repartent après une demi-heure d’observation (suivi des effets secondaires). On ne peut pas faire cela dans un endroit décentralisé ? La multiplication des centres risque d’engendrer une forme de désorganisation », prévient-il.

Le Dr Bekkat Berkani recommande de la transparence et se demande : « Où est passée la plateforme numérique pour la prise de rendez-vous ? Les citoyens sont en train de s’enregistrer sur les registres mis à leur disposition dans les polycliniques ».

Le président du Conseil de l’Ordre des médecins dénonce l’exclusion des médecins libéraux de la vaccination anti-Covid, tout en ayant l’impression d’un scénario qui se répète.

« 25 000 médecins libéraux ne sont pas concernés alors qu’ils sont les plus infectés par le Covid-19 et qui ont connu le plus de morts parmi eux ? », fustige le Dr Bekkat Berkani qui rappelle que les médecins du secteur libéral avaient déjà été victimes de cette exclusion lors de la crise des masques de protection.

« C’est le Conseil de l’Ordre qui a pris en charge l’approvisionnement en masques des médecins libéraux qui n’arrivaient pas à en trouver », rappelle-t-il.

| Lire aussi : Vaccination anti-Covid : comment ça se passe dans les autres pays ?

 

  • Les derniers articles

close