La rentrée scolaire en pleine pandémie de Covid-19 en Algérie n’est pas facile pour les enseignants, qui se retrouvent confrontés à l’état de délabrement de certains établissements scolaires.
Le 21 octobre, premier jour de la rentrée scolaire dans le primaire, a été marqué par une grosse polémique provoquée par l’échange entre une enseignante et le wali d’Oran, au sujet de la vétusté des pupitres de son école.
Toujours dans la grande ville de l’ouest algérien, une enseignante du lycée a poussé un autre coup de gueule pour alerter les autorités sur la saleté qui règne au sein de l’établissement où elle enseigne, qui attend en vain d’être désinfecté pour éviter la propagation de la Covid-19.
« Qui est responsable ? », se demande-t-elle, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, en regrettant que l’instituteur algérien soit aujourd’hui réduit à nettoyer et à désinfecter lui-même sa classe.
L’enseignante se fait un point d’honneur à répondre aux responsables du lycée où elle enseigne et qui invitent les enseignants à patienter encore un peu. « On nous demande de patienter le temps de redresser la situation vu que c’est le début de la rentrée ; cela signifie que nous allons devoir être infectés par le Covid », s’étrangle la professeure qui interpelle directement le directeur de l’éducation de la wilaya d’Oran.
« Jusqu’à quand M. le directeur de l’éducation l’enseignant va-t-il accepter qu’il soit malmené, exploité, battu ? Et qu’en est-il de l’élève que vous avez gardé à la maison durant huit mois pour préserver sa santé, et qui, ensuite, retrouve sa classe sale et voit ses enseignants exercer dans des conditions inappropriées ?, interroge-t-elle. « Est-ce que c’est ça l’exemple que vous voulez donner de l’enseignant qui se tait pour son droit ? ».
Après une interruption de huit mois, le retour aux classes pour les élèves du primaire, du collège et du lycée (le 4 novembre), ne s’est pas fait dans les conditions sanitaires qu’exige la conjoncture de la pandémie de Covid-19.
Des appels ont été lancés par le personnel éducatif pour dénoncer l’impréparation qui caractérise la rentrée scolaire. Devant la multiplication des signalements de cas Covid dans les écoles, les syndicats des enseignants dénoncent l’« opacité » qui entoure la gestion de l’épidémie de coronavirus dans l’éducation nationale.