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Visite de Macron, visas, projet Peugeot : Xavier Driencourt fait le point

Visite de Macron, visas, projet Peugeot : Xavier Driencourt fait le point

La date de la prochaine visite en Algérie du président français Emmanuel Macron, annoncée officiellement en juin 2017 par la Présidence française n’a toujours pas été fixée.

« Il y a une visite qui est programmée et souhaitée. Il faut trouver un créneau avec nos amis algériens pour fixer une date. Une visite d’État, une visite d’un chef d’État, ça se prépare. Donc, il faut trouver une date. Et, nous sommes à la disposition des Algériens pour fixer une date ensemble », a répondu Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger, lors d’une rencontre avec la presse, ce jeudi 12 octobre, au Club Hippique de Blida, en marge d’une visite dans la région à l’invitation du CEIMI (Club des entrepreneurs et des industriels de la Mitidja).

Le 8 juin 2017, la Présidence française avait annoncé que le président Emmanuel Macron allait effectuer « dans les toutes prochaines semaines » une visite officielle en Algérie. Dix-sept semaines sont passées depuis cette annonce sans qu’une date ne soit fixée à ce déplacement.

« Il faut s’adapter à la concurrence chinoise »

Le diplomate français a souligné que la France demeure le deuxième partenaire commercial de l’Algérie, après la Chine. « Nous sommes dans un monde globalisé. Nous n’allons pas nous lamenter sur la présence de la Chine en Algérie. Elle fait partie du paysage. Il faut faire avec. Nous n’allons pas regretter le temps de la machine à vapeur. Il faut s’adapter à la concurrence chinoise. Cette concurrence est une réalité, pas seulement en Algérie. Nous avons certainement perdu du terrain. Si je reviens en Algérie, je le fais avec beaucoup d’idées pour rattraper le terrain perdu. Nous devons nous mobiliser pour y parvenir », a-t-il soutenu.

Selon M. Driencourt, la langue française, « un facteur commun », renforce la position de la France en Algérie. « Pour les étudiants, les universitaires et les industriels algériens, il est plus facile et plus naturel de travailler avec des entreprises françaises en français qu’avec des entreprises coréennes, chinoises ou turques. Il y a la communauté de la langue »a-t-il dit. Les Algériens de France et les binationaux veulent, selon lui, construire « quelque chose » avec l’Algérie.

410.000 visas délivrés en Algérie

Xavier Driencourt a promis un règlement, avant la fin 2017, des problèmes relatifs à l’obtention des visas au niveau des consulats et du prestataire de services. « Quand j’ai quitté Alger en 2012, on délivrait 200.000 visas. Aujourd’hui, on délivre 410.000. Nous avons doublé le nombre de visas en cinq ans. Donc, il faut passer de l’artisanat à l’échelle industrielle. Ce n’est pas toujours facile. Obligatoirement, cela génère des difficultés et des retards. Depuis que je suis arrivé en juillet (2017), j’ai pris les choses en main et toutes les difficultés sont en voie de règlement »a-t-il annoncé.

Selon l’ambassadeur de France, un tiers des demandes de visas sont refusées. « Nous délivrons presque 40% de visas de circulation. C’est à dire des visas pour deux, trois ou quatre ans. Cela facilite les choses. Ces visas ne sont pas comptabilisés dans les 410.000 que j’ai cités »a-t-il précisé.

Le projet de l’usine Peugeot en « bonne voie »

Sur le plan des investissements, le projet d’installer une usine Peugeot (PSA) en Algérie est en phase de discussion. « Des discussions entre Peugeot, ses partenaires en Algérie et le ministère de l’Industrie. Tout cela est en bonne voie, sur les rails. C’est en marche, pour reprendre le slogan des Club des Entrepeneurs et industriels de la Mitidja »a souligné l’Ambassadeur de France.

En avril 2017, l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal avait déclaré, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue français Bernard Caseneuve à Alger, que l’accord sur l’usine du groupe automobile PSA en Algérie sera « conclu au cours de cette année ».

« Il ne faut pas exagérer les difficultés »

À une question sur les obstacles devant l’investissement en Algérie, le diplomate français a eu cette réponse : « Il ne faut pas exagérer les difficultés. Pour les entreprises qui sont dans le paysage industriel algérien, comme les grands groupes Lafarge, Danone ou Renault, il n’y a pas d’obstacles. Ces entreprises arrivent à s’adapter et à trouver des partenaires algériens ».

Les difficultés sont, d’après ses dires, plus ressenties par les PME françaises qui connaissent mal le marché algérien. « C’est notre rôle en tant qu’ambassade à Alger ou à Paris, en tant qu’administration et institution de dire que les difficultés sont surmontables. Pour les PME, le marché algérien est compliqué à aborder avec la règle de 51/49 et les questions administratives qui ne sont pas toujours faciles à solutionner. Pour une PME de Meurthe et Moselle ou de Marseille qui n’a pas de contacts en Algérie, la règle de 51/49 peut être une source de complexité. Il faut donc qu’on explique le contexte algérien. L’Algérie cherche à diversifier son économie pour sortir de la culture pétrolière. Il faut saisir ces opportunités », a-t-il conseillé.

Xavier Driencourt a estimé que c’est toujours en période de crise que « les gens se mobilisent ». « Il faut que la France, nos entreprises, nos institutions, nos universités soient présentes dans cette période plus compliquée pour l’Algérie », a-t-il plaidé.

Où en est le dossier des archives ?

Xavier Driencourt n’a pas voulu s’étaler sur le contentieux qui oppose l’Algérie à la France sur la question de la restitution des archives. « Il faut laisser le groupe en charge du dossier travailler. On continuera à en parler », s’est-il contenté de répondre. Le groupe de travail mixte sur les archives a été installé depuis plus de cinq ans. Aucun résultat n’a été annoncé encore.

Le diplomate français a confié qu’il souhaite l’ouverture de plus d’annexes de l’Institut français (IFA) en Algérie, en plus de ceux qui existent déjà à Tlemcen, Oran, Alger, Constantine et Annaba.

À Blida, l’ambassadeur de France a rencontré le wali de Blida Layadi Mostefa, le président du CEIMI Kamel Moula et Abdelkader Taïb Ezzraïmi, PDG du groupe SIM ainsi que d’autres chefs d’entreprise et des étudiants. Il a rendu visite à l’imprimerie Mauguin. « Nous avons discuté des pistes de coopération et de partenariat notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la formation. La force de l’Algérie, c’est sa jeunesse. Avoir de la jeunesse, c’est une difficulté mais également une force. Un pays jeune, c’est beaucoup de potentiel », a-t-il dit.

« Il faut sortir d’Alger »

L’ambassadeur de France a évoqué la visite d’une délégation des régions Auvergne-Rhone Alpes, connues par l’agriculture et l’élevage ovin et bovin, à Blida.

« Cette délégation est venue pour voir les possibilités de coopération avec la Mitidja. L’Algérie, ce n’est pas Alger, comme Paris, ce n’est pas la France. Il faut sortir d’Alger pour voir la réalité algérienne. Hier, j’étais à Hassi Messaoud et la semaine prochaine je serais à Biskra. J’ai visité 43 wilayas durant mon précédent séjour en Algérie (entre 2008 et 2012). Là, j’ai plusieurs années pour visiter les 5 autres wilayas. Il faut aller voir les Algériens et les Algériennes sur place dans les universités, les entreprises… En cinq ans, je suis frappé par les nombreux changements positifs en Algérie », a-t-il conclu.

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