Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique Kamel Baddari a donné lundi 17 avril le coup d’envoi d’un projet de fabrication de la première voiture électrique algérienne.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, Kamel Baddari a salué « des résultats basés sur la recherche et le développement pour répondre aux besoins des citoyens ». Le projet est mené par le Centre de recherche en technologie industrielle (CRTI) de Tipaza.
Sur les réseaux sociaux, l’annonce du projet de la première voiture électrique 100% algérienne a reçu un accueil mitigé. Il est vrai que le véhicule présenté ne ressemble pas vraiment à une voiture électrique, c’est ce que pointent les internautes ayant réagi.
Une page Facebook a mis la photo du véhicule présenté comme la voiture électrique algérienne en 2023 avec une autre photo de la première voiture fabriquée en Allemagne il y a une centaine d’années.
« Ceci n’est ni une voiture ni un chariot. On ne sait même pas comment le nommer, mais pour dire que c’est une voiture électrique 100% algérienne…. », écrit une autre page sur Facebook également.
Comparativement avec d’autres pays comme la Turquie qui ont présenté de vrais modèles de voitures électriques, le ministre de l’Enseignement aurait dû patienter avant de monter dans ce prototype de véhicule électrique algérien, estiment certains.
Le modèle sur lequel travaillent plusieurs équipes du CRTI est un véhicule de quatre places, selon les précisions de Mokhtar Hocine, un des ingénieurs du CTRI dans des déclarations à la presse.
« Nous avons achevé la partie structure tandis qu’une autre équipe a achevé la batterie. Il nous reste les commandes », a expliqué l’ingénieur.
Le véhicule est doté d’un moteur de 6 kilowatts, alimenté par une batterie de 220 volts, selon Mokhtar Hocine qui a ajouté que cette voiture électrique algérienne peut être chargée à domicile, pendant six heures.
Pour ce qui est de l’autonomie de la batterie, elle est de 150 km pour le moment. « Nous travaillons pour une plus grande autonomie de la batterie », a-t-il indiqué.
L’ingénieur présenté comme l’inventeur du concept a évoqué la possibilité de travailler avec des startup pour les composants de la voiture électrique algérienne.
« Notre objectif est de créer des postes d’emploi pour les diplômés des universités et d’intégrer les startup afin de réduire la dépendance à l’étranger », a ajouté Mokhtar Hocine.
Plusieurs intervenants dans le projet
La conception de la structure a été faite en collaboration avec BMS Motos, société spécialisée dans la fabrication de motos, a révélé Abdeslam Benamar, directeur adjoint du CTRI.
« On peut dire que la partie mécanique est complétée à 100 %. Tout ce qui est freins, direction, suspension, on a déjà une base avec laquelle on peut tester le moteur électrique », a-t-il poursuivi en révélant que la batterie a été conçue par les ingénieurs du département d’études du CTRI à Sétif.
Le directeur adjoint n’a pas caché ses ambitions pour la fabrication des voitures électriques ou bien des parties de ce genre de voitures qui devraient remplacer à terme les automobiles à moteur thermique dans de nombreux pays, notamment en Europe.
L’Algérie veut aussi développer l’utilisation des véhicules électriques dont l’importation bénéficie d’avantages fiscaux.