Politique

Washington s’oppose à la candidature de Ramtane Lamamra au poste d’émissaire de l’ONU pour la Libye

Il y a un mois, sa candidature paraissait comme une simple formalité. Sur les quinze membres du Conseil de sécurité, 14 avaient donné leur accord pour la nomination de Ramtane Lamamra au poste d’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye.

Le diplomate algérien présentait le profil presque idéal pour la mission. C’est un habitué des médiations en Afrique et l’Algérie est perçue comme un acteur plutôt neutre de la scène libyenne. Alger discute avec toutes les parties en conflit et il milite surtout en faveur d’une solution politique à la crise, loin de toute action militaire ou intervention étrangères.

Mais c’était sans compter sur le lobbying de trois pays arabes : l’Egypte, les Emirats arabes unis et le Maroc. Impliqués dans le conflit libyen, ces trois pays ont, selon nos informations, tout fait pour saboter la candidature de Ramtane Lamamra. Le maréchal Haftar était également opposé à la candidature de l’Algérien.

D’abord réticents, les Etats-Unis ont fini par s’opposer à la candidature du diplomate algérien. C’est désormais acté : Ramtane Lamamra ne va pas hériter de cette mission.

En effet, selon l’agence AFP qui cite des sources diplomatiques, le chef de l’ONU, Antonio Guterres, est actuellement à la recherche d’une nouvelle personnalité pour le rôle d’émissaire des Nations unies pour la Libye.

Mercredi, à l’occasion d’une réunion à huis clos sur la Libye, une responsable de l’ONU a annoncé au Conseil de sécurité qu’Antonio Guterres avait lancé des recherches pour trouver quelqu’un d’autre

Aucun commentaire n’a pu être obtenu de la part de la mission américaine auprès de l’ONU sur les raisons ayant motivé son opposition à l’ex-ministre algérien, âgé de 67 ans et considéré comme un diplomate très expérimenté, précise l’AFP. « Parmi les explications, figure celle de pressions sur Washington de l’Égypte et des Émirats arabes unis, soutiens du maréchal Khalifa Haftar, qui considèrent que Ramtane Lamamra était trop proche du gouvernement de Tripoli, a indiqué à l’AFP un autre diplomate. Une quatrième source estime qu’il a pu être jugé par Washington trop proche de la Russie, accusée de soutenir le maréchal Haftar avec des mercenaires, ce dont Moscou se défend », écrit l’AFP.

En fonction depuis juin 2017, l’émissaire de l’ONU en Libye, le Libanais Ghassan Salamé, a démissionné le 2 mars, avançant des raisons de santé alors que le processus politique dans ce pays, en proie à la guerre civile, est plus que jamais dans l’impasse.

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