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Yaoum El Ilm : le texte intégral du message de Bouteflika

Yaoum El Ilm : le texte intégral du message de Bouteflika

NEWPRESS

Le président de la République, Abdelaziz  Bouteflika, a adressé ce dimanche un message à l’occasion de la journée du  savoir (Yaoum El Ilm) dont voici la traduction APS :

« Au nom d’Allah clément et miséricordieux,

Que les prières et la paix d’Allah soient sur son Messager,

Mesdames, messieurs,

C’est pour nous un grand honneur de célébrer Yaoum el Ilm qui  coïncide avec l’anniversaire de la disparition, en 1940, de l’érudit Cheikh  Abdelhamid Ben Badis dont l’£uvre nous inspire les valeurs du savoir et de  la foi, lui l’éducateur et le formateur de bien des générations, le  réformateur et le redresseur de la morale, le conservateur de  l’authenticité tout en étant ouvert sur son époque, le tenant des lumières  du savoir et de la connaissance et le défenseur de l’identité nationale et de la patrie.

Je saisis cette heureuse occasion pour m’incliner à la mémoire des  martyrs de la glorieuse guerre de libération, dont les intellectuels, les  oulémas, les médecins et les érudits, victimes du colonisateur français. Je  tiens également à rendre hommage aux éminentes personnalités intellectuelles, scientifiques et culturelles qui nous ont quittés ces  dernières années en laissant aux Algériens un legs infini.

Mesdames, messieurs,

Ben Badis (qu’Allah lui accorde Sa sainte miséricorde) avait conscience  que le plus grand fléau menaçant une nation et susceptible même d’anéantir  ses fondements  est la division et la « Fitna » entre les enfants du même  peuple.

Mû par cette conscience nationale, Ben Badis a pu, à travers sa doctrine  réformatrice et avec le concours de ses compagnons, de ses disciples et  autres loyaux enfants de l’Algérie, contrecarrer les menées coloniales  d’aliénation visant le peuple algérien dans son unité nationale et  territoriale par la négation de l’identité, de la religion, de la culture  et de la langue de la nation.

Ces valeureux ont ainsi axé leurs efforts sur  le champ de l’éducation et de l’enseignement, sur la presse et  l’information, mais aussi sur la vie publique et les affaires sociales.

C’est aux chercheurs spécialisés qu’il appartient de se pencher sur  la vie, les qualités et l’apport de l’imam Ben Badis et d’analyser ses  idées.

Pour ma part, je souhaite mettre en avant son immense connaissance  des questions de la religion et de la vie, son ouverture sur la culture de  l’époque, son approche égalitaire entre fille et garçon, sa défense  énergique de l’identité nationale en termes de religion, de langue et  d’appartenance civilisationnelle, et sa lutte sans merci contre les bid’ah  (innovations blâmables), la bigoterie, le fanatisme, la superstition et  autres fléaux sociaux. Autant de qualités qui lui ont valu son statut  d’homme universel et de réformateur par excellence.

Mesdames, messieurs

La pensée du Cheikh Abdelhamid Ben Badis a forgé l’esprit patriotique des  générations qui ont déclenché la victorieuse révolution de novembre et  façonné les rangs de nos braves Moudjahidine et glorieux Chouhada.

Dès lors, il était logique que l’Algérie indépendante continue à préserver  et à oeuvrer à la concrétisation des idées de notre auguste savant, Cheikh  Abdelhamid Ben Badis.

Elle a veillé, dès sa première Constitution, à valoriser l’Islam en le  proclamant religion de l’État. La même Constitution a déclaré l’arabe  langue nationale et officielle consacrant ainsi l’attachement à la célèbre  citation du Cheikh Abdelhamid Ben Badis: « Musulman est le peuple algérien  et à l’arabité il appartient ».

En outre, la promotion de Tamazight en langue nationale et officielle,  cinq décennies après l’indépendance, s’inscrit en droite ligne dans  l’analyse avisée et clairvoyante de notre illustre Cheikh qui affirma que  « Le peuple algérien est Amazigh, arabisé par l’Islam ».

Dans le même élan, l’Algérie s’est attelée à la généralisation  de  l’enseignement  et du savoir en consécration des efforts de Abdelhamid Ben  Badis et ses compagnons, qui ont déployé un réseau d’écoles  malgré la  tyrannie du colonisateur. Cet attachement de l’Algérie indépendante à généraliser l’enseignement constitue une revanche sur les privations,  l’obscurantisme et  la marginalisation qui ont empreint la spoliation de  notre liberté.

Aujourd’hui, l’Algérie peut s’enorgueillir que le quart de sa population  fréquente les écoles, les lycées, les universités et les centres de  formation.

Le peuple algérien est en droit de s’enorgueillir de l’existence  d’établissements du savoir et de la connaissance, notamment des  universités, sur l’ensemble du territoire national et à travers toutes les  wilaya. Notre peuple peut être fier que le taux de scolarité de ses enfants  avoisine les 100%.

« Toutes ces réalisations constituent en effet une source de fierté pour  l’État et le peuple algériens. Cependant, nous devons  rester attachés à  l’esprit réformateur et à la voie médiane, legs de notre auguste Cheikh  Abdelhamid Ben Badis.

La modération est un bouclier à même de préserver notre peuple musulman  contre les idées qui lui sont étrangères et contre  les idées extrémistes  qui se propagent aujourd’hui dans certains contrées du monde y compris dans  des pays arabes et musulmans. Des idées porteuses de mort et de destruction.. Des idées contre lesquelles notre cher peuple a payé, hier  encore, un lourd tribut.

Grâce à l’aide d’Allah, notre peuple s’est résolument orienté vers la voie  de la concorde et de la réconciliation qui nous ont permis de renouer avec  la paix et la stabilité et de poursuivre le processus de construction du  pays.

Aujourd’hui, j’exhorte nos Oulémas, nos hommes de lettres et nos Imams à  œuvrer à la diffusion de la culture de la modération dont le flambeau a été  hissé par Cheikh Abdelhamid Ben Badis. La modération qui est la  caractéristique de l’Islam, religion de fraternité de paix et d’humanisme.

La réforme voulue par notre Cheikh Ben Badis est le propre de l’humanité  dans sa quête de développement et de redressement.

Aussi, le peuple algérien doit-il veiller au quotidien à corriger et à  perfectionner les rapport sociaux car le développement est inéluctablement  porteur d’enjeux et de défis.

La culture civilisée semée par Cheikh Ben Badis et ses compagnons doit  être ressuscitée aujourd’hui pour permettre à notre société de se prémunir  contre les nombreux fléaux qui menacent nos enfants, notamment la violence  et la drogue. Des fléaux qui entament en plus le progrès, la civilité et la  sérénité tant en milieu urbain que rural.

Je saisis cette occasion pour exhorter les hommes de science et de  religion et l’ensemble des intellectuels à œuvrer à la promotion de la  culture réformatrice au sein de notre société.

Mesdames, messieurs,

En cette difficile conjoncture financière que nous traversons du fait de  la chute des prix du pétrole sur les marchés internationaux, nous gagnerons  à mettre à profit la vision réformatrice de notre auguste Cheikh Abdelhamid  Ben Badis qui a permis à nos aînés de libérer l’Algérie, pour mobiliser les volontés en vue d’une sortie de la dépendance excessive aux hydrocarbures,  quand bien même ces dernières sont une bénédiction pour notre pays.

Faisons de cette  journée de célébration du savoir, un nouveau départ pour  la concrétisation de nos programmes de réforme dans les domaines de  l’économie, de la gouvernance et de la gestion des affaires de notre pays.

Telle est la voie à entreprendre pour témoigner notre fidélité à nous  glorieux Chouhada et à nos vaillants Moudjahidine, artisans de la victoire  et de la liberté de l’Algérie, victoire que nous avons célébrée depuis peu.

C’est là également la voie à suivre pour demeurer fidèles à la lutte du  Cheikh Abdelhamid Ben Badis pour la défense de notre liberté et de notre  identité. Une lutte qui a favorisé le rétablissement de l’État algérien  indépendant dont la construction nous incombe aujourd’hui pour garantir la  prospérité et l’essor de son peuple ».

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