
Elizabeth Aubin, ambassadrice des États-Unis à Alger, a évoqué l’évolution de la coopération entre son pays et l’Algérie dans les domaines de la sécurité, de l’économie et de la culture.
« Nous sommes fiers de travailler avec l’Algérie. Le leadership de l’Algérie sur les questions internationales est louable, et nous nous réjouissons à la perspective de renforcer notre collaboration sur des priorités communes », a déclaré la diplomate lors d’une rencontre avec les journalistes au siège de l’ambassade américaine.
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Faisant le point sur les principales étapes des relations bilatérales franchies cette année, Elizabeth Aubin a rappelé que les deux pays ont signé un protocole d’accord sur la coopération en matière de sécurité en janvier dernier. « Une étape importante qui souligne notre engagement commun à promouvoir la paix et la stabilité au niveau national, régional et mondial », a-t-elle dit.
En novembre dernier, un accord historique a été signé entre le ministère algérien de l’Agriculture et le Département de l’Agriculture américain portant sur l’importation par l’Algérie de vaches laitières et de bovins américains.
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« La bonne nouvelle, est que les premières vaches issues de matériel génétique américain importé en 2024 sont nées cette année pendant l’Aïd, à la ferme Boussouf dans la wilaya de Mila. Nous espérons que la production de viande bovine et de produits laitiers progressera », a annoncé Mme Aubin.
Autre fait marquant : la participation de l’Algérie au sommet américain sur l’investissement SelectUsa 2025 aux États-Unis. « L’Algérie a envoyé la plus grande délégation d’Afrique du Nord au sommet pour explorer des opportunités commerciales stratégiques et mieux comprendre l’environnement d’investissement américain », a précisé la diplomate américaine.
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Et de rappeler que le 27 juillet dernier, le « Conseiller principal du président Donald Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, a rencontré le président Abdelmadjid Tebboune ainsi que les ministres des Affaires étrangères Ahmed Attaf et de l’Énergie Mohamed Arkab pour discuter de l’avancement de la collaboration commerciale et de la promotion de la paix, de la stabilité et de la prospérité à travers le continent africain ».
Enseignement de l’anglais en Algérie
Sur le plan culturel, la coopération s’intensifie entre les deux pays. « Nous sommes fiers de collaborer avec les acteurs, tant du gouvernement algérien que du secteur privé, pour renforcer l’enseignement de l’anglais et proposer des programmes en langue anglaise à l’échelle nationale notamment à travers nos cinq centres culturels américains : Oran, Béchar, Ouargla, Constantine et Alger où les Algériens peuvent apprendre l’anglais gratuitement ».
Elle a ajouté que les États-Unis sont « fiers de collaborer avec le gouvernement algérien pour mettre à disposition des professeurs d’anglais dans les établissements d’enseignement supérieur, ainsi que pour former des fonctionnaires afin d’atteindre des compétences linguistiques professionnelles dans cette langue ».
Jeunesse et activités sportives
Le sport sert également de lien entre les jeunes algériens et américains. Un atelier d’escrime qui a duré une semaine a été récemment organisé à Tipaza : « L’activité a été menée avec des escrimeurs américains de niveau olympique, et s’est déroulée en anglais. Ce fut une belle occasion pour les Algériens et les Américains de se rencontrer. Un autre programme est prévu dans le New Jersey vers la fin de l’année. Nous poursuivons ainsi ce type d’initiatives qui associent culture, sport et apprentissage de l’anglais », a indiqué la diplomate américaine.
Coopération militaire
La coopération militaire entre l’Algérie et les États-Unis est ancienne. « La signature, en janvier dernier, du mémorandum d’entente a renforcé notre vision commune de la stabilité régionale et internationale. Nous participons régulièrement à des activités de coopération militaire, telles que la visite du destroyer USS Forrest Sherman, un échange sur la sécurité des vols entre la base aérienne de Boufarik et une équipe de l’US Air Force venue de Ramstein, ainsi qu’un exercice HAZMAT récemment », a énuméré Mme Aubin.
Exxon et Chevron
Dans le domaine des hydrocarbures, Elizabeth Aubin a rappelé que le président Tebboune a reçu des dirigeants d’ExxonMobil et de Chevron. Ces deux entreprises américaines sont actuellement en discussion avec le gouvernement algérien en vue de développer davantage l’exploration gazière en Algérie.
Et d’ajouter :« Plus de 100 entreprises américaines sont présentes en Algérie. Les investissements directs américains représentent environ 29 % de l’ensemble des investissements étrangers en Algérie. C’est donc un marché auquel les États-Unis souhaitent participer pleinement. Plus de cent entreprises américaines sont présentes en Algérie, et seulement une quinzaine d’entre elles opèrent dans le secteur traditionnel du pétrole et du gaz. Cela montre à quel point notre coopération dépasse largement ce secteur. Je pense que nous continuerons à voir de l’innovation, des échanges technologiques, une augmentation des investissements des États-Unis vers l’Algérie — et inversement — ce qui approfondira nos liens économiques. »
Vol direct Alger – New-York
La diplomate a abordé aussi le projet de mise en place d’un vol direct entre l’Algérie et les États-Unis. « Il ne s’agit pas seulement de relier Alger à New-York via l’aéroport JFK, mais également d’approfondir les liens entre nos deux pays, de favoriser davantage d’opportunités dans le domaine des affaires, des échanges commerciaux, économiques, culturels et touristiques », soutient-elle.
La représentante des États-Unis en Algérie a tenu à rappeler la solidité des liens entre les deux pays. « Alors que nous approchons du 250ᵉ anniversaire de l’indépendance des États-Unis, nous nous remémorons nos 230 ans d’amitié, officialisée pour la première fois par le Traité de paix et d’amitié en 1795. Aujourd’hui, notre partenariat se renforce et englobe les domaines sécuritaires, économiques et culturels. Nous partageons des priorités communes : promouvoir la paix, lutter contre le terrorisme et encourager un commerce équitable et réciproque », a conclu Mme Aubin.
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