
Le succès de la quatrième édition de la Foire du commerce intra-africain (IATF-2025), organisée en Algérie du 4 au 10 septembre, a dépassé toutes les prévisions les plus optimistes, a résumé le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, en conférence de presse animée ce samedi 13 septembre à Alger et destinée à présenter le bilan de cette manifestation économique.
Le ministre d’État a livré dans le détail les chiffres “records” qui font de cette édition algérienne la plus fructueuse des trois premières tenues depuis 2018. Au-delà des chiffres, l’édition a aussi livré des enseignements qu’il faudra valoriser, a-t-il dit.
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Plusieurs chefs d’État africains à Alger
La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence de plusieurs chefs d’État et vice-présidents, deux anciens présidents (Nigeria et Niger), une quarantaine de ministres et des représentants d’organisations internationales.
“Ce n’est pas un sommet de l’Union africaine”, a rappelé le ministre, expliquant que le président de la République Abdelmadjid Tebboune a pris la décision d’envoyer des invitations à une quinzaine de dirigeants, qui ont tous fait le déplacement ou délégué des représentants de haut niveau. La précision est destinée aux parties qui évoquent un “échec” à cause de la non-présence de tous les dirigeants africains.
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La foire interafricaine d’Alger a vu en outre la participation effective de 49 pays africains et 21 non africains et la représentation de 132 États.
Un nombre record de visiteurs
Et alors que les organisateurs attendaient 35.000 visiteurs, l’édition 2025 de l’IATF a été submergée, avec l’enregistrement de 112.000 visiteurs, dont plus de 60.000 en présentiel et 51.000 à distance. Le nombre des exposants a aussi dépassé les prévisions, atteignant 2.148, contre 2.000 attendus.
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Néanmoins, le succès retentissant de cette 4e IATF est dans la valeur des contrats conclus entre les entreprises participantes.
Ahmed Attaf a divulgué le chiffre record de 48,3 milliards de dollars, montant des transactions conclues pendant cette édition, soit très au-delà des 44 milliards de dollars attendus et des 43 milliards réalisés au Caire pendant l’édition précédente, en 2023.
Aussi, le nombre d’ « acheteurs professionnels » pendant cette quatrième édition a atteint 987, contre des prévisions de 750.
23 milliards de dollars pour les entreprises algériennes
L’autre motif de satisfaction est le dynamisme des entreprises algériennes pendant cet événement économique africain.
Selon Ahmed Attaf, la part de l’Algérie dans les transactions conclues s’est élevée à 23 milliards de dollars, dont 11,4 milliards constituant des contrats effectivement signés et 11,6 milliards d’ « intentions contractuelles ».
Tous ces chiffres ne sont pas ceux du gouvernement algérien mais émanent de l’instance organisatrice de la foire qui est la Banque africaine de l’import-export (Afrexim Bank), a précisé le ministre des Affaires étrangères, qui s’est en outre félicité de la création pendant l’IATF d’un fonds africain des startups.
Au-delà de ces chiffres, l’événement que vient d’abriter l’Algérie a aussi livré beaucoup d’enseignements. Ce qu’il y a lieu de saluer et de valoriser, selon Ahmed Attaf, c’est le fait que l’Afrique ait repris l’initiative et « n’attend plus que de l’aide lui soit octroyée ».
« L’Afrique investit en Afrique »
« Aujourd’hui, l’Afrique commerce avec l’Afrique, l’Afrique investit en Afrique », s’est-il félicité.
L’Afrique a maintenant la certitude que son salut dépend d’elle-même, que sa force émane de son sein et que l’avenir auquel elle aspire ne peut être bâti que par l’ensemble de ses enfants, a ajouté le chef de la diplomatie algérienne.
Le continent africain est aujourd’hui devant un virage décisif qu’il ne devrait pas manquer. Exclue hier de la révolution industrielle alors qu’elle croulait sous le colonialisme, l’Afrique n’a pas non plus eu sa part entière dans la révolution des technologies de l’information à cause des séquelles du colonialisme qui l’ont plongée dans les guerres fratricides.
« Aujourd’hui, le continent ne doit en aucun cas et sous aucun prétexte rester en marge des révolutions en cours dans le numérique, la robotique, les nanotechnologies, les énergies renouvelables et l’intelligence artificielle », a plaidé le chef de la diplomatie algérienne.