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À Alger, les manifestants ciblent Ramtane Lamamra et Lakhdar Brahimi

À Alger, les manifestants ciblent Ramtane Lamamra et Lakhdar Brahimi

Ramtane Lamamra, vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a été l’une des principales cibles des manifestants, ce vendredi 22 mars 2019, à Alger. Ils lui reprochent ses déplacements à l’étranger pour vendredi le plan de transition du président Bouteflika.

Ramtane Lamamra s’est rendu cette semaine en Italie, en Russie et en Allemagne pour évoquer la conférence nationale d’entente que Bouteflika veut organiser avant un référendum sur la nouvelle Constitution et l’élection présidentielle. Un plan de transition sans échéance précise.

Le chef de la diplomatie algérienne a laissé entendre que le chef d’Etat sortant resterait au-delà du 28 avril 2019, date de la fin de son quatrième mandat. Ce plan ne passe pas chez les manifestants, très informés sur la situation politique du pays.

Le portrait de Ramtane Lamamra a été montré dans plusieurs pancartes barré d’une croix rouge avec ce texte écrit en arabe : « Toi, tu ne représentes que toi-même, tu ne parles pas au nom de 40 millions d’Algériens ».

Dans une autre pancarte, le portrait de Lamamra côtoie ceux de Lakhdar Brahimi et Noureddine Bedoui, avec ce slogan : « On ne construit pas un nouveau navire avec du bois usé ».

« Qui a demandé de Lamamra de partir à l’étranger ? Il est honteux qu’il parte chercher l’appui chez les pays étrangers », a dénoncé Karim, venu avec ses copains de Bouira. L’un d’eux a repris une phrase de l’opposant Karim Tabou qui a accusé le pouvoir d’être lui-même « la main de l’étranger en Algérie ».

« Lamamra veut internationaliser la crise politique »

Plusieurs slogans ont dénoncé « el istikwa’a bil kharidj », autrement « retrouver les forces à l’étranger » pour évoquer la tournée de Ramtane Lamamra, perçue comme une volonté de chercher des appuis forts chez les partenaires de l’Algérie pour « maintenir » le pouvoir actuel contre la volonté des algériens.

« Lamamra veut internationaliser la crise politique. Il ne veut pas comprendre que c’est un problème interne qui se règle entre Algériens. Ce qu’il fait est scandaleux ! », a dénoncé Mohamed, juriste.

Pour lui, le pouvoir a grillé toutes ses cartes. « Quoi qu’il fasse, nous n’allons pas nous taire. Nous allons continuer de sortir dans la rue chaque vendredi, cela prendra le temps qu’il faudra…Nous sommes les petits fils de Abane Ramdane, Larbi Ben M’Hidi et Mostefa Benboulaid. Qu’ils le sachent, notre combat est pacifique. Il se poursuivra ici en Algérie, pas à l’étranger », a-t-il ajouté.

« La France se mêle trop de nos affaires. Nous savons qu’ils ont des intérêts ici. Et je dis même à Marine Le Pen qui ne veut pas qu’on nous donne des visas. Nous lui disons : eh bien, nous ne voulons pas de ces visas, qu’elle les gardent ! », a lâché Hocine, informaticien d’El Harrach.

« Ils ont volé, détourné, servi les intérêts des américains, des français et d’autres, et vont chez eux pleurer pour qu’ils restent au pouvoir. Bahdlouna ! », a repris Farouk, chef d’une petite entreprise. « Je tente de travailler honnêtement, mais il y a trop de corruption dans ce pays», a-t-il dit en citant des exemples de transactions avec des pays étrangers.

« Pourquoi ont-ils fait appel à Lakhdar Brahimi? Que connaît-il de l’Algérie ? Rien ! », a tranché Salim, marchant à la rue Hassiba Benbouali avec une grande pancarte rouge : « nous sommes sortis libérer l’Algérie ».

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