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À la Station de métro de la Place des Martyrs : plongée dans 20 siècles de l’Histoire d’Alger

À la Station de métro de la Place des Martyrs : plongée dans 20 siècles de l’Histoire d’Alger

Deux mille ans d’histoire sont sous terre du côté de la Place des Martyrs et de la basse Casbah à Alger. La future station de métro, qui sera ouverte prochainement, sera aussi un musée montrant le passage et les traces des civilisations en Afrique du Nord, en Algérie en particulier, depuis l’Antiquité. Reportage.

La Place des Martyrs, Sahet Chouhada, à Alger, cache dans ses entrailles presque toute l’histoire urbaine d’Ikosim, l’ancien comptoir punique dont la création remonte au IVe siècle avant l’ère chrétienne.

Ikosim devient Ikosium, sous le règne de l’Empereur romain Vespasien en l’an 75 après J.C, avant de passer sous la domination vandale, en 429, reprise ensuite par les Byzantins vers 533.

Les Beni Mezeghenna refondent El Djazair vers 950 qui deviendra prospère sous les Ottomans pendant trois siècles, entre 1510 et 1830, date du début de l’occupation française.

Au niveau de la future station de métro de la Place des Martyrs, toute cette histoire dense sera racontée. Comment ? La Place des Martyrs sera la troisième station-musée en Méditerranée après celles de Rome et d’Athènes.

Les Romains et les Grecs ont laissé beaucoup de traces dans tout le pourtour de la mer « blanche » du milieu. À Alger, des sondages archéologiques entamés en 1994 et en 2008 ont dévoilé beaucoup des trésors enfouis sous la Place des Martyrs et la basse Casbah.

« En 2008, il y a eu la présentation du projet du métro qui devait passer sous la mosquée Ketchaoua. Pour éviter que les vestiges soient touchés, le ministère de la Culture a demandé le déplacement du tracé vers le bas, vers la Place des Martyrs. Mais, cette place était le cœur d’Alger par le passé. Là, il y a une ville où se sont entassées toutes les civilisations à partir de l’ère phénicienne et jusqu’à aujourd’hui. 22 siècles d’histoire ! Nous avons donc dit que le plan initial pouvait être menaçant. Ils allaient creuser 30 mètres de largeur et 25 mètres de profondeur. Une station à ciel ouvert. Ce n’était pas possible puisque nous sommes au milieu de la cité. Sous 9 mètres, il y a toute l’Histoire d’Alger sur plusieurs couches », explique Abdelwahab Zekagh, directeur général de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), maître de l’ouvrage délégué par le ministère de la Culture.

Une surface d’environ 3500 m² a été fouillée

Pour éviter la perte ou la dégradation du patrimoine enfoui, les ministères des Transports et de la Culture ont crée un comité mixte pour travailler ensemble et faire avancer les deux projets en même temps (métro et protection des vestiges archéologiques).

« La ligne qui devait passer sous 19 mètres de profondeur, passera désormais sous 34 mètres pour ne pas toucher aux vestiges. C’est une station majoritairement souterraine donc. Après, Nous aurons le temps d’approfondir les recherches et d’écrire toute cette Histoire qui était cachée sous terre », souligne Abdelwahab Zekagh.

Une surface d’environ 3500 m² a été fouillée répartie en plusieurs zones. « Ce n’est qu’une petite partie par rapport à la surface de la Place des Martyrs qui dépasse les 10.000 m². Au Nord, des sondages ont été effectués. Donc, nous connaissons la consistance des structures enfouies. Nous avons une idée. Mais ce n’est pas la peine de fouiller pour fouiller. Quand on connait et documente, on préfère préserver in situ que de découvrir et de mettre à nu. Cela nécessite des opérations assez lourdes de sauvegarde et de conservation », déclare Toufik Hamoum, le directeur du Centre national de recherches en archéologie (CNRA).

En amont des travaux de génie civil, la fouille a été menée selon un planning établi par le CNRA et l’Entreprise du métro d’Alger (EMA). Le CNRA a été appuyé par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP, France). Selon Toufik Hamoum, l’opération de la fouille préventive a commencé en 2013 pour se poursuivre jusqu’à 2015.

La partie émergente des fouille à côté de la station du métro. (© TSA)


L’archéologie préventive pour surmonter les contraintes

« Depuis 2015, nous sommes dans l’étape d’élaboration des rapports scientifiques sur les résultats de la fouille. Ces rapports sont indispensables. Ils portent des documents iconographiques sur tout ce qui a été découvert », précise-t-il.

Pour Kamel Setiti, chef de projet du CNRA, l’archéologie préventive permet de concilier la connaissance du patrimoine avec l’aménagement du territoire.

« Lorsque les vestiges archéologiques ne peuvent pas être conservés in situ, l’archéologie préventive donne des solutions pour sauvegarder la mémoire à travers des mécanismes spécifiques. Les archéologues tiennent compte des contraintes techniques du chantier en menant leurs recherches en concertation avec les conducteurs des travaux », indique-t-il.

L’idéal serait, selon lui, de fouiller un endroit avant le début des travaux pour ne pas le faire après sous la contrainte. « Par exemple, le CNRA fait un sondage dans l’endroit concerné par le projet. Si l’on trouve des vestiges importants, on relocalise le projet. Ce concept a été développé en Grèce, notamment. Il a fallu vingt ans pour tracer une ligne du métro en raison justement des découvertes archéologiques. Il fallait donc intégrer les archéologues en amont pour accélérer le lancement des chantiers. C’était notamment le cas lors de l’organisation des jeux olympiques (en 2004) », détaille-t-il.

Il souhaite que dans le futur, les équipes d’archéologie soient sollicitées à chaque fois pour explorer les lieux avant le lancement des travaux des grands chantiers. « Parce que, si des vestiges sont trouvées lors du début du chantier, cela va retarder les travaux et augmenter les coûts », argue-t-il. L’opération de la Place des Martyrs est donc un cas d’école. « Nous avons accompagné le métro sans le retarder. Cela va sûrement servir d’exemple », appuie Kamel Setiti.

Bouteflika à l’inauguration de la station de Place des Martyrs ?

La station du métro a été installée sur deux étages à l’endroit même où se trouvait l’Hôtel de la Régence construit au nord de la Place du Gouvernement par les autorités coloniales françaises après 1830.

« Les sondages de 2009 ont clairement montré que les travaux menés pour la construction de cet hôtel ont détruit la totalité des vestiges archéologiques qui se trouvaient dans le sous sol », souligne Kamel Setiti.

Il était donc préférable, selon ses dires, de choisir cet endroit pour bâtir la station sans crainte de perdre le patrimoine archéologique. « Les militaires français avaient rasé l’archéologique qu’ils avaient trouvé dans le sous sol pour construire l’hôtel. Nous avons donc permis l’installation de la station dans cette partie rasée qui n’a pas d’importance archéologique », appuie Abdelwahab Zekagh.

À l’intérieur et l’extérieur de la station, les travaux continuent à un rythme accéléré. « Il est question que le président Bouteflika vienne à l’inauguration », chuchote un ouvrier.

Aucune date n’est encore avancée pour cette ouverture officielle. À deux reprises, en novembre et en décembre 2017, Abdelghani Zaâlane, ministre des Transports et des Travaux Publics, avait annoncé que la mise en service de la ligne du métro reliant Tafourah – Grande Poste à la Place des Martyrs se fera en janvier 2018.

« Le métro est prêt. Ils sont aux derniers essais techniques », annonce un responsable sur place. À l’intérieur, les escalators mécaniques sont fonctionnels. Les lumières blanches éclairent les lieux avec au milieu des lampes mandarines sous un toit transparent.

Le gris, le bleu clair, le noir et le blanc dominent un espace bien aéré et bien éclairé. Le design y est contemporain avec une touche d’authenticité exprimée par des moucharabieh de couleur blanche décorant l’entrée principale et permettant la ventilation à l’intérieur comme dans les anciens temps. Le mur d’entrée est décoré par des plaques de marbre gris plume avec une bande en triangles noirs, reprise dans les décorations intérieures pour donner une cohérence à l’ensemble et une continuité visuelle.

Le public s’informe dans des panneaux (© TSA)


Le verre est sollicité dans le hall d’entrée pour profiter de la lumière du jour et des éclairages de la ville. À l’intérieur, des espaces sont encore vides. Ils doivent être occupés par les guichets de vente de billets, par une agence commerciale de l’EMA, probablement par des boutiques.

Toutes les stations du métro d’Alger sont toujours dépourvues d’espaces commerciaux donnant une désagréable sensation de vacuité. Au premier et au deuxième niveaux de la station de la Place des Martyrs, deux fresques murales décorent le fond représentant un palais d’Alger de l’époque ottomane et le port d’Alger en 1869, mises entre deux murs couverts de faïences en vert et en blanc. Les quais sont décorés en noir et en blanc avec la présence d’arc pour souligner encore une fois la dimension culturelle du lieu.

Des rites funéraires byzantins peu connus en Algérie

Le CNRA et l’OGEBC ont préparé une exposition qui sera visible sur les deux niveaux de la station du métro sous le titre « L’archéologie préventive, un compagnon de développement ».

Des panneaux, des banners et des vitrines sont déjà installés. Des photos illustrent les objets exhumés et les structures découvertes durant la fouille alors que des écrits expliquent tout le processus du travail mené sur le terrain par des archéologues et des étudiants de l’université d’Alger.

« Cette exposition, qui est prévue pour l’inauguration du métro, intervient en phase finale de l’opération de fouille préventive. Cette exposition est la somme de tout un travail qui a été réalisé depuis 2008 jusqu’à 2017. Elle raconte toute l’historicité de la basse Casbah et tout le tissu urbain de la ville depuis le Premier siècle jusqu’au 20e siècle avec une continuité affirmée. Nous montrons tout le mobilier archéologique qui a été découvert sur la place. Nous nous approchons du public pour valoriser le travail fait et les découvertes. Il faut que le public connaisse son histoire », souligne Toufik Hamoum.

Avec passion, Kamel Setiti explique toutes les découvertes faites à partir des cinq points de fouilles installés autour de la Place des Martyrs. Il parle d’une abside qui remonte à l’antiquité (1er siècle avant J.C) et d’un pavement de mosaïque datant de 344 « orné de motifs polychromes circulaires » dans les restes d’un bâtiment de forme basilicale.

« Il y a des détails dans la mosaïque avec le nœud de Salomon et la roue de la fortune. C’est la période romaine ou romano-amazighe. Nous sommes retombés aussi sur la route principale d’Icosium. Nous avons découvert une nécropole byzantine qui remonte au VIIe siècle après J.C. Plusieurs cadavres sont entassés dans la même tombe. Les études sont en cours pour savoir s’il s’agissait des morts de la même famille qui se trouvaient dans le même caveau. Les tombes sont orientées Ouest-Est. Nous avons trouvés 71 sépultures. Nous allons poursuivre les études pour découvrir davantage des rites et gestes funéraires encore peu connus en Algérie. Nous avons également trouvé des inhumations à la manière islamique avec la tête orientée vers la Mecque », détaille-t-il.

Découverte de pièces de monnaie de l’époque du roi Philippe II

Des vestiges de la période islamique (XI et XII siècle) ont été également découvertes. Près de 6000 fragments illustrant cette période ont été recensés. Des fragments qui sont rassemblés et étudiés au niveau du laboratoire du CNRA à Dar El Hamra à Alger.

« Nous avons trouvé dans les fouilles un ensemble de 385 monnaies cachées dans un vase en céramique dans une officine d’artisan. Il s’agit de pièces monnaie espagnoles en argent, des réaux émises entre 1562 et 1630, pendant les règnes des rois Philippe II, III et IV. L’importance de ce lot permettra sans doute d’étudier les techniques de frappe de la monnaie à l’époque », détaille Kamel Setiti.

Fils de Charles Quint, maître de l’Empire colonial espagnol durant la première moitié du XVIe siècle, Philippe II était un roi connu par sa fortune, qui a régné sur l’Espagne, le Portugal, Naples, Milan et l’Autriche. Il était également célèbre par son intégrisme catholique qui l’avait conduit à persécuter les Morisques, les musulmans d’Espagne, convertis de force au christianisme. La durée de son Royaume avait dépassé les 42 ans à partir de janvier 1556.

Un quartier ottoman a été également découvert au niveau de la basse Casbah avec ses habitations, ses ruelles et ses boutiques. « Une partie du quartier était destinée à plusieurs métiers : serruriers, ferronniers, orfèvrerie, etc. Nous avons découvert une fontaine datant du XVIIIe siècle », note Kamel Setiti.

En 1832, la quartier a été rasé par les occupants français pour réaliser la Place d’Armes (Place des Martyrs ). Il faut, selon Kamel Setiti, bien expliquer aux Algériens les périodes historiques qui ont traversé l’Algérie depuis l’Antiquité.

« Il ne s’agit pas que de périodes historiques mais également d’anciens habitants de l’Algérie actuelle, de nos ancêtres. Durant la colonisation française, les Algériens étaient bien là. Ils n’ont pas été ramenés à bord de bateaux. Il est nécessaire de faire un effort pédagogique et explicatif sur ces périodes », dit-il.

Des restes de la Mosquée El-Sayyida exposés au public

À deux pas de la station du métro se trouve la partie émergente des fouilles sur presque 2 mètres de profondeur. Les passants se regroupent autour de la clôture pour découvrir les ruines de la mosquée hanéfite Es-Sayyida qui, jusqu’à 1817, était réservée aux prières des pachas. Elle renfermait une école construite en 1703. Certains s’informent en lisant deux panneaux illustrés expliquant l’histoire du lieu.

« Là, en haut, c’est la période ottomane, après, on descend vers la période médiévale, période islamique, période byzantine et période romaine. Nous avons une partie de la mosquée Djamaa Essayida. On voit la base du minaret qui monte et le reste de la mosquée est sous la route, vers Baba Azzoun et Bab El Oued. Le parterre en épines de poisson, c’est le Beit El Mal, le Trésor public de l’époque. Époque ottomane. Ici, il y avait une ruelle et une série de boutiques. Une à côté de l’autre. Des ferronniers, des bijoutiers, etc. ça descend, jusqu’à la mer. C’est la continuité de la Casbah. Avec le début de l’occupation, la France a démoli tout ce qui est apparent. Elle a tout rasé  pour réaliser la grande place de la Régence. Cette partie émergente restera ouverte avec un balcon et une toiture spéciale. La toiture qui est là est provisoire, c’est celle d’un chantier », explique Abdelwahab Zekagh.

Les autorités coloniales françaises avaient détruit la mosquée El Sayyida, qui était l’une des plus raffinées d’Alger avec ses colonnes en marbre, vers 1832 pour construire la Place d’Armes.

Elles avaient en fait effacé un centre spirituel et politico-économique puisque Beit El Mal était à côté du lieu du culte. Les deux édifices faisaient face au Palais du Dey et à la Grande mosquée et n’étaient pas loin de deux principaux marchés, Qisariyya, où l’on vendait des produits précieux d’importation, et Al Gazzal, mais également des boutiques d’artisans.

Beit El Mal était le siège de l’administration financière qui fonctionnait déjà parfaitement bien vers 1625. « Les éléments mis au jour permettent de reconstituer un bâtiment formé de multiples pièces au rôle parfois difficile à éclairer. Des espaces sobres, partiellement couverts de voûtes, sont interprétés comme des annexes. Deux vastes pièces se distinguent par les aménagements de qualité, matérialisés par des sols de briques de très belle facture et des colonnettes décoratives dont seules demeurent les bases flanquées contre les murs », est-il mentionné dans le tableau explicatif sur Beit El Mal.

La partie émergente renferme, selon Kamel Setiti, trois siècles de l’histoire d’Alger. « Là où nous sommes, c’est la période islamique avec les soubassements de murs que nous avons laissés sur place. Au bout de ce totem qui sert de bouches d’aération de la station, il y a un retour pour plonger dans la nécropole byzantine qui date du septième siècle, un peu plus vers le bas, le bâtiment public avec un pavé de mosaïques qui raconte donc le Haut Empire et à l’extrémité le Bas Empire », détaille-t-il.

Le Haut et le Bas Empire distinguent deux périodes de l’Empire romain, selon une historiographie généralement admise en Europe.

« Les Algériens ont besoin de connaître leur Histoire »

Le musée de la Place des Martyrs sera construit plus tard à côté de la station de métro. « Un musée, c’est quoi ? C’est une institution qui garde, qui sécurise et qui expose le patrimoine », précise Kamel Setiti.

Selon Abdelwahab Zekagh, le public pourra accéder au musée à partir de la station de métro ou à partir de la partie émergente. « L’accès ne sera pas payant au début. Je pense que les Algériens ont besoin de connaître leur Histoire, surtout ce qu’a rasé la France coloniale. Nous sommes en train de réfléchir à une gestion commune avec l’EMA. Comme nous avons une station-musée, nous sommes obligés de sécuriser les lieux, de recruter des gardiens, d’installer des lumières et des caméras. Tout cela coûte de l’argent. Donc, dans un deuxième temps, le passage au musée sera payant. Peut-être que le prix de la visite sera intégré dans le ticket du métro. On verra pour la formule », précise-t-il.

Toufik Hamoum indique, pour sa part, que le Musée interviendra dans une deuxième phase. « Il s’agit d’une structure adjacente à la station qui va être réalisée à moyen terme. Le CNRA s’occupera du contenu du musée. Pour l’infrastructure, c’est l’OGEBC qui est maître de l’ouvrage délégué (par le ministère de la Culture) », relève-t-il.

Les visiteurs, d’après Abdelwahab Zekagh, vont effectuer un voyage dans le temps à l’intérieur du Musée. « On va trouver des structures, des murs et des vestiges. C’est comme si vous vous baladez dans la ville mais à travers le temps. Vous allez parcourir les périodes historiques en descendant ou en montant », dit-il.

« Plusieurs variantes sont à l’étude. On peut imaginer une seule entrée en commençant par la période la plus récente de l’Histoire. On va créer un cheminement sur les différentes périodes qui vous mène vers le métro de nature à ce que vous allez vers l’antiquité pour remonter vers la période contemporaine représentée par la station du métro avant de retrouver les voitures. Pour quelqu’un qui n’est pas pressé de rentrer chez lui. Il va faire, le chemin inverse en remontant le temps à partir du bas », schématise Kamel Setiti.

Selon lui, 150 spécialistes ont intervenu dans l’opération de fouille et de restauration du patrimoine. « À 85% le travail a été mené par des Algériens et les 15% restants reviennent aux chercheurs de l’INRAP qui ont encadré des interventions pointues », note-t-il.

Mani Hassani est un jeune archéologue qui a participé à la fouille et qui continue le travail au niveau du laboratoire.

Fouille en milieu urbain, une première

« Ma mission a été de dégager les structures, les monuments, les objets et de les sauvegarder, transporter et conditionner. Je me suis également occupé de les inventorier. Nous avons élaboré une base de données sur tout ce que nous avons découvert. Nous avons suivi des barèmes de sécurité dans la fouille, le transport et le dépôt. C’était un grand stage pour nous sur le terrain. Nous nous sommes habitués à des fouilles en zones rurales. Là, on s’est trouvé en plein tissu urbain. C’est une première pour nous », confie-t-il.

Fatiha Taskrit, archéologue, a recollé les morceaux des jarres et autres objets archéologiques mais ne veut pas trop parler de son travail. La photo de Fatiha, en plein travail, se trouve en bonne place dans un banner présentant l’action sensible au niveau du laboratoire.

D’après Kamel Setiti, tous les archéologues du CNRA ont été mobilisés pour la fouille. « Mais, ce n’était pas suffisant surtout que le CNRA mène aussi d’autres travaux au niveau national. Nous avons alors ouvert la porte à des jeunes archéologues de l’extérieur, recrutés dans le cadre de cette opération. Ils ont le savoir théorique. Nous les formions sur le terrain. Là, ils sont prêts pour la prise en charge de notre patrimoine à l’avenir », relève-t-il, en rappelant que le patrimoine est la mémoire des peuples. « Il faut à chaque fois chercher des traces et des preuves de son existence dans le passé, sinon il sera réduit à de vagues souvenirs ou à des paroles », prévient-il.

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