
En France, le débat sur le sort à réserver à l’accord franco-algérien de 1968 ne s’estompe pas. Moins d’une semaine après le vote au Parlement jeudi 30 octobre d’une résolution, non contraignante, visant à le dénoncer, le gouvernement exprime son empressement à le réviser.
Le premier ministre Sébastien Lecornu a réitéré ce mardi 4 novembre son opposition à la dénonciation de ce traité qui a été dépouillé de son contenu par les différents avenants signés entre les deux pays, mais il a exprimé son souhait de le « renégocier rapidement » avec Alger.
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« Sur le fond, je ne crois pas à l’abrogation de cet accord, mais à sa renégociation », a déclaré Sébastien Lecornu, en rappelant que le texte a déjà subi « trois renégociations » dont deux ont été menées par des « gouvernements de gauche ».
« Il n’y a pas que la question migratoire »
Sébastien Lecornu a ajouté que cet accord est devenu « caduque à bien des égards par rapport aux attentes des deux parties » et rappelé qu’Alger et Paris avaient acté la renégociation en 2022 lors de la tenue du Haut comité gouvernemental de haut niveau France – Alger. Une démarche restée en l’état en raison des crises entre les deux pays depuis cette année.
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« Il faut remettre cette renégociation à la table, mais aussi repartir de nos intérêts plus globaux », a dit Sébastien Lecornu qui ne veut pas se limiter à cet accord. « Il n’y a pas de la question migratoire » avec l’Algérie, a-t-il dit en évoquant la « lutte contre le terrorisme, la coopération sécuritaire, la pression terroriste qui monte au Sahel, la sécurité maritime et les questions économiques ».
Pour lui, le moment est venu d’avoir une « approche plus globale » dans la relation entre la France et l’Algérie, dans le « respect de la souveraineté algérienne ».
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Sébastien Lecornu a estimé que la renégociation de l’accord de 1968 « doit redémarrer le plus vite possible », et a chargé ses ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur et des Armées d’établir un calendrier de reprise du dialogue avec Alger.
Dans un entretien à AL24 news diffusé dimanche, le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf a assuré que l’Algérie n’a reçu aucune demande de la France concernant l’accord de 1968.