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Affaire Sansal : à deux jours du verdict, Bruno Retailleau menace

Affaire Sansal : à deux jours du verdict, Bruno Retailleau menace

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A quoi joue le ministre français de l’Intérieur ? A deux jours du verdict dans le procès de Boualem Sansal, Bruno Retailleau a encore usé d’un ton menaçant à l’égard de l’Algérie. Cherche-t-il vraiment à obtenir la libération de l’écrivain ? Ce ton comminatoire ne rend en tout cas pas service à celui qu’il a toujours présenté comme son « ami ». 

Invité ce mardi 25 mars sur Cnews, Retailleau a de nouveau sorti sa menace de « riposte graduée » et celle de « monter dans les tours » si l’Algérie ne libère pas Boualem Sansal et si elle n’accepte pas de reprendre ses ressortissants expulsables. 

Retailleau ressort à cette occasion une rumeur qu’aucune source sérieuse n’a confirmé concernant son avocat français. « Je souhaite évidemment la libération de Boualem. On lui a reproché d’avoir un avocat juif, on lui a reproché de trop aimer la France et il a subi un procès en catimini, sans avocat, sans avoir pu choisir ses avocats. C’est l’inverse vraiment d’une justice équitable », a accusé le ministre de l’Intérieur à propos du procès de l’écrivain franco-algérien qui s’est tenu jeudi dernier au tribunal de Dar El Beida d’Alger. Le parquet a requis 10 ans de prison ferme et 1 million de dinars d’amende. Le verdict est attendu ce jeudi 27 mars. 

À l’audience, Sansal avait assumé son choix de se défendre lui-même et il n’a pas fait état de « pressions » pour déconstituer son avocat « juif » François Zimeray, comme le prétend le courant extrémiste en France. 

Affaire Sansal : Bruno Retailleau menace l’Algérie de« monter dans les tours » 

Sur le plateau de CNews, un média d’extrême droite ouvertement hostile à l’Algérie, Retailleau a rebondi sur l’attentat  de Mulhouse. « C’est la question de la sécurité qui m’importe. Il faut que l’Algérie respecte le droit. Et si elle avait respecté ses obligations il n’y aurait pas eu cet assassinat terroriste à Mulhouse », a-t-il réitéré pour la énième fois. 

Dans la « riposte graduée » qu’il prône contre l’Algérie, il y a, selon lui, deux solutions : « Soit l’Algérie, le régime algérien accepte de libérer Boualem Sansal et accepte de reprendre ses ressortissants les plus dangereux conformément au droit international et au droit qu’on s’est donné par cet accord de 1994. Dans ce cas, très bien. Ou alors elle ne l’accepte pas et nous n’aurons d’autre choix, démocratique, que de monter dans les tours ». 

La démarche de Bruno Retailleau est pointée en Algérie, en France et ailleurs comme un élément qui complique la crise et compromet un éventuel dénouement des dossiers litigieux, y compris l’affaire Sansal. 

La veille de cette nouvelle sortie du ministre français de l’Intérieur, l’archevêque d’Alger est monté au créneau pour dénoncer « le ton comminatoire de ses injonctions aux autorités algériennes ». 

Or, « l’Algérie ne cède jamais face à ce type de discours, spécialement venant de la France », a souligné Jean-Paul Vesco dans un entretien publié lundi 24 mars par le journal français La Croix. 

A propos de l’affaire Sansal, l’archevêque a noté que ce que fait Bruno Retailleau ne sert pas l’écrivain. « Avoir fait de l’arrestation de Boualem Sansal un casus belli entre deux États ne lui a pas rendu service et rend plus compliqué un geste humanitaire de la part des autorités algériennes qui ne se laisseront jamais dicter une règle de conduite », a-t-il insisté.

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