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Algérie – France : une « liste ouverte » d’objets historiques à restituer

Algérie – France : une « liste ouverte » d’objets historiques à restituer

L’agenda de la commission algéro-française d’historiens chargée du dossier de la mémoire de la colonisation est scrupuleusement respecté. La commission vient de tenir sa cinquième rencontre depuis novembre dernier.

Les membres du panel ont convenu de se voir tous les deux mois alternativement en Algérie et en France. Cette cinquième rencontre a eu lieu au siège des Archives nationales à Alger et a été l’occasion pour la partie algérienne de dresser une liste d’objets symboliques de la période coloniale dont elle réclame la restitution par les autorités françaises.

Dans un communiqué rendu public, ce lundi 27 mai, la commission a rendu compte de la teneur des travaux qui se sont étalés sur deux jours, les 22 et 23 mai. Les membres français du panel ont séjourné en Algérie entre le 20 et le 24 mai et ils ont eu un riche programme de visites chez de nombreuses institutions algériennes.

La commission Histoire et Mémoire a été instituée à l’initiative des présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron à l’issue de la visite de ce dernier en Algérie en août 2022.

Elle est composée de cinq historiens de chaque pays, coordonnés par Benjamin Stora côté français et Mohamed Lahcen Zeghidi pour la partie algérienne. Leur mission est de travailler « loin de la politique » sur le très sensible dossier mémoriel et d’émettre des propositions pour aller de l’avant sur cette question.

Dans leur communiqué, repris par l’agence officielle APS, les membres de la commission ont formulé le vœu que « le traitement du dossier mémoriel réponde aux aspirations des peuples algérien et français » et plaidé pour des actions tangibles qui prennent en compte toutes les dimensions de l’histoire de la période coloniale.

Ils ont aussi souhaité que ce « corps soit donné à la Déclaration d’Alger et que les missions imparties à la commission mixte se concrétisent ».

La commission « s’accorde pour poursuivre et parachever la chronologie relative aux domaines militaire, politique, économique, social, culturel et humain au cours du XIXe siècle », indique-t-on.

L’Algérie dresse une « liste ouverte » d’objets symboliques à restituer par la France

Sur la question des archives, les dix historiens ont souligné la nécessité de « poursuivre les négociations dans le cadre du groupe de discussion mixte ». Lors de la rencontre de janvier dernier, il a été décidé que la France restitue à l’Algérie 2 millions d’archives numérisées.

Pendant cette cinquième rencontre, la partie algérienne a présenté « une liste ouverte » d’objets « historiques et symboliques » de l’Algérie du XIX siècle, conservés en France. Ces objets sont proposés à la restitution à l’Algérie par la France « sous forme de gestes symboliques », indique le communiqué.

La partie française, qui a été invitée à exprimer ses préoccupations sur cette question précise, s’est engagée à transmettre les réclamations de l’Algérie au président Emmanuel Macron « afin que les biens qui peuvent retrouver leur terre d’origine puissent l’être le plus rapidement possible ».

À l’issue de la rencontre de janvier dernier, la commission avait dévoilé quelques objets que réclamait la partie Algérienne, dont l’épée, le burnous, le Coran, les canons et la tente de l’Émir Abdelkader, la tente d’Ahmed Bey, la clé et les étendards de Laghouat…

Fin décembre dernier, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait révélé à Al Jazeera que la partie française était réticente quant à la restitution de certains objets à l’Algérie, citant le burnous et l’épée de l’Émir.

Dans son communiqué de lundi, la commission mixte ne dit pas s’il y a évolution du côté français sur ce point. Elle exprime toutefois sa satisfaction de la coopération en matière de restauration, de numérisation, d’échange d’expériences, de bibliographie, d’échanges scientifiques et culturels, de valorisation de lieux de mémoire, de la numérisation des registres d’état civil et des registres des cimetières français en Algérie, des cimetières algériens du XIXe siècle en France, de création d’un portail numérique…

Le panel se réjouit particulièrement des « perspectives de partenariat » esquissées par les responsables du Service interministériel des archives de France (SIAF) et de la Bibliothèque nationale de France (BNF), à l’occasion de leurs visites au Centre des archives nationales d’Algérie et de la Bibliothèque nationale algérienne.

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